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Actualités - OPINION

Chaud devant !

Accuser ce pauvre Omar d’immobilisme est vraiment injuste. Au fil des jours, le Premier ministre s’est révélé un virtuose de la marche arrière, ravalant déjà une série de belons qu’il s’était hâté de balancer, alors que son fauteuil était encore tout chaud de l’auguste fessier de la Montgolfière de Koraytem. Bernique, l’ouverture sucrée claironnée en direction de l’opposition ; ballepeau, le dépoussiérage promis de la loi débile sur le service militaire. Mais c’est pas bien grave, un homme qui sait si bien reculer est parfaitement armé pour mieux sauter un jour. Après avoir longtemps fanfaronné sur sa capacité d’arracher aux roitelets du Golfe un prix d’ami sur le mazout, le Sphinx de Tripoli s’est pris une sacrée gamelle dans les grandes largeurs. En Arabie, le ministre de l’Énergie l’a largué pour aller manger un morceau et aux Émirats, le cheikh du coin l’a planté à l’heure du rendez-vous et s’en est allé vérifier ailleurs s’il y était. Résultat : Omarinetta bella tchi-tchi est rentré la tête basse, sans une goutte de carburant dans le caberlot. Encore heureux que les nomades aient accepté d’offrir à son avion le biberon de kérosène du retour. Et dire que le chef du gouvernement et ses pendentifs accompagnateurs avaient fait la fine bouche et cru bon de bouder la conférence de Rabat sur l’avenir politique du Moyen-Orient, sous prétexte qu’elle était orchestrée par les Américains. Il est vrai que nos parangons de la démocratie n’ont pas de leçons à recevoir sur ce chapitre et que c’est tellement meilleur de se faire ramasser en terre arabe par quelques vieux gnoufs de droit divin. Alors comme rien ne surnageait de sa tournée ratée, le brave Omar s’est évertué à déballer en toute élégance notre linge sale en terre étrangère. Les journalistes se sont donc régalés, entre autres, de la sempiternelle garantie de la sécurité de Walid Joumblatt, « qui a le droit de faire de l’opposition ». Monsieur le Premier ministre est trop bon. Moralité de l’histoire : le prix du mazout continuera de grimper et avoir chaud restera un luxe. Mais patience, les pauvres ! Grâce à l’effet de serre, vous êtes sauvés : la planète se réchauffe ! Gaby NASR
Accuser ce pauvre Omar d’immobilisme est vraiment injuste. Au fil des jours, le Premier ministre s’est révélé un virtuose de la marche arrière, ravalant déjà une série de belons qu’il s’était hâté de balancer, alors que son fauteuil était encore tout chaud de l’auguste fessier de la Montgolfière de Koraytem. Bernique, l’ouverture sucrée claironnée...