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« Le monde brun » de Pavlov, selon Salah Honein

Au cours de son intervention, Salah Honein a évoqué « le monde brun de Pavlov », qu’il a adapté et libanisé. L’histoire devient ainsi celle de deux amis, Charbel et Moustapha, qui tentent de survivre, à force de cafés sirotés à deux et de parties de cartes, dans un système politique autoritaire, à l’ombre du « pouvoir brun ». Un beau jour, une loi les somme de se débarrasser de tous leurs animaux domestiques qui ne sont pas de couleur « brune ». Ce qu’ils font sur-le-champ. Quelques jours plus tard, ils apprennent que le quotidien La Cité a été interdit de parution et mis sous scellés, à cause de ses condamnations quotidiennes de cette mesure nationale. Seul a continué d’être imprimé et diffusé le quotidien Les infos brunes. Toutes les maisons d’édition filiales de La Cité ont été ensuite poursuivies en justice parce que leurs publications ne comportaient pas le mot « brun » en quantité suffisante. Mais malgré tout cela, Charbel et Moustapha se sentaient en sécurité, comme si le mot d’ordre du pouvoir les lénifiait, les rassurait, leur facilitait la vie. La sécurité « brune » aurait-elle des qualités inconnues jusque-là ? Sauf qu’un jour, Charbel a été arrêté. « La voix brune » a confirmé l’info : ce n’est pas parce qu’il a acheté un animal de compagnie brun que son crime passé – il en possédait un d’une couleur non « brune » – serait absous, et pour le pouvoir « brun », c’est une humiliation. Moustapha a alors eu très peur. Pour son avenir, pour sa vie, sa liberté. Si seulement il avait pris garde contre le « brun », si seulement il avait dit non, si seulement il ne s’était pas aplati. Il a passé des jours sans sommeil, jusqu’à ce que l’on frappe à sa porte. Il a été ouvrir à ses bourreaux : ils portaient un uniforme « brun ». Et Salah Honein d’enchaîner à l’adresse de Nabih Berry : « On a frappé deux fois à la porte de ce Parlement depuis les législatives 2000. Une fois pour refuser l’amendement du code de procédure pénale, une autre pour exiger le vote de la prorogation du mandat présidentiel. Ils ont aussi frappé aux portes des universités, des libertés, des dignités, du droit, de la loi, de la justice. Jusqu’à quand allons-nous, avec les Libanais, continuer à attendre que l’on frappe à nos portes ? Pourquoi ne frapperions-nous pas aux leurs ? Pour leur dire que nous avons la même foi, le même Liban, que le peuple libanais, son destin, sa terre, sont un et seulement un ? Et parce que nous croyons dans le message du Liban, dans le Liban message, le Liban terre de lait et de miel, le Liban vert, nous ne donnerons pas notre confiance au gouvernement né du pouvoir brun. »
Au cours de son intervention, Salah Honein a évoqué « le monde brun de Pavlov », qu’il a adapté et libanisé. L’histoire devient ainsi celle de deux amis, Charbel et Moustapha, qui tentent de survivre, à force de cafés sirotés à deux et de parties de cartes, dans un système politique autoritaire, à l’ombre du « pouvoir brun ». Un beau jour, une loi les somme de se...