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Boutros Harb : Les dirigeants syriens sont aveuglés (Photo)

C’est à un réquisitoire d’une force inégalée que s’est livré le député Boutros Harb, qui a fait dans son intervention le procès des relations libano-syriennes. Le député, qui a commencé par rendre hommage au chef du gouvernement, auquel il est lié d’amitié, le félicitant d’avoir nommé deux femmes dans son ministère et de n’avoir fait appel à aucune « personnalité douteuse », a ajouté qu’il ne laisserait pas sa conduite être dictée par ses sentiments. « Mesdames, messieurs, a dit gravement M. Harb, le Liban fait face à de graves développements qui remettent en question son existence, son unité, sa sécurité et son devenir, comme si nous étions à nouveau au début de la guerre et que nous nous dirigions vers de nouveaux conflits (...) et comme si le document d’entente nationale, qui nous a coûté des centaines de milliers de morts, de blessés, de handicapés et de destructions, n’avait pas été conclu. » « Quelque chose de vicieux se trame contre le Liban », a ajouté M. Harb, dont il a déclaré voir les signes dans des événements sécuritaires. Ainsi, a-t-il dit en substance, un député fait l’objet d’une tentative d’attentat et il se trouve quelqu’un pour accuser l’opposition de ce crime, au lieu de demander que le criminel soit identifié au plus tôt. « C’est que, ajoute M. Harb, la relation de partenariat entre le Liban et le Syrie s’est transformée en suivisme. La volonté nationale libanaise a disparu et les autorités libanaises se sont transformées en instrument d’exécution de ce qui leur est dicté. Un climat de méfiance et de peur s’est instauré entre les deux peuples dont seul profite l’ennemi israélien. » « C’est dans ce climat, a ajouté M. Harb, que la Constitution a été agressée afin de faciliter la prorogation, que la population a été divisée, ce qui a (...) placé le Liban et la Syrie face à la légalité internationale, alors même que des développements dramatiques ont fait entrer le monde dans une guerre mondiale d’un nouveau type, dont l’axe principal se situe au Moyen-Orient, et dont le Liban et la Syrie subissent aujourd’hui certaines conséquences (...) Combien il faut regretter que les régimes syrien et libanais continuent d’ignorer le sérieux de ces développements et décident d’y faire face avec des discours ronflants prononcés par les plus futiles des orateurs. » Dénonçant le caractère policier du régime en place, M. Harb n’a pas ménagé les services de renseignements qui se font les instruments d’un répression féroce qui a atteint, par moments, « le degré de la barbarie », notamment à l’égard des étudiants et des jeunes. « De même, a-t-il dit, les médias s’exposent à des campagnes d’intimidation ou de séduction, au point que l’on a fini par identifier les noms des officiers de sécurité qui supervisent certains bulletins d’information ou les orientent, ou même qui parfois en rédigent les éditoriaux », sans parler des pressions exercées par les autorités « pour fermer illégalement » la MTV. Des arrestations arbitraires se poursuivent, des aveux sont extorqués loin de tout contrôle judiciaire, ce qui expose certaines personnes arrêtées à de graves sévices et parfois à la mort, comme cela s’est produit, a encore souligné le député. Poursuivant sur sa lancée, M. Harb n’a pas ménagé certains juges dont il a dénoncé la docilité à l’égard de l’appareil exécutif, ce qui a soulevé les vives protestations du ministre de la Justice, Adnane Addoum, et poussé M. Berry à rayer du procès-verbal de la séance des expressions jugées insultantes utilisées par le député de Batroun. Revenant aux relations libano-syriennes, M. Harb a jugé « qu’il n’est plus permis d’ignorer qu’elles souffrent de graves distorsions », et que le problème n’est plus au Liban, où l’on est convaincu de la nécessité d’entretenir avec la Syrie les meilleures des relations, mais en Syrie. « Le problème, a-t-il enchaîné, c’est que le besoin de la Syrie de posséder la carte libanaise dans la crise du Moyen-Orient a aveuglé ses dirigeants (...) Disons-le franchement, les responsables syriens n’ont plus confiance dans les responsables libanais, fussent-ils leurs alliés, ni dans le peuple libanais, et n’osent donc plus leur présenter le dos et compter sur eux (...) et le problème aussi, c’est que les Libanais rendent bien aux Syriens ce sentiment de méfiance, compte tenu des séquelles de certains épisodes historiques, et des pratiques honteuses et insultantes auxquels ils s’exposent de la part des autorités locales et de leurs services de répression et de renseignements qui relèvent, selon eux, des autorités syriennes (...) et vous blâmez les Libanais de honnir de telles relations ? »
C’est à un réquisitoire d’une force inégalée que s’est livré le député Boutros Harb, qui a fait dans son intervention le procès des relations libano-syriennes.
Le député, qui a commencé par rendre hommage au chef du gouvernement, auquel il est lié d’amitié, le félicitant d’avoir nommé deux femmes dans son ministère et de n’avoir fait appel à aucune «...