Rechercher
Rechercher

Actualités

Farès Souhaid : Ils ont leur Liban, nous avons le nôtre

C’est une allocution remarquée, prononcée dans un style littéraire soutenu et librement inspirée d’un texte célèbre de Gebran Khalil Gebran, que le député Farès Souhaid a prononcée hier au Parlement. « Le pouvoir au Liban paraît récalcitrant face à l’alternance. Il ne fait pas allégeance à la source des pouvoirs au sein de la République. Il a opéré un coup d’État contre le document d’entente nationale. Son appartenance à sa société est faible. Il clame que nous ne sommes pas capables de diriger nous-mêmes nos affaires, pour justifier la tutelle syrienne qui nous est imposée. Il ne cesse enfin d’effrayer les Libanais les uns des autres, mais aussi des tiers », a indiqué le député du Kesrouan-Jbeil. « Face à un pouvoir de ce genre, qui ridiculise l’image du Liban sur le plan interne et externe, il est nécessaire pour nous d’offrir, à cet instant historique en particulier, le modèle d’un autre Liban. Un Liban de confiance et d’espoir. Un Liban à l’environnement exceptionnel, à même de susciter une interaction créatrice entre le christianisme et l’islam. Un Liban capable de participer avec tous ceux qui le désirent à l’édification d’un monde meilleur », a-t-il poursuivi. « À l’opposé de ce qu’ont affirmé certains symboles de ce gouvernement, nous croyons que cet autre Liban existe et qu’il se réalise à travers l’expérience de l’interaction humaniste générée par les Libanais à l’unisson, musulmans et chrétiens », a ajouté Farès Souhaid. « Leur Liban est celui de la peur, de la terreur, des voitures piégées, celui des accusations de trahison, des déviations, du suivisme et de l’asservissement. Notre Liban à nous, musulmans et chrétiens, est celui du dialogue, de l’interaction avec le monde. C’est le Liban qui se fonde sur la légalité internationale, qui a été et qui se trouve encore au cœur de la Nahda arabe, laquelle est un lien culturel, civilisationnel et démocratique. Leur Liban est celui qui tantôt idolâtre la Résistance et tantôt recherche quelqu’un pour l’anéantir au profit de l’étranger. Notre Liban est celui qui interagit avec la Résistance et l’aide à faire sa transition d’une situation à une autre pour lui éviter les marchés ou le suicide. Leur Liban est en perte d’identité et de sens national à tel point que l’un d’entre eux a eu l’audace de dire qu’il préfère perdre avec la Syrie que gagner avec les États-Unis. Notre Liban se conçoit en dehors de la Syrie et des États-Unis et accorde la priorité à son intérêt national sur tout autre intérêt. Leur Liban est celui de la corruption, de la banque al-Madina et de leur justice. Notre Liban est celui de la prospérité, des ouvriers, des agriculteurs, des médecins, des universités, des écoles et des journalistes », a-t-il indiqué. « Leur Liban est celui des pseudos et des noms. Notre Liban est celui de Béchara el-Khoury, Riad el-Solh, Kamal Joumblatt, Moussa Sadr, Abdel Hamid Karamé, Hamid Frangié et Michel Chiha. Et nous ne permettons absolument pas que quelqu’un se dissimule derrière les hommes de l’indépendance et de la dignité pour accréditer une supercherie. Leur Liban est vieillot, et tente de gagner du temps pour retarder une fin inévitable. Notre Liban est celui de demain, le Liban des Libanais et de la dignité. Notre Liban est en train de naître jour après jour », a-t-il poursuivi. Et de conclure : « Ils ont leur Liban qui se noie dans les ténèbres du passé, de la haine, des cauchemars, des dossiers, des règlements de comptes et des pots-de-vin, le Liban de la mort, de l’effondrement et des cachots du ministère de la Défense. Et, malgré eux, il y a notre Liban, celui de la réconciliation, de la tolérance et de l’ouverture. Le Liban de l’avenir, celui des Libanais qui ont fait la paix et la reconstruction et qui ont préservé la liberté comme la prunelle de leurs yeux ».

C’est une allocution remarquée, prononcée dans un style littéraire soutenu et librement inspirée d’un texte célèbre de Gebran Khalil Gebran, que le député Farès Souhaid a prononcée hier au Parlement.
« Le pouvoir au Liban paraît récalcitrant face à l’alternance. Il ne fait pas allégeance à la source des pouvoirs au sein de la République. Il a opéré un coup...