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Actualités - CHRONOLOGIE

AUDIOVISUEL - Le Hezbollah réclame le respect des accords passés Le CSA redemande l’arrêt de la diffusion d’al-Manar en France

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel français (CSA) a annoncé hier, selon l’agence Reuters, la mise en demeure de la chaîne libanaise al-Manar, « afin qu’elle respecte ses obligations légales et conventionnelles », et la saisine en référé du Conseil d’État pour qu’il ordonne à l’opérateur satellitaire Eutelsat de cesser sa diffusion. « Cette décision est motivée par les propos antisémites tenus le 23 novembre dernier sur la chaîne par un intervenant présenté comme un expert pour les affaires relatives à l’entité sioniste », selon le communiqué du CSA. Le Hezbollah a réagi à cette nouvelle en demandant le respect de l’accord passé le 19 novembre dernier avec le CSA, selon lequel toute décision future doit être précédée d’une consultation entre les deux parties. Commentant les termes utilisés par al-Manar, le CSA a affirmé : « De tels propos sont de nature à troubler l’ordre public et à porter atteinte aux principes fondamentaux du droit de l’audiovisuel consacrés par la loi du 30 septembre 1986 qui prohibe toute incitation à la haine ou à la violence, notamment pour des raisons de religion ou de nationalité, a affirmé le CSA. Ils constituent en outre un manquement à plusieurs stipulations de la convention souscrite par al-Manar, en particulier l’exigence d’honnêteté de l’information et l’engagement de traiter avec pondération et rigueur les sujets susceptibles d’alimenter ou d’entraîner des tensions et des antagonismes envers certaines communautés et certains pays. » En août dernier, le Conseil d’État français a refusé de mettre fin à la diffusion d’al-Manar, comme le réclamait le CSA, et demandé à la chaîne de déposer un dossier de conventionnement auprès du CSA. Ce dernier a accordé en novembre à al-Manar une autorisation d’émettre pour un an, contre cinq ans habituellement, en posant « les conditions les plus draconiennes », rappelle le président du CSA, Dominique Baudis, dans une tribune publiée par Le Monde, daté de mercredi. Dans cette tribune, il plaide pour un renforcement de l’arsenal juridique français et européen afin d’empêcher la diffusion des « programmes ouvertement racistes, antisémites et faisant l’apologie de la violence », qui sont transmis « directement du satellite à la parabole ». L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a dénoncé dans un communiqué l’attitude du CSA et du Conseil d’État. « Les deux institutions jouent depuis juillet à un jeu de la patate chaude en se renvoyant le problème », fait valoir l’UEJF en estimant que « le Conseil d’État est désormais face à ses responsabilités ». « Il va devoir reconnaître ses erreurs ou assumer une décision désormais incontestablement scandaleuse », ajoute l’UEJF. Parallèlement, le groupe UMP de l’Assemblée nationale souhaite durcir la législation concernant la diffusion de chaînes de télévision étrangères en France. « Le groupe (...) a souhaité que notre législation, qui a été modifiée récemment, aille encore plus loin pour disposer d’une plus grande efficacité devant une telle situation si malheureusement elle se présente à nouveau », a déclaré mardi Bernard Accoyer, à l’issue de la réunion hebdomadaire du groupe qu’il préside. « Étonnement » du Hezbollah La direction d’al-Manar s’est « étonnée » de la nouvelle demande du CSA et l’a invité à « respecter l’accord conclu et à ne pas se soumettre aux pressions politiques ». Dans un communiqué, la direction de la chaîne s’est déclarée « étonnée » d’être informée par les médias de la demande faite par l’autorité chargée de réguler l’audiovisuel en France, qui avait autorisé le 19 novembre la diffusion d’al-Manar en assortissant de conditions très strictes son feu vert, valable pour un an, au lieu de cinq habituellement. « L’accord conclu entre al-Manar et le CSA était clair quant à la nécessité d’une consultation préalable (entre eux) avant toute mesure qui serait prise par le CSA », souligne le communiqué. La direction d’al-Manar affirme que l’accord stipule que le CSA doit « informer la chaîne directement, et non à travers les médias, de toute mesure qui serait prise à son encontre », ajoutant qu’aucune notification officielle du CSA ne lui était encore parvenue mardi soir. Al-Manar a été « surprise par la décision » du CSA « alors que la chaîne souligne son engagement à l’accord conclu et s’attache, depuis le début de l’affaire, à l’appliquer dans ses moindres détails ». La direction d’al-Manar « déplore la précipitation » dont a fait preuve le CSA et l’invite enfin à « respecter son engagement dans l’accord conclu et à ne pas se soumettre aux pressions politiques exercées contre lui ».
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel français (CSA) a annoncé hier, selon l’agence Reuters, la mise en demeure de la chaîne libanaise al-Manar, « afin qu’elle respecte ses obligations légales et conventionnelles », et la saisine en référé du Conseil d’État pour qu’il ordonne à l’opérateur satellitaire Eutelsat de cesser sa diffusion. « Cette décision est...