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Actualités - OPINION

Terrorisme - La résolution permet des sanctions contre les auteurs d’attentats « quelles qu’en soient les motivations » La 1566 gomme la thèse arabe du distinguo en faveur de la Résistance

Un ancien ambassadeur libanais relève avec effarement que les Arabes se sont laissé doubler sans réagir par la résolution numéro 1566 sur le terrorisme, que le Conseil de sécurité de l’Onu a promulguée en octobre. Le texte, présenté par la Russie, affirme d’abord la solidarité avec les victimes du terrorisme et leurs familles. Il implique le recours aux sanctions permises par le chapitre sept contre les parties impliquées dans des attentats terroristes, « quelles qu’en soient les motivations ». C’est ce point, capital, qui a échappé aux Arabes. Plus loin, la résolution précise la condamnation « des actes criminels, dont ceux perpétrés contre des civils afin de semer la mort ou de leur causer de graves préjudices physiques ». Elle réprouve la prise d’otages et toute initiative cherchant à terroriser, à intimider une population. Ou à forcer un gouvernement, une organisation internationale à faire, ou à ne pas faire, quelque chose. La 1566 insiste lourdement : « Dans n’importe quelle circonstance, il n’est pas possible de justifier ces actes par des considérations d’ordres politique, philosophique, idéologique, racial, ethnique, religieux ou autres. » Les États, les organisations internationales ou régionales sont invités à coopérer dans la lutte contre le terrorisme. En appliquant les dispositions de la 1373 adoptée le 28 septembre 2001, dans la foulée des attentats du 11 à New York. Le secrétaire général des Nations unies se voit prié de son côté d’activer la mise en place fonctionnelle de la commission internationale de lutte contre le fléau terroriste avant le 15 novembre. Selon l’ancien diplomate, c’est sur cette articulation de la légalité internationale que le président Bush, amorçant un deuxième mandat sous le signe de la lutte contre le terrorisme, va se fonder. Pour durcir la guerre contre tout ce qui est placé sous le label du terrorisme. Fin septembre 2001, le Liban avait réagi à la 1373. En réaffirmant son engagement à lutter contre le terrorisme. mais en tenant à préciser qu’il faut distinguer entre terrorisme et droit légitime de résistance. Il avait certifié son adhésion aux conventions internationales de lutte contre le financement du terrorisme et d’interdiction de l’usage d’explosifs à travers les frontières. Il avait soutenu qu’il ne constituait pas un abri pour les terroristes. La Syrie avait adressé un message identique au comité chargé du suivi de la 1373. Dans an-Nahar, Ghassan Tuéni avait indiqué que le Libanais non hypothéqué devait voir ce qu’il faudrait suggérer quant aux rôles possibles des Nations unies, à part la poursuite de l’application de la 1458 et l’accélération du mécanisme d’application de la 1566. Dans son intervention lors du cycle de conférences Issam Farès organisé par l’université Taft de Boston, Tuéni a recommandé que l’on recoure aux Nations unies pour garder la démocratie comme but final. Au lieu des guerres préventives, l’Onu devant déployer dans ce cadre une diplomatie elle-même préventive de guerre. Il a mis en garde contre la transformation de la guerre contre le terrorisme en guerre contre le monde islamique. De son côté, Henry Kissinger affirme, dans un récent article, que le problème des États-Unis avec la Syrie n’est pas le système dont ce pays est doté, mais la présence sur son sol d’organisations terroristes actives. L’ancien diplomate cité relève de son côté que le but de l’Administration Bush est de liquider les groupements terroristes à dimension internationale en frappant les États qui les soutiennent. Et en modifiant l’environnement et le climat qui favorisent le terrorisme. Pour le professionnel expérimenté, il est temps que les États classés sur le tableau noir par les USA réalisent qu’il faut prendre tout à fait au sérieux la stratégie Bush concernant aussi bien l’éradication du terrorisme que le projet du « Grand Moyen-Orient ». Les pays de la région doivent, selon l’ancien ambassadeur, réviser leurs politiques en fonction de ces données. En comprenant que les Américains, en votant pour Bush, indiquent clairement qu’ils sont pour sa doctrine de la guerre préventive. L’ancien diplomate conclut en estimant que l’Amérique va sans doute se montrer très ferme avec la Syrie. Pour qu’elle se conforme à la 1559, mais aussi à la 1566 comme à la 1373. Émile KHOURY
Un ancien ambassadeur libanais relève avec effarement que les Arabes se sont laissé doubler sans réagir par la résolution numéro 1566 sur le terrorisme, que le Conseil de sécurité de l’Onu a promulguée en octobre. Le texte, présenté par la Russie, affirme d’abord la solidarité avec les victimes du terrorisme et leurs familles. Il implique le recours aux sanctions...