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Actualités - CHRONOLOGIE

Législatives - Le processus politique prioritaire démarre Frangié promet, à Bkerké, un code consensuel parfaitement égalitaire (Photo)

Au sortir du vote de confiance, la priorité politique des législatives se trouve confirmée avec éclat. Par le ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié, qui, à partir de la tribune quasi solennelle de Bkerké, promet une loi électorale parfaitement égalitaire, tant en termes de régions qu’en termes de fractions, de composantes du pays. Il précise qu’il ne transmettra rien d’autre, pour approbation, au Conseil des ministres et à la Chambre. En soulignant (à l’instar, naguère, d’Élias Murr) que la nouvelle loi devra être nécessairement le fruit d’un consensus national mûri à l’issue de concertations avec, et entre, toutes les parties. Sur un plan personnel, Frangié se déclare responsable, certes, des opérations électorales, pour lesquelles le peuple pourra le juger. Mais il rappelle que la loi en elle-même procède d’une responsabilité, d’une jurisprudence, d’une autorité d’État et non de son propre ministère. Alors que des loyalistes, et divers officiels, avaient poussé des cris d’orfraie devant l’appel des évêques maronites à un corps d’observateurs, de scrutateurs, de surveillants internationaux, Frangié déclare que pour sa part il n’y voit ni problème ni inconvénient. Techniquement, il annonce qu’il va procéder à des mutations d’officiers. Car, dit-il, il ne peut travailler avec les cadres, avec l’équipement, d’autrui, entendre de son prédécesseur Murr. Il précise du reste qu’il se considère comme un ministre de l’Intérieur pour tous les Libanais, opposants compris. Estimant que l’opposition prendra sa juste part, tout comme le camp loyaliste, de prestations ou de préservation de droits, de la part du département qu’il dirige. Il prévient, enfin, comme Henri Pharaon jadis, que s’il devait constater des dérives, des entraves, de l’obstruction, il démissionnerait aussitôt. Précisions Le ministre Frangié s’est rendu à Bkerké en compagnie du député César Moawad, d’un conseiller juriste, Joseph Arayji, et d’un avocat, Joseph Frangié. Après une entrevue de vingt minutes avec le patriarche Sfeir, le ministre a donc tenu un rapide point de presse, se prêtant au feu roulant des questions des journalistes présents. Outre les grandes lignes déliées plus haut, Frangié a expliqué que, comme personne ne peut contenter tout le monde et son père, il est probable qu’il se trouvera des parties que la loi électorale ne satisfera pas. Mais l’essentiel pour lui est qu’il ait la conscience tranquille, le sentiment du devoir accompli. Il a répété, au sujet des observateurs internationaux, que Bkerké a le droit de demander tout ce qui lui semble bon. Et que cette requête ne lui pose pas problème. Que, personnellement, il inviterait volontiers quiconque le souhaiterait à venir observer. Mais qu’il ne peut évidemment pas contraindre l’État en tant que tel à imiter son attitude. Se voyant insidieusement rappeler que, dans une première réaction à chaud, après le communiqué des prélats, il avait vu dans l’exigence épiscopale l’influence de certaine rancunes zghortiotes, Frangié a répondu que le patriarche Sfeir ne se laisse pas manipuler. Mais que certains évêques ont pu être sensibles de leur côté aux voix en question. Il a tenu à souligner, encore une fois, qu’il ne visait pas du tout Bkerké, qu’il révère, et sacralise même, comme recours national. Toujours sur le même sujet, Frangié a indiqué qu’il s’en était expliqué avec le patriarche, en lui précisant qu’il s’est senti ciblé. Il lui a été répondu que ce n’était pas le cas, le cardinal estimant que la responsabilité des élections est d’ordre étatique et non simplement ministériel. Le ministre de l’Intérieur a redit alors que pour sa part, il estime que la responsabilité lui revient en propre, sur le plan fonctionnel ou procédural. Équipe Frangié a certifié que le processus commence tout de suite. Il a insisté : si on lui mettait des bâtons dans les roues, il claquerait immédiatement la porte. Prié de dire si les cadres qu’il compte larguer lui viennent du régime, il a répondu que non. Qu’ils relèvent de son prédécesseur, qui agissait selon lui sans que personne ne songe à le discuter. En désignant qui bon lui semblait, pour assumer une responsabilité que lui-même entend désormais développer à son propre goût. Ce qui signifie qu’il veut travailler avec sa propre équipe. Et non avec un staff qui risquerait de recevoir ses véritables consignes d’une autre source de pouvoir. Il a indiqué, toujours en réponse à une question, que les cadres sécuritaires sur lesquels il comptait s’appuyer ne seraient pas tous de Zghorta, comme l’en soupçonnent certains. Non sans souligner, du reste, que les officiers zghortiotes sont compétents et fiables. Fair-play Frangié, interrogé, a assuré qu’il n’allait pas manquer de recueillir l’avis de l’opposition, déjà connu via les médias, sur la loi électorale. Affirmant que sa porte est ouverte à tous. Et que si quelqu’un estime devoir craindre un esprit de vindicte quelconque, il n’a qu’à le lui exprimer. Car il veut être, redit-il, un ministre de l’Intérieur pour tous les Libanais. Il rappelle que c’est le peuple qui va dire son mot. Il a ajouté qu’il ne faut pas se leurrer : si le pouvoir devait faire chuter l’opposition abusivement, l’opinion ne serait pas avec lui et il n’aurait rien arrangé. Au contraire, il aurait perdu, puisque c’est le peuple qui choisit en définitive. Il a indiqué que son camp s’efforcera de réussir, mais sans fraude ni triche. Car autrement, il ne représenterait en fait personne et serait la risée des gens. À la question de savoir s’il allait rééditer l’expérience de son grand-père, qui avait organisé les fameuses élections de 1968, le ministre de l’Intérieur a répondu qu’il y a bien des scrutins honnêtes au Liban. Soulignant qu’il compte veiller de près à ce qu’il n’y ait pas d’immixtions de cadres sécuritaires ni de fraudes au cours du décompte, pour faire chuter un candidat déterminé, connu pour être populaire, à quelques dizaines de voix près, comme cela s’est vu antérieurement. Frangié a invité l’opposition à lui signaler toute immixtion d’officiers, en indiquant qu’il allait diriger en personne une cellule de réclamations en contact avec les candidats. Enfin, interrogé au sujet des naturalisés de 1994, Frangié a rappelé qu’une commission de juges avait pointé le doigt sur quelque 2 000 cas illicites, ce qui n’est rien par rapport aux quelque 140 000 impétrants. Mais qu’il allait veiller à ce que les intrus soient radiés dans les meilleurs délais. Défilé Le patriarche Sfeir, qui a évidemment retenu le ministre Frangié et sa suite à déjeuner, a par ailleurs conféré hier avec deux députés membres de Kornet Chehwane, Farès Souhaid et Mansour el-Bone, venus l’informer d’un prochain périple auprès de la colonie libanaise au Canada. Le patriarche a reçu ensuite un avocat candidat aux élections de l’Ordre (qui auront lieu le 21 novembre), Bassam Halabi, accompagné de deux collègues, Élie Bazerli et Antoine el-Mir. Le patriarche a été invité au congrès qu’organise le centre de recherche de l’imam Sadr, par le fils de Rabab Sadr, sayyed Raëd Charafeddine, accompagné par Mouna Nour. Ce colloque est prévu pour les 2 et 3 décembre prochain au palais de l’Unesco. Le patriarche Sfeir a eu un entretien avec l’ancien secrétaire général du Bloc national, Jean Hawwat. Puis avec un pilier de Kornet Chehwane, Toufic Hindi, qui a déclaré que le gouvernement est une conséquence de la faute commise à travers l’amendement de la Constitution, dans un contexte de crise grave que le pays traverse et qui menace son entité. M. Hindi a ajouté que des élections pour être réussies devraient impliquer la levée de la mainmise syrienne, une loi juste et un pouvoir impartial, sinon la Chambre resterait la même dans sa nature politique, les décideurs s’obstinant à imposer des gouvernements, puis un nouveau chef de l’État dans trois ans, toujours monochromes, alors que le Liban fait face à la légalité internationale, les dispositions de la 1559 étant toutes contenues en fait dans Taëf qui reste sans application complète depuis 1989.
Au sortir du vote de confiance, la priorité politique des législatives se trouve confirmée avec éclat. Par le ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié, qui, à partir de la tribune quasi solennelle de Bkerké, promet une loi électorale parfaitement égalitaire, tant en termes de régions qu’en termes de fractions, de composantes du pays. Il précise qu’il ne transmettra...