Liban-EAU Islam et démocratie ne sont pas incompatibles, déclare Hariri à Dubaï

L’ancien Premier ministre Rafic Hariri a vigoureusement plaidé en faveur de la mise en place de systèmes démocratiques dans les pays arabes et de l’établissement d’un État palestinien avec Jérusalem pour capitale, dans le discours qu’il a prononcé hier lors du Forum stratégique arabe qui se tient aux Émirats arabes unis, sous le thème : « Le monde arabe en 2020 ». La problématique qu’il a posée est la suivante : la réforme économique est-elle possible en l’absence de réforme politique ? Est-il possible de réussir dans l’économie là où la politique a échoué ? Partant de ces deux éléments, M. Hariri s’est dit confiant dans l’avenir de la région pour peu que les pays arabes relèvent les défis auxquels ils sont confrontés. « Le premier défi consiste à définir nos objectifs pour les prochaines 15 années, à édifier un avenir basé sur la science et le savoir, à introduire des réformes sur le plan interne et à se remettre en question. Le deuxième consiste à en finir avec les slogans et à joindre l’acte à la parole pour pouvoir gagner la confiance du monde grâce à notre crédibilité », a déclaré l’ancien Premier ministre. Après s’être longuement étendu sur la nécessité d’édifier un État palestinien sur les territoires occupés en 1967 avec Jérusalem pour capitale et avoir plaidé en faveur d’une paix juste, durable et globale impliquant un retrait total israélien des territoires syriens et libanais occupés, M. Hariri a souligné l’importance du concours international pour la réalisation de cette paix. Il a ensuite plaidé en faveur de la réalisation de réformes et de l’établissement de systèmes démocratiques. « Nous voulons étendre la démocratie dans son sens le plus large, basée sur la liberté d’opinion, de croyance et d’expression. Nous voulons des régimes démocratiques qui respectent l’être humain et œuvrent pour l’amélioration de son niveau de vie, à travers une bonne gouvernance qui repose sur la séparation des pouvoirs et la promotion de l’indépendance et de la justice », a déclaré M. Hariri, soulignant que « l’islam va de pair avec la démocratie par le biais des régimes basés sur la charia (loi) islamique ». Et d’ajouter : « La démocratie n’est pas nécessairement celle que nous voyons en Occident. L’islam a sa propre façon d’établir une relation entre le citoyen et le dirigeant et de concevoir la transparence et la manière de rendre compte. » Selon M. Hariri, des changements fondamentaux doivent également être opérés dans d’autres domaines, notamment pédagogiques, « si nous accordons une attention suffisante au développement des ressources humaines ».