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Les manifestants du centre-ville contre l’hégémonie syrienne, mais aussi contre la 1559 « Liberté, souveraineté, indépendance », scandent les étudiants du PSP et de la gauche (Photo)

La manifestation organisée hier par les étudiants de gauche au centre-ville pour le rétablissement de l’indépendance peut être qualifiée d’historique. Historique parce que, et peut-être pour la première fois depuis de nombreuses années, les différents mouvements de gauche, et notamment le PSP, ont arboré en pleine rue des idées et des slogans souverainistes, qui ont longtemps été l’apanage de l’opposition chrétienne. Et si la participation à la manifestation est restée assez faible, principalement à cause des nombreux barrages sécuritaires qui ont entravé le chemin des militants PSP venus de la montagne, notamment à Damour, et si la fusion avec la manifestation de Mathaf, qui a rassemblé les étudiants des autres courants de l’opposition, ne s’est en fin de compte pas réalisée, la clarté du message porté hier par la jeunesse libanaise de gauche reste implacable : un non net fermé à l’hégémonie et à l’ingérence syriennes au Liban, un oui inconditionnel à la liberté d’expression. Quelques centaines d’étudiants du PSP, de la Gauche démocratique ainsi que de plusieurs mouvements estudiantins de gauche (notamment le groupe Sans frontières) se sont ainsi dirigés à midi vers la place Ryad Solh pour souligner leur attachement à « la liberté d’expression et à la souveraineté du Liban ». Contrairement aux années précédentes, les forces de l’ordre, assez nombreuses, ont montré une flexibilité inhabituelle, encadrant pacifiquement les participants tout en leur accordant une grande liberté de mouvement. « Nous ne sommes pas contre la présence militaire syrienne, si cette présence renforce notre position géostratégique. Mais nous refusons catégoriquement l’hégémonie de Damas, comme nous refusons la protection qu’accorde cette hégémonie à la mafia syro-libanaise très active dans les deux pays », a déclaré un responsable du PSP, avant d’ajouter : « Notre mouvement veut également briser l’interdiction de manifester, décidée dernièrement par le ministre de l’Intérieur, et qui constitue une atteinte à nos droits et libertés. » Contre la 1559 Et comme si les slogans affichés sur les pancartes, assez surprenants par leur calibre, ne suffisaient plus, les étudiants ont commencé à entonner d’une seule voix un refrain jadis réservé à certains courants de l’opposition, mais qui semble déormais unir la nouvelle opposition plurielle : « Liberté, souveraineté, indépendance ». Cependant, les participants ont tenu à souligner les divergences avec la manifestation de Mathaf, avec laquelle ils ont préféré ne pas fusionner : « Nous voulons mettre un terme à l’hégémoinie syrienne, mais pas à travers une internationalisation du problème. Nous sommes contre la résolution 1559 », a affirmé un militant, qui a également dénoncé « les mesures de sécurité » qui ont empêché « des centaines d’étudiants d’arriver à temps ». Enfin, les étudiants ont parcouru quelques rues du centre-ville, chantant l’hymne national libanais et scandant des slogans progressistes et anti-prorogation, le tout au rythme d’une marche militaire jouée de la manifestation en guise de répétition par des soldats de service, celle-là même qui sera executée lundi devant le président de la République lors du défilé de l’Indépendance. Durant la journée, plusieurs étudiants du PSP et de la Gauche démocratique ont été arrêtés avant d’être relâchés par la suite. Par ailleurs, le PSP a condamné dans un communiqué les mesures sécuritaires « qui nuisent aux interêts des citoyens et les empêchent d’exprimer leurs opinions ». Samer GHAMROUN
La manifestation organisée hier par les étudiants de gauche au centre-ville pour le rétablissement de l’indépendance peut être qualifiée d’historique.
Historique parce que, et peut-être pour la première fois depuis de nombreuses années, les différents mouvements de gauche, et notamment le PSP, ont arboré en pleine rue des idées et des slogans souverainistes, qui ont...