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Actualités - OPINION

Élections - Un scrutin sous haute surveillance internationale Roed-Larsen aurait pour mission de surveiller le bon déroulement des législatives

On sait que Terjé Roed-Larsen, envoyé spécial de Kofi Annan pour le dossier du Proche-Orient, quitte ce poste. Selon des pôles opposants libanais, il pourrait être nommé début janvier chef de la commission onusienne de suivi de la 1559 et sa première mission serait de surveiller le bon déroulement des prochaines législatives printanières locales loin de toute immixtion syrienne comme de tout abus du pouvoir en place à Beyrouth. Pouvoir qui, pour le moment, multiplie les déclarations de bonnes intentions. Les visiteurs de Baabda rapportent en chœur que le chef de l’État refuse que le nouveau code électoral soit taillé à l’exacte mesure de parties déterminées. Qu’il promet un texte égalitaire, équitable pour toutes les communautés comme pour toutes les régions. Assurant une saine, une vraie représentation des différentes composantes socio-politiques de ce pays, ainsi que la libre expression de la volonté des électeurs. Le gouvernement va donc s’atteler à l’élaboration de cette loi qui, selon Omar Karamé, devrait être prête en février. Bien entendu, la question centrale reste le découpage des circonscriptions. Tous les professionnels tentent de percer à ce sujet les intentions du pouvoir pour savoir sur quel pied danser, quelles alliances préparer et comment mener campagne, une fois le moment venu. L’opposition, pour sa part, ne propose pas en bloc de projet. Elle se contente de réaffirmer les revendications de base, liées aux constantes nationales comme aux grands principes démocratiques consensuels. Selon l’un de ses piliers, lui-même député, Kornet Chehwane attend de voir ce que le gouvernement va produire comme formule, sans préférence pour telle ou telle combinaison, ses exigences se limitant à la régularité effective, morale autant que juridico-politique, de la consultation populaire. Il est cependant évident que, tout comme le patriarche Sfeir, la Rencontre tient avant tout au critère de représentativité effective de proximité et se trouve donc opposée, en principe, à une découpe large facilitant, comme lors des précédentes éditions, les parachutages, les bus et autres bulldozers télécommandés. Si on devait quand même opter pour de grands ensembles, l’opposant cité estime qu’on devrait en tempérer les effets négatifs en adoptant une dose de proportionnelle, pour protéger les minorités. Du côté des loyalistes, on confirme que l’heure des choix n’a pas encore sonné. Tout en indiquant qu’a priori, la tendance serait à la circonscription moyenne, le mohafazat divisé en deux ou le caza multiplié par le même nombre. Soit des lots de sept ou huit députés par zone électorale. Sans différences considérables, c’est-à-dire sans qu’une circonscription ait un seul député, comme c’était parfois le cas du côté du littoral Sud, et une autre quinze. Le ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié, ne fait encore aucun commentaire sur la configuration ou les mécanismes à mettre en place. Selon des sources informées, il souhaiterait qu’on parvienne à une entente générale. L’opposant cité souligne de son côté que le pouvoir n’ignore certainement pas que, dans le cadre de la 1559, les législatives constituent un test important aux yeux de la légalité internationale comme des grandes capitales, Washington et Paris en tête. L’État, ajoute cette source, va probablement s’efforcer d’éviter de commettre des fautes ou des dérapages qui aggraveraient son cas, par rapport à la 1559. Il devra montrer patte blanche, surtout après le nouveau défi de la giga-manifestation. Et prouver qu’il respecte la loi ordinaire ainsi que les règles démocratiques qu’on lui enjoint fermement d’appliquer. Pour les mêmes raisons de surveillance extérieure vigilante, le pouvoir ne devrait pas céder à la tentation de reporter sine die les élections, sous prétexte de la délicate conjoncture régionale, d’autant que cela ne l’a pas empêché d’organiser les municipales. De leur côté, les voyageurs retour de Damas affirment que, cette fois, les Syriens sont décidés à ne rien imposer. Et qu’ils sont prêts à soutenir toute formule sur laquelle les Libanais tomberaient d’accord. Ils ne chercheraient donc pas à contrer l’avis des Libanais, alors que par le passé, certains de leurs alliés, dont les présidents Hoss, Husseini et Karamé, s’étaient plaints de la grande circonscription téléguidée. Aujourd’hui, même le Hezbollah demande qu’on s’en tienne à la circonscription moyenne. Pour ce qui est des détails, il y aurait une possibilité de transposer le siège maronite de Tripoli à Bécharré. Parce que dans la capitale du Nord, en principe, le nombre d’électeurs maronites ne suffit pas. Tandis que c’est le contraire à Bécharré, où il n’y pas assez de députés, par rapport au nombre global de votants. C’est d’ailleurs le même cas pour Batroun et pour Jbeil. Mais aussi, pour que la revendication ne fasse pas tache d’huile, on renoncerait sans doute à la transposition Tripoli-Bécharré, indique un homme politique du cru. Qui ajoute que le siège maronite de Tripoli garde aussi valeur de symbole de coexistence. Restent les accessoires : l’organisation des droits informationnels de campagne, frais compris, ainsi que le droit des fonctionnaires de se porter candidats. Philippe ABI-AKL

On sait que Terjé Roed-Larsen, envoyé spécial de Kofi Annan pour le dossier du Proche-Orient, quitte ce poste. Selon des pôles opposants libanais, il pourrait être nommé début janvier chef de la commission onusienne de suivi de la 1559 et sa première mission serait de surveiller le bon déroulement des prochaines législatives printanières locales loin de toute immixtion...