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Actualités - CHRONOLOGIE

Communautés - Pas de légitimité à l’adhésion sans reconnaissance du génocide, avertit Aram Ier Levée de boucliers des Arméniens du Liban contre un « feu vert » de l’UE à la Turquie

Le catholicos Aram Ier et des organisations politiques et civiles de la communauté arménienne au Liban ont mis en garde hier contre une décision favorable à l’ouverture de négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE, à la veille d’une réunion cruciale des chefs d’État des pays de l’UE (16-17 décembre), à Bruxelles. Le catholicos s’est interrogé sur la légitimité de l’adhésion d’un État qui continue de fermer les yeux sur le génocide perpétré en 1915 par la Turquie ottomane contre la population arménienne. « L’Europe ne s’est pas exclusivement constituée sur des intérêts économiques et la coopération politique, a confié Aram Ier à la presse. Fondamentalement, c’est une communauté de valeurs qui fonde l’identité, l’intégrité et l’unité de l’Europe ; parmi ces valeurs, les droits de l’homme occupent une place importante. » Et Aram Ier de s’interroger sur le respect des droits de l’homme dans la Turquie contemporaine. « La Turquie continue d’ignorer son passé proche, a-t-il affirmé. Elle continue à nier le génocide planifié et exécuté par les Ottomans, en 1915. Je pense que la reconnaissance du génocide arménien n’est pas seulement un “problème arménien” et qu’il concerne la communauté internationale tout entière, car il s’agit d’une question de justice et de droits humanitaires. La reconnaissance du génocide arménien par la Turquie doit être prise très au sérieux par la communauté européenne, alors que la Turquie fait tout son possible pour adhérer à l’UE », a-t-il ajouté. « Vivre dans une communauté humaine élargie implique l’acceptation de nos fautes », a ajouté le catholicos, qui a rappelé que les démêlés du patriarche œcuménique avec les autorités turques prouve aussi, à sa manière, combien le respect des droits de l’homme reste précaire en Turquie. Par ailleurs, l’association universitaire Zavarian relevant du parti Tachnag, ainsi que diverses associations universitaires arméniennes, ont fait part hier de leurs « inquiétudes » à Patrick Renauld, chef de la délégation de la Commission européenne au Liban, au sujet de l’éventuelle adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Dans un mémoire remis au responsable européen, les associations ont affirmé que « l’Union européenne ne devrait pas se leurrer sur la véritable identité de la Turquie, qui a créé son existence et forgé sa place dans la communauté internationale sur le sang de millions de victimes. » « Avant de prétendre à un droit dans le forum de la démocratie et des droits de l’homme, souligne encore le texte, la Turquie doit faire preuve de son engagement sincère et réel à respecter les démocraties et les droits de l’homme, en reconnaissant le génocide arménien, en restituant leurs territoires historiques aux Arméniens, en levant le blocus de l’Arménie et en reconnaissant la République de Chypre et le droit des minorités. » « Avant de se prononcer sur l’éligibilité de la Turquie, l’Union européenne devrait se rappeler que par décision du Conseil de l’Europe du 18 juin 1987 et la résolution du Parlement européen du 28 février 2002, la reconnaissance préalable du génocide arménien est une condition incontournable à l’adhésion de la Turquie à l’UE », conclut le mémorandum.

Le catholicos Aram Ier et des organisations politiques et civiles de la communauté arménienne au Liban ont mis en garde hier contre une décision favorable à l’ouverture de négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE, à la veille d’une réunion cruciale des chefs d’État des pays de l’UE (16-17 décembre), à Bruxelles.
Le catholicos s’est interrogé sur la...