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Actualités - CHRONOLOGIE

Médias - Le contentieux entre la chaîne du Hezbollah et le CSA français réglé Al-Manar autorisée dans les États de l’Union européenne

La chaîne du Hezbollah, al-Manar, est désormais autorisée à émettre dans les États de l’Union européenne, a annoncé hier le Conseil supérieur de l’audiovisuel français (CSA). Selon la Convention signée par al-Manar, l’éditeur de cette chaîne, qui émet en langue arabe, s’engage notamment « à ne pas inciter à la haine, à la violence ou à la discrimination pour des raisons de race, de sexe, de religion ou de nationalité ». Différentes organisations juives avaient demandé aux autorités françaises d’interdire la diffusion de cette chaîne en France à la suite de la diffusion d’émissions considérées comme portant atteinte aux sentiments de la communauté juive. À la suite de ces plaintes, le CSA avait demandé à la chaîne de présenter une demande de conventionnement, c’est-à-dire une charte passée avec le CSA dans laquelle la chaîne s’engage à respecter un certain nombre de règles édictées par le CSA, notamment en matière déontologique et de programmes. La chaine relève pour sa diffusion de la compétence du CSA parce qu’elle est diffusée par l’opérateur satellitaire Eutelsat, société de droit français. Interrogé au téléphone par L’Orient-Le Jour, l’avocat de la chaîne, Me Nassib Chédid, qui se trouve à Paris en compagnie du PDG d’al-Manar, Mohammed Haïdar, a confirmé la signature de l’accord mettant un terme au contentieux. Me Chédid a estimé que la décision positive du CSA, qui a donc refusé de céder aux pressions exercées par les organisations juives, répond au souci de « ne pas entrer dans des polémiques d’ordre idéologique ». D’autant qu’une interdiction d’al-Manar aurait eu pour conséquence d’entraîner des contentieux avec d’autres chaînes arabes diffusées en Europe par Eutelsat. Au Liban, la direction d’al-Manar a qualifié de « positive » la décision du CSA. « L’accord conclu vendredi entre al-Manar et le CSA a régularisé les relations entre les deux parties et a mis en échec les tentatives d’Israël et du lobby sioniste d’empêcher la diffusion de cette chaîne arabe en France et dans l’ensemble de l’Europe », estime la direction dans un communiqué. « Ce résultat positif a pu être obtenu grâce à la poursuite du dialogue loin de toute arrière-pensée politique, al-Manar ayant constamment indiqué qu’elle s’engageait à respecter les lois françaises en vigueur », ajoute le communiqué. Peu avant l’annonce de la signature de la convention, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a protesté contre « la décision de principe du CSA » français. Le président du Crif, Roger Cukierman, a dénoncé le conventionnement « d’une chaîne qui, depuis le mois d’octobre 2003, n’a cessé de diffuser des programmes faisant l’apologie du terrorisme et incitant à la haine raciale ». Au cours d’une conférence de presse, le Crif a diffusé un extrait d’un feuilleton, al-Chatat (Diaspora), diffusé en novembre 2003 via Eutelsat, qui prétend relater l’histoire du sionisme et s’inspire du Protocole des sages de Sion (un faux fabriqué par la police tsariste à la fin du XIXe siècle), jugé comme antisémite. Ce feuilleton a été à l’origine de la saisie par le CSA le 12 juillet du Conseil d’État français d’une demande de suspension de la diffusion d’al-Manar. Le président du Crif s’est publiquement interrogé sur « le revirement du CSA », évoquant, sans les préciser, « des pressions politiques ».
La chaîne du Hezbollah, al-Manar, est désormais autorisée à émettre dans les États de l’Union européenne, a annoncé hier le Conseil supérieur de l’audiovisuel français (CSA).
Selon la Convention signée par al-Manar, l’éditeur de cette chaîne, qui émet en langue arabe, s’engage notamment « à ne pas inciter à la haine, à la violence ou à la discrimination pour...