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Bkerké - Appel au dialogue, mais doutes persistants Boutros souligne l’embrouillamini ambiant

Le patriarche Sfeir s’est entretenu hier avec Fouad Boutros. Prié, à sa sortie de Bkerké, de commenter la situation, le mentor a indiqué n’avoir pas « de vision claire, globale et complète. Il me semble qu’il y a embrouillamini pour le moment ». Pour lui le tableau est bourré d’éléments négatifs, mais avec quelques points positifs. Il précise qu’en l’état actuel des choses, on ne peut faire de prévisions que si l’on est un doux rêveur. Sur le point de savoir quelles seraient les éclaircies qu’il évoque, l’ancien ministre répond que lorsqu’il y a des complications, elles ne vont souvent pas sans quelques aspects moins sombres. Citant ensuite l’adage français qui veut que « le pire n’est jamais certain ». Plus loin, il souligne que le devenir du Liban est aux mains de ses enfants. Qui sont, dans leur large majorité, lucides. Et veulent une vraie patrie, avec des relations privilégiées, dans un cadre de véritable indépendance, avec la Syrie. Il répète que le dialogue est nécessaire. Car il peut tout permettre de bon, comme en 43 ou lors de Taëf. Dont, malheureusement, il ne subsiste rien d’effectif. Boutros exhorte les Libanais à ne pas se mentir les uns aux autres, et à faire montre de franchise. Il relève qu’il faut aussi s’entendre sur le sens des mots et des expressions, comme indépendance et relations privilégiées. Et le manifeste opposant du Bristol ? Pour Boutros, l’activité que ce document reflète est en quelque sorte naturelle dans un pays démocratique. Il ajoute que « si l’on veut passer de la tactique à une approche de l’essentiel, le Liban apparaît, comme l’écrit dans un récent article Élias Khoury, comme une scène, pour le moment. Pour aller de là à la notion de patrie, indique en substance Boutros, pour mettre le train sur les rails, il nous faut, tous ensemble, songer sérieusement à engager un dialogue avec toutes les parties. Notamment entre parties dont les opinions sont contradictoires. C’est primordial pour sortir du cercle vicieux. Il faut cependant reconnaître, relève l’ancien ministre, que cela ne dépend pas de notre seule volonté. Car il subsiste une force dominante, qui dispose de capacités. Je ne sais pas si cette force compte changer d’avis, pour faciliter ces choses. » Entendre le dialogue entre Libanais. Ajoutant qu’il faut chercher à savoir, d’abord, si le pouvoir local veut lui-même vraiment d’un dialogue. Et se rappeler ensuite que cela ne dépend pas uniquement de lui. Relancé sur les intentions syriennes, l’ancien ministre souligne qu’il n’en sait rien. Et qu’il ignore « ce qui se passe là-bas. » Sur les intentions gouvernementales relatives à la loi électorale, Boutros répond qu’il y a là, effectivement, un test. Il se refuse à tout jugement anticipé. Mais se demande « dans quelle mesure ce gouvernement est pleinement libre, dans ce domaine. C’est là une question essentielle que nous nous posons ». Il s’interroge de même sur les appétences électorales de nombre de ministres, en s’inquiétant de leur capacité de désintéressement. Il espère que le gouvernement saura s’élever au-dessus de considérations d’intérêts politiciens, mais indique qu’il ne peut être trop formel sur ce plan. Sur le cas Joumblatt, Boutros pense que quelque chose « a dû le blesser. Ou le porter à s’éveiller, à soumettre les choses à une nouvelle analyse. Pour conclure qu’il est de son droit, voire de son devoir, de corriger la trajectoire. Tout cela se rapporte donc à sa conception propre et à la politique qu’il suit ». Pour Boutros, pressé sur ce point, on ne peut savoir si Joumblatt se fonde sur une lecture internationale de la situation au Liban. Mais dans tous les cas, à son avis, le leader progressiste ne se fonde pas, et ne doit pas se fonder, uniquement sur ce plan. Y a-t-il possibilité de détente ? Boutros n’estime pas devoir répondre, car il serait contraint de choisir entre son raisonnement objectif et ses vœux. Est-il, comme l’opposition, pour un cabinet neutre ? Il pense que la situation ne permet pas la mise en place d’un gouvernement politique, au sens propre du terme. Il préconise, encore une fois, le dialogue et l’entente, seul moyen de parvenir à installer des gouvernements adéquats, pour le traitement de problèmes déterminés.

Le patriarche Sfeir s’est entretenu hier avec Fouad Boutros. Prié, à sa sortie de Bkerké, de commenter la situation, le mentor a indiqué n’avoir pas « de vision claire, globale et complète. Il me semble qu’il y a embrouillamini pour le moment ». Pour lui le tableau est bourré d’éléments négatifs, mais avec quelques points positifs. Il précise qu’en l’état...