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Actualités - OPINION

H comme humilité

C’est avec grand plaisir que j’ai découvert le 2 novembre 2004 les deux réponses à mon article paru dans les colonnes de L’Orient-Le Jour en date du 26 octobre. M. Sahili, je m’adresse d’abord à vous pour vous remercier. Merci pour votre réponse qui, dès les premières lignes, a gagné mon respect. Car rares sont nos compatriotes qui se disent d’abord libanais, ensuite de leur région d’origine, et qui citent en dernier leur appartenance religieuse. Cet ordre j’en suis sûr n’était pas fortuit, mais bien le fruit d’une évidente largeur d’esprit. Vous vous dites indigné par mon article. Mais n’est-ce pas le but de tout écrit satirique d’indigner avec humour et de mettre le doigt là où ça fait mal, tout en s’adressant à des lecteurs qui savent prendre les choses au second degré ? Ai-je tort de citer l’intégrisme qui fait rage au Liban ? Ai-je tort de citer l’oppressant voisin de l’Est ? Ai-je tort de citer une jeunesse perdue et qui, inconsciemment, retranscrit aujourd’hui les comportements qui nous avaient menés à la guerre ? Ces comportements qui alimentent l’ignorance de l’autre, de ce compatriote méconnu voire inconnu ? M. Bardawil, je tiens à vous remercier aussi pour votre réponse. Et merci de me refaire par correspondance une leçon d’histoire et de géographie du Liban. Oui Monsieur, bien sûr que le Liban c’est aussi les stations de ski, les souks de Tripoli, la rue Monnot et le fort de Saïda. C’est aussi, comme vous n’avez pas manqué de le citer, le sacro-saint cliché du trajet de trois quarts d’heure de la mer à la montagne. Messieurs, si vous vouliez me convaincre de la spécificité du Liban, pourquoi ne m’avez-vous pas parlé de ce peuple assoiffé de culture et de diplômes qui est le nôtre ? Pourquoi ne m’avez-vous pas parlé des milliers de citoyens qui s’investissent chaque jour dans la vie sociale de notre pays ? De ces personnes qui consacrent bénévolement leur temps à des œuvres associatives citoyennes et humanitaires pour remplacer un État depuis trop longtemps absent ? Pourquoi ne m’avez-vous pas parlé du ciment que représentent les citoyens modérés dans notre pays ? Ceux-là qui, même au plus fort de la guerre, n’avaient cessé de croire en un Liban uni. Ma pensée va à tous les professeurs qui ont fait l’impossible durant la guerre pour que les jeunes puissent jouir d’une éducation normale dans un pays qui n’avait plus rien de normal. Aujourd’hui diplômé d’une grande école en France, c’est eux que je remercie en premier. Enfin, pour clore ce débat rendu trop passionnel par un article qui se voulait simplement satirique, j’accepte avec plaisir votre dictionnaire ouvert à la page contenant le mot « humanité ». Je prends donc votre cadeau d’une main mais vous le rend aussitôt de l’autre. Il est toujours ouvert à la même page. Baissez un peu les yeux et vous y lirez un autre mot important : « humilité ». L’humilité qui est d’accepter la critique et de mettre de côté les passions, dans le but bien simple d’aller de l’avant. Issam SARKIS
C’est avec grand plaisir que j’ai découvert le 2 novembre 2004 les deux réponses à mon article paru dans les colonnes de L’Orient-Le Jour en date du 26 octobre.
M. Sahili, je m’adresse d’abord à vous pour vous remercier. Merci pour votre réponse qui, dès les premières lignes, a gagné mon respect. Car rares sont nos compatriotes qui se disent d’abord libanais,...