Amine Gemayel : La 1559 a mis fin au mandat syrien sur le Liban

L’ancien président de la République, Amine Gemayel, a affirmé lundi qu’« il est temps que la Syrie traite le Liban différemment », dans la mesure où « ce pays a trop longtemps été utilisé comme carte ou comme arène pour toutes les causes, alors que la cause libanaise est gelée depuis trente ans ». « Le Liban a le droit d’être un État réel », a-t-il indiqué, estimant que la 1559 met fin au mandat syrien sur le Liban et exprime ce que l’opposition affirme depuis des années, concernant le rétablissement de la souveraineté, notamment sur les camps palestiniens. M. Gemayel s’exprimait dans le cadre d’un meeting organisé par le Mouvement réformiste kataëb à Kornet Chehwane, à l’occasion du 68e anniversaire de la fondation du parti Kataëb. Plusieurs opposants ont assisté à cet événement. L’ancien chef de l’État a fait le lien, dans son allocution, entre le sort réservé au parti Kataëb et la situation du Liban, évoquant les efforts déployés pour « faire chuter l’État, puis l’armée, avant qu’une mainmise ne soit établie sur le pays, de Naqoura au Nahr el-Kébir », et le rôle pionnier des Kataëb dans la « résistance face à l’agression féroce de l’intérieur et de l’extérieur ». C’est d’ailleurs pourquoi le parti Kataëb est devenu une cible, selon lui, et que que « comme il était impossible de le détruire de l’extérieur, ils se sont employés à le dynamiter de l’intérieur », par le biais des « intifadas », jusqu’à ce que les Kataëb « deviennent un corps sans âme, un instrument visant à légitimer l’annihilation du Liban politique et culturel ». Et le président Gemayel de souligner : « Il est temps que cette clownerie prenne fin, tant au niveau des Kataëb que de la nation. La lutte contre Israël à partir de la frontière sud seulement (...) est un projet périmé, au moins depuis le retrait israélien total du territoire libanais en 2000. Rien ne justifie désormais le fait que le pouvoir n’assume pas ses responsabilités à la frontière. Toute résistance là-bas n’a plus de légitimité, et tous les prétextes invoqués dans ce cadre sont fallacieux. »