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Actualités - CHRONOLOGIE

DIPLOMATIE - Selon des sources officieuses, la décision aurait été prise rapidement L’ambassadeur de France, Philippe Lecourtier, serait remplacé à la fin du mois

La décision n’est pas encore officielle mais elle devrait le devenir au cours des prochains jours. En fait, elle est même assez surprenante, puisque selon des milieux diplomatiques, elle n’était pas dans l’air la semaine dernière. Que s’est-il donc passé pour que l’ambassadeur de France à Beyrouth, en poste depuis 5 ans, M. Philippe Lecourtier, soit rappelé dans son pays ? Les questions sont multiples et les interprétations souvent invérifiables. Tout ce que nous avons pu savoir pour l’instant, c’est que le Conseil des ministres français aurait pris la décision de changer l’ambassadeur de France à Beyrouth au début de cette semaine et que M. Lecourtier devrait achever sa mission dans les plus brefs délais. Cette question pourrait n’être qu’une affaire interne à la France et M. Lecourtier est en poste à Beyrouth depuis suffisamment longtemps pour justifier son remplacement. Pourtant, dans une étape aussi délicate et alors que les relations entre le Liban officiel et la France ne sont pas au beau fixe, depuis notamment que cette dernière a mis son poids dans la balance pour faire adopter la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l’Onu, le remplacement de M. Lecourtier ne peut que susciter des interprétations politiques. Il faut rappeler à cet égard que l’ambassadeur de France ne s’est plus rendu au palais de Baabda depuis plusieurs mois, alors qu’il entretient des relations cordiales avec l’ancien président du Conseil, Rafic Hariri. La position officielle de la France depuis l’amendement de la Constitution et la prorogation du mandat de Lahoud d’une période de trois ans, ainsi que le rôle actif qu’elle a joué dans l’adoption de la résolution 1559 du Conseil de sécurité n’ont certes pas arrangé les choses, d’autant que les autorités françaises n’ont pas caché leur désapprobation de l’amendement et leur attachement au respect de la Constitution libanaise. Dans ce climat perturbé, les observateurs guettaient la fête nationale libanaise, le 22 novembre, pour voir si l’ambassadeur de France irait, comme c’est l’usage, transmettre ses vœux au nom de la France, au chef de l’État, qui les reçoit entouré du président de la Chambre et du Premier ministre. Des sources diplomatiques avaient même affirmé que l’ambassadeur ne peut pas manquer cette cérémonie officielle et faillir ainsi à un protocole en vigueur depuis des années. Mais désormais, avec la décision de le remplacer, il pourrait bien ne pas être présent ce jour-là et son successeur qui, dit-on, aurait été en poste à Amman et connaîtrait bien le monde arabe, ne devrait pas arriver avant le début du mois de décembre... Ce serait peut-être la formule trouvée pour éviter de mettre aussi bien Émile Lahoud que Philippe Lecourtier dans une position délicate. Mais il est difficile, pour des raisons évidentes, d’envoyer si rapidement un nouvel ambassadeur à Beyrouth, sans que cela ne soit interprété comme un désaveu de l’actuel ou en tout cas comme le signe d’un changement évident de la politique de la France au Liban. Hier, en tout cas, il a été impossible d’avoir la moindre confirmation ni démenti d’ailleurs de la nouvelle de la part de l’ambassade de France. Les autorités concernées ont refusé de commenter l’information du remplacement de M. Lecourtier, même si, selon d’autres sources, elle serait quasiment sûre. S’agit-il d’une décision de routine, conforme à la nécessité d’un roulement dans les mutations diplomatiques, surtout lorsqu’il s’agit d’un ambassadeur qui occupe le même poste depuis longtemps ? Ou bien le remplacement de M. Lecourtier a-t-il une signification politique, surtout s’il a été décidé, comme certaines indices le laissent supposer, dans l’urgence ? Les prochains jours devraient apporter quelques réponses, mais les interprétations, elles, restent libres. Scarlett HADDAD

La décision n’est pas encore officielle mais elle devrait le devenir au cours des prochains jours. En fait, elle est même assez surprenante, puisque selon des milieux diplomatiques, elle n’était pas dans l’air la semaine dernière. Que s’est-il donc passé pour que l’ambassadeur de France à Beyrouth, en poste depuis 5 ans, M. Philippe Lecourtier, soit rappelé dans son...