Droits de l’homme Message d’Adonis Akra à l’Unesco, pour la 3e Journée mondiale de la philosophie

À l’occasion de la 3e Journée de la philosophie de l’Unesco, à Paris, et à la veille de la conférence internationale qui se tiendra, demain, à Beyrouth sur le thème « Philosophie et Démocratie », le vice-président de l’Union philosophique arabe, le Pr Adonis Akra a lancé un appel au respect de la liberté d’expression. « De Beyrouth, j’interpelle la conscience des intervenants arabes qui participent au colloque de l’Unesco et les invite à ne pas se faire les complices du despotisme qui domine la nation arabe », déclare le professeur Akra, qui rappelle ses démêlés avec la justice et l’interdiction de diffusion qui frappe un ouvrage dans lequel il a décrit les journées de prison qu’il a passées après les rafles d’août 2001. « J’ai remis en question les vérités établies dans mon pays, dit en particulier le Pr Akra, et exercé la pensée critique et indépendante : j’ai fini en prison. Après ma libération, j’ai écrit mes souffrances et ma soif de liberté dans un livre que j’ai dédié à tous ceux dont les convictions diffèrent des miennes. Mais les services de sécurité ont confisqué mon livre affirmant qu’il porte préjudice à l’État libanais et aux relations qui l’unissent à un pays frère. Mon livre est depuis vingt et un mois suspendu, et moi, je ne cesse d’être convoqué au Palais de justice, sans que pour autant je ne subisse d’interrogatoire ou soit jugé. » « Je rappelle, souligne encore M. Akra, que la liberté de pensée est une donnée évidente et un droit légitime et nécessaire à tous, notamment aux penseurs et philosophes. » Professeur de philosophie à l’Université libanaise, M. Akra affirme également se prévaloir de l’appui d’un nombre distingué de philosophes, notamment des Prs Nassif Nassar (Liban), Mohammed el-Mousbahi (Maroc), Hassan Hanafi (Égypte) et Fathi el-Touraky (Tunisie).