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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Sud - De Mistura exprime son inquiétude, Beyrouth légitime l’action du Hezbollah Pour l’Onu, le Liban et Israël ont tous les deux violé la ligne bleue (Photo)

L’Onu a qualifié hier de « violation de la ligne bleue » le survol, dimanche dernier par un drone du Hezbollah, de l’espace aérien israélien et appelé à mettre fin à « toutes les violations », y compris israéliennes (de l’espace aérien libanais). Si le représentant du secrétaire général de l’Onu pour le Liban-Sud, Staffan de Mistura, a exprimé hier sa crainte après l’incident de dimanche, c’est parce que l’affaire ouvre un nouveau chapitre dans la confrontation entre le Hezbollah et Israël, selon des sources diplomatiques citées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane. La gravité de la situation vient du fait que le drone du Hezbollah, quoique étant inoffensif, peut prendre des photos de cibles stratégiques israéliennes potentielles, à portée de tir du parti islamiste, selon ces sources. Qui précisent par ailleurs que les services de renseignements israéliens n’ont pas pu prévoir cette action du Hezbollah et qu’ils ignorent par conséquent les plans ourdis par la Résistance. Pour l’Onu, un sujet de préoccupation « À 10h30, un avion sans pilote a été lancé du côté libanais de la ligne bleue et a pénétré dans l’espace aérien israélien, ce qui constitue une violation libanaise de la ligne bleue », a indiqué l’Onu dans un communiqué. « Plus tard dans la journée, deux avions militaires israéliens ont pénétré dans l’espace aérien libanais, ce qui constitue une violation israélienne de la ligne bleue », selon le communiqué qui relate les faits de dimanche. « Toutes les violations de la ligne bleue constituent un sujet de préoccupation », a-t-il ajouté, appelant toutes les parties à respecter cette dernière. Hier matin, M. de Mistura a dénoncé la violation, « par quelque partie que ce soit, de la ligne bleue », reconnaissant implicitement l’impuissance de la Finul à maîtriser le face-à-face Hezbollah-Israël, malgré « le calme relatif qui règne à la frontière depuis quatre mois ». M. de Mistura a été reçu, à sa demande, au palais Bustros par le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, avec qui il a évoqué cette affaire. L’entretien s’est déroulé en présence du directeur régional de l’information à l’Onu, Négib Friji. À l’issue de la rencontre, Staffan de Mistura a indiqué : « J’ai exprimé, comme par le passé, mes craintes. Il est vrai que la situation a été relativement calme durant les quatre derniers mois. Mais il y a plusieurs raisons d’avoir des craintes, à commencer par la potentialité d’une escalade de la part des deux camps. Comme vous le savez, il y a eu de nombreux survols israéliens, contre lesquels nous avons protesté. » Et d’évoquer également la chute, il y a quelque temps, d’une roquette de type Katioucha en territoire israélien, roquette qui avait été tirée à partir du Liban : « Nous comprenons que les enquêtes n’ont pas été totalement claires, mais les éléments obtenus montrent que l’origine de cette roquette n’était pas le front du Hezbollah, mais des éléments indisciplinés. » Des informations confirmées par une source diplomatique citée par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane. Selon cette source, il s’agit de miliciens palestiniens qui ont tiré la roquette, ce qui est grave, dans la mesure où cela porte préjudice aux autorités libanaises. L’incapacité de ces dernières à maîtriser la frontière pourrait ainsi être montrée du doigt. « Nous avons demandé au ministre d’appeler les autorités à la plus grande retenue pour contrôler cette partie du territoire. La katioucha n’a heureusement pas fait de victimes, mais elle est tombée de l’autre côté de la frontière. Cela aurait pu conduire à une escalade », a indiqué M. de Mistura. « Je pense que vous êtes tous intéressés par ce qui s’est produit dimanche au sujet de l’avion de surveillance. Je préfère m’abstenir quelque temps de tout commentaire technique. Il y a eu deux communiqués du Hezbollah et de l’armée israélienne. J’attends un rapport de la Finul sur le type d’appareil, sa trajectoire et son origine », a-t-il souligné. Hammoud s’étonne de l’inquiétude israélienne De son côté, le chef de la diplomatie libanaise s’est dit « étonné de l’inquiétude manifestée par Israël, qui feint d’ignorer ses violations par milliers depuis le retrait de son armée du Liban-Sud en l’an 2000 ». Interrogé sur la réaction de De Mistura et son appel aux autorités libanaises pour qu’elles empêchent la répétition d’un tel événement, M. Hammoud a indiqué : « Nous faisons ce que nous devons pour que la situation reste stable sur le plan sécuritaire. » Mettant en avant la poursuite des violations de l’espace aérien libanais par l’aviation israélienne depuis mai 2000, le ministre de l’Information, Élie Ferzli, a pour sa part indiqué que « la Résistance a eu recours à ce moyen car les protestations internationales n’ont pas réussi à mettre fin aux violations de l’espace aérien libanais par Israël ». Une position qui exprime parfaitement le point de vue officiel, selon des sources diplomatiques. Pour le Liban officiel, l’action du Hezbollah sera légitime tant que Israël n’aura pas restitué les hameaux de Chébaa. Le responsable de l’information au sein du Hezbollah, Mohammed Afif, a indiqué qu’il souhaitait que le drone Mirsad-1 soit « un des outils qui pourraient s’avérer efficaces pour mettre fin aux violations israéliennes de la souveraineté libanaise ». « Le fait que la Résistance islamique ait réussi à mettre fin aux violations israéliennes par voie de terre et de mer n’est pas un secret, a-t-il affirmé. Puisque la Résistance n’a pas, pour faire face à l’aviation israélienne, d’instruments capables d’empêcher les violations aériennes, elle recherchait un moyen de protéger le Liban et de défendre son peuple. Elle déployait des efforts importants à ce niveau pour obtenir des résultats concluants. Le drone est l’un de ces moyens que nous souhaitons efficace pour faire face aux violations », a-t-il poursuivi. Le responsable du parti islamiste a précisé que ce dernier possède « suffisamment d’avions ». « Le communiqué publié par la Résistance dimanche était clair. Il a évoqué l’existence d’avions, et Mirsad-1 n’est qu’un de ces drones », a-t-il ajouté. Mettant en évidence « l’échec de la communauté internationale à empêcher les violations israéliennes de la souveraineté libanaise », il a enfin souhaité que l’incident de dimanche incite la communauté internationale à « faire pression sur Israël pour qu’il mette fin à ses atteintes ». « Nous avons désormais des drones qui peuvent survoler le ciel de la Palestine occupée », a affirmé de son côté le chef du bureau politique du Hezbollah, sayyed Ibrahim Amine Sayyed, précisant que l’avion avait été récupéré par le Hezbollah. « Cela va créer une nouvelle équation entre l’ennemi et nous au niveau de la réponse aux violations aériennes sionistes », a-t-il ajouté. La télévision du Hezbollah, al-Manar, a précisé hier que le survol à basse altitude de la localité israélienne de Nahariya par Mirsad-1 avait duré 20 minutes, ce qu’a confirmé la Finul.
L’Onu a qualifié hier de « violation de la ligne bleue » le survol, dimanche dernier par un drone du Hezbollah, de l’espace aérien israélien et appelé à mettre fin à « toutes les violations », y compris israéliennes (de l’espace aérien libanais).
Si le représentant du secrétaire général de l’Onu pour le Liban-Sud, Staffan de Mistura, a exprimé hier sa crainte...