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NAISSANCE D’UN MUSÉE - Les travaux de réfection, d’aménagement et d’équipements sont estimés à 50 millions de dollars Le palais Henri Pharaon reconverti en Musée Robert Moawad… Une magnifique réalisation (photo)

L’ancienne demeure de Henri Pharaon, à Zokak el-Blat, portera désormais le nom de « Robert Moawad Private Museum ». Rachetée en 1992 par le joaillier libanais, la maison bâtie, en 1901, dans le style néogothique, en vogue à l’époque, est également dotée d’un grand nombre de pièces antiques et d’une importante collection d’art décoratif arabe allant du XIIIe au XIXe siècle. Rassemblé par Henri Pharaon entre 1929 et 1963, l’ensemble forme un écrin somptueux pour les objets précieux amassés par Moawad : des bijoux du XVIe au XXe siècle, dont la parure portée par Élisabeth II lors de son mariage en 1947 ; les créations de la « Maison Mouawad » depuis son inauguration, en 1890 ; la bibliothèque de Camille Aboussouan acquise il y a quelques années pour la somme d’un million de dollars et qui comprend le plus ancien exemplaire imprimé du Coran. On parle également d’une collection de porcelaine Meissen, datant des XVIe et XVIIe siècles, qui sera exposée ultérieurement. Mais commençons par le début. La maison Pharaon est de toute beauté. Elle porte à rêver de l’Orient tout entier. Aussi, entreprendre la description des trésors qu’elle abrite serait-il long et difficile. Mais ce qui frappe le plus ici, ce sont les boiseries qui tapissent les murs et les caissons en bois peint, du XVIIe siècle, qui habillent les plafonds. Il y a aussi les niches et les encadrements en pierre sculptée, les mosaïques à motifs géométriques, les bassins et le hammam dont les revêtements muraux sont en pierres polychromes incrustées de motifs géométriques (plâtre teinté de marbre). L’ensemble, provenant de Damas, Alep et Istanbul et appartenant à des périodes diverses allant du XIIIe au XVIIIe siècle, était « dans un état de grand délabrement aussi, tous les éléments décoratifs ont été démontés pour être restaurés par des spécialistes étrangers et des experts de l’Université de Kaslik », a indiqué l’architecte responsable Joseph Horani, lors de la visite des lieux, menée à pas de course il faut dire. Les travaux de réfection mais aussi d’aménagement et d’équipement, estimés à 50 millions de dollars, ont été adaptés au bon fonctionnement de l’espace, selon les normes internationales. Toutes les techniques modernes ont été mises au service de la muséologie afin d’assurer la conservation et la présentation d’œuvres et d’objets d’art parmi lesquels une profusion de céramiques des XIIe et XIIIe siècles, des tapis, des icônes, une collection d’armes, mais aussi de la poterie, des chapiteaux, des colonnades, des socles, des statuettes et des mosaïques, appartenant à différentes époques, phénicienne, perse, grecque, romaine, byzantine et islamique. La visite a été suivie d’une conférence de presse au cours de laquelle M. Pascal Robert Moawad a indiqué, en substance, que la restauration du palais Pharaon et sa reconversion en musée est une contribution à la reconstruction du Liban et à la préservation de son héritage et de sa mémoire culturelle. M. Joe Khoury-Hélou, conseiller juridique de Robert Moawad, a révélé que cette magnifique réalisation a connu beaucoup « d’embûches et de déboires. Depuis l’arrêté de classement qui obstruait toute retouche intéressante, jusqu’à cette poursuite incongrue engagée par une caricature de procureur qui prétendait vouloir châtier les collectionneurs d’art … Tout laissait croire à une guerre menée en sourdine pour décourager le mécène… Mais M. Moawad a voulu malgré tout aller jusqu’au bout de son dessein et s’est obstiné, en dépit de tous les avatars, à offrir l’œuvre gracieusement au pays des ancêtres. Autant dire qu’au milieu de l’obscurantisme qui nous entoure, des bougies peuvent encore s’allumer », a conclu Joe Khoury-Hélou. Signalons que l’ouverture du musée au public sera annoncée ultérieurement. May MAKAREM
L’ancienne demeure de Henri Pharaon, à Zokak el-Blat, portera désormais le nom de « Robert Moawad Private Museum ». Rachetée en 1992 par le joaillier libanais, la maison bâtie, en 1901, dans le style néogothique, en vogue à l’époque, est également dotée d’un grand nombre de pièces antiques et d’une importante collection d’art décoratif arabe allant du XIIIe au...