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Actualités - CHRONOLOGIE

Parlement - Neuf « oui », cinq « non » et trois abstentions déjà au compteur avant le vote de confiance Karamé salué par tous les députés, mais l’Exécutif fait le plein d’indifférence et de désaveux

Une fois terminées les très longues élections du vice-président de la Chambre et des membres du bureau et des commissions (elles se sont déroulées pour une fois dans le respect des règles constitutionnelles), l’hémicycle s’est pratiquement vidé. Et les cafés de la place de l’Étoile remplis. Idem lors de la séance nocturne de ce premier jour du débat de confiance auquel a assisté, pendant quelques minutes, un haut responsable de l’ambassade américaine. Cette indifférence, cette nonchalence ne surprennent finalement pas grand monde. Le « préfabriqué » contre lequel Antoine Andraos a voulu partir en guerre la veille, en présentant sa candidature pour la deuxième marche du perchoir face à Michel Murr, ne fait finalement plus recette. Opposants et surtout loyalistes savent pertinemment que malgré les innombrables et protéiformes critiques essuyées par le gouvernement Karamé, celui-ci, gonflé à l’hélium « made in Damascus » allait bénéficier de la confiance de la Chambre. Et que cette légitimation soit rachitique ne change rien à l’affaire : il y a bien longtemps que l’Exécutif – tout l’Exécutif – se passe volontiers et impunément du jugement des élus de la nation. Le terroir a finalement de ces expressions qui disent presque tout en un clin d’œil : une lettre se lit rien qu’en jetant un coup d’œil sur son enveloppe, le nom de l’expéditeur, celui du destinataire. Ou est-ce parce que Walid Joumblatt a décidé de ne pas s’exprimer ? Sauf que si les députés avaient pris la peine de jeter un coup d’œil ou de tendre l’oreille dans l’hémicycle au cours des interventions, sans doute auraient-ils pu savourer, furtivement, quelques petits inédits. Ou de rares moments de grande beauté. Le gouvernement, sa ligne directrice, sa déclaration ministérielle, et, au-delà, le type de pouvoir dont il est le bras exécutif ont fait le plein de critiques. De toutes parts. Sauf que son chef, Omar Karamé, a été salué ou encensé par tous, même par ses ennemis électoraux, et même par le Hezbollah, qui s’abstiendra. Dans n’importe quel autre pays, cela aurait paru surréaliste. Mikhaël Daher par exemple, l’un des 29 députés « d’honneur » le 3 septembre dernier, a ainsi annoncé qu’il accorderait sa confiance au cabinet Karamé. Soit. Il a sans doute des considérations électorales qui échappent à toute notion de constance. Seul problème : il a estimé que si le gouvernement réussissait à réaliser ne serait-ce qu’une infime partie des promesses alignées dans la déclaration ministérielle, cela ressemblerait fort à un vrai « miracle ». À l’opposé, Nehmetallah Abi-Nasr, qui avait voté l’amendement de l’article 49 de la Constitution, a décidé de s’abstenir. Georges Kassarji, opposant ostentatoire de l’équipe Hariri, tout en priant le ciel que le nouveau cabinet ne s’amuse pas à propager les 7 péchés capitaux, lui a également donné sa confiance. Bref... Neuf députés ont ainsi fait savoir qu’ils voteraient « oui » à l’issue du débat, trois ont prévenu qu’ils s’abstiendraient, et cinq ont annoncé que ce sera la défiance. Dont Nassib Lahoud, le président du RD, en déconstruisant mathématiquement l’équipe Karamé et ses intentions, en expliquant que celle-ci n’est que le (très fin) cache-sexe du véritable pouvoir – le système sécuritaro-politico-judiciaire en place, liberticide et antidémocratique –, a fait très fort. Rendez-vous ce soir à 18h30 pour la suite. Ziyad MAKHOUL
Une fois terminées les très longues élections du vice-président de la Chambre et des membres du bureau et des commissions (elles se sont déroulées pour une fois dans le respect des règles constitutionnelles), l’hémicycle s’est pratiquement vidé. Et les cafés de la place de l’Étoile remplis. Idem lors de la séance nocturne de ce premier jour du débat de confiance...