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Table ronde - Cerveau du parti destourien, Sélim Takla, une contribution à l’indépendance Un retour aux sources du « message libanais »

À l’occasion de la parution de l’ouvrage collectif Sélim Takla, 1895-1945 - Une contribution à l’indépendance du Liban, élaboré sous la direction de Gérard D. Khoury par une pléiade de chercheurs français et libanais et coédité par Kharthala (Paris) et Dar an-Nahar, une table ronde a réuni hier soir, à l’amphithéâtre de la faculté de droit, rue Huvelin, Mme Najla Hamadé et MM. Fayez Hage-Chahine, Bassem el-Jisr, cheikh Michel el-Khoury, Gérard D. Khoury, Ghassan Tuéni et Fouad Boutros, modérateur. Étaient présents un grand nombre de personnalités politiques et sociales, parmi lesquelles MM. Élias Hraoui, Michel Eddé, Fouad el-Saad, les pères Sélim Abou et René Chamussy. M. Fayez Hage-Chahine, doyen de la faculté de droit de l’Université Saint-Joseph, a rappelé que le nom de Sélim Takla figure dans le livre d’or de la faculté et qu’avant d’être un des artisans de l’indépendance, il a participé avec Michel Chiha, Nagib Aboussouan et Chucri Cardahi à l’élaboration de la Constitution libanaise. Considéré comme le « cerveau du parti destourien », notre premier ministre des Affaires étrangères a jeté les bases de la présence du Liban sur la scène internationale, en menant son combat sur trois fronts : celui du contentieux avec la France dont les troupes étaient encore présentes sur le territoire ; celui des négociations avec les pays arabes en vue de créer un organisme de collaboration tendant à concrétiser la proclamation officielle de l’appartenance du Liban à la famille arabe ; et celui de la mise en place d’un corps diplomatique qui n’existait pas avant l’indépendance, s’acquittant avec brio de cette tâche en transcendant les divergences confessionnelles. Soulignant à son tour le talent négociateur de Sélim Takla, M. Fouad Boutros fera remarquer que c’est grâce à lui qu’un rapprochement s’est opéré entre cheikh Béchara el-Khoury et Riad el-Solh, « assumant ainsi un jumelage auquel nous devons le Pacte national ». Prenant ensuite la parole, Gérard D. Khoury a mis l’accent sur la « compétence, la cohérence et la probité » qui ont caractérisé Sélim Takla, « sorte de miroir de ce qu’étaient autrefois les hommes du Liban et dont l’héritage laisse encore l’espoir de restaurer l’image de ce pays ». Ne voulant pas revenir sur le sujet Takla, abondamment développé par les intervenants, cheikh Michel el-Khoury s’est penché sur ce qui lui paraît être « la conséquence la plus dolosive de la guerre civile : la perversité avec laquelle s’est effectuée la mainmise syrienne sur le pays ». Affirmant que « l’esprit de cette société consensuelle », qui est le fruit d’une longue tradition reflétée par le Pacte de 43, a été bafoué, Michel el-Khoury a ajouté : « On refuse au vouloir-vivre en commun toute velléité de se reformer ; on le remplace par un devoir-vivre en commun dans une unité de commande appelée “communauté de destin” et on dicte à des figurants serviles un déluge de mots qu’on veut nous faire prendre pour un torrent de leçons de politique et de morale. Il s’en est suivi une érosion progressive de la notion même d’indépendance. » Après avoir évoqué l’amitié qui liait Sélim Takla et Gebrane Tuéni, et la « rigueur constitutionnaliste de leur esprit », Ghassan Tuéni a souhaité « vivement un retour de tous à un constitutionnalisme dynamique et organisé agissant et fédératif. Un retour, non plus au collage confessionnel, artificiel et “dysfonctionnant”, d’un Taëf d’occasion, mais aux sources de la renaissance libano-arabe, aux racines du Destour, des pères du “message libanais”, cette constitution ou “KOINONIA” dans la plus pure tradition philosophique d’où se sont inspirés nos penseurs, nos poètes, nos écrivains enfin nos martyrs des Lumières ». Derniers à intervenir, Mme Najla Hamadé et l’ancien député Bassem el-Jisr ont mis l’accent sur la stature d’homme d’État de Sélim Takla, bâtisseur d’institutions. M. M.
À l’occasion de la parution de l’ouvrage collectif Sélim Takla, 1895-1945 - Une contribution à l’indépendance du Liban, élaboré sous la direction de Gérard D. Khoury par une pléiade de chercheurs français et libanais et coédité par Kharthala (Paris) et Dar an-Nahar, une table ronde a réuni hier soir, à l’amphithéâtre de la faculté de droit, rue Huvelin, Mme...