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Actualités - REPORTAGE

Correspondance Hantée, convoitée, réaménagée: la chambre à coucher d’Abraham Lincoln à la Maison-Blanche (photos)

WASHINGTON-Irène MOSALLI C’ est une chambre à coucher mémorable sans être figée dans le temps, car à chaque mandat présidentiel elle a joué un rôle historique. C’est celle du président Abraham Lincoln (1809 -1865) à la Maison-Blanche. Chambre hantée, convoitée et aujourd’hui en train d’être réaménagée sous les directives de Laura Bush. Que son président de mari soit élu ou pas, elle y laissera sa marque. Les travaux, commencés il y a deux ans, seront achevés ce mois-ci. Récemment, la presse a eu droit à des détails concernant la nouvelle allure de ce coin de la Maison-Blanche qui a fait couler beaucoup d’encre. Avant de parler réaménagement, arrêt sur les faits récents qui s’y sont déroulés. En préparant son élection pour un second mandat présidentiel, Bill Clinton aurait invité quelques-unes des personnes ayant participé au financement de sa campagne à passer une nuit dans cette chambre. Ce qui avait provoqué un grand tollé, côté républicain. Auparavant, seuls des invités de haut rang avaient eu cet honneur: parmi eux Winston Churchill dont on a dit que, l’espace d’un instant, il avait cru apercevoir l’ancien chef d’État. Il n’a pas été le seul à sentir cette présence. Il en était ainsi de deux successeurs d’Abraham Lincoln: Théodore Roosevelt et Dwight Eisenhower. Eleanore Roosevelt, elle, avait confié: «Quand je travaille tard le soir dans mon bureau, j’ai l’impression que quelqu’un est derrière moi.» Enfant, la fille de Jimmy Carter, Amy, et ses copines faisaient tourner les tables en appelant son fantôme, et le chien de Ronald Reagan aboyait devant la porte de cette pièce et refusait d’y entrer. Dans le style «Back to the future» Toute une atmosphère fantomatique. Et pourtant, Abraham Lincoln n’a jamais dormi dans cette chambre qui, en fait, était plus son bureau personnel et son refuge. Il n’a pas non plus dormi dans l’imposant lit en bois de rose qui trônait dans la pièce et qui avait été acquis en 1861 par son épouse lorsqu’elle avait entrepris de renouveler la Maison-Blanche. Plus tard, plusieurs chefs d’État l’ont utilisée. Sa table de travail existe encore, de même que quatre chaises sur lesquelles s’installaient ses collaborateurs. On a placé près de la fenêtre la réplique de la chaise à bascule sur laquelle il se trouvait lorsqu’il a été assassiné par un acteur fanatique, favorable à l’esclavagisme. L’objet-phare, c’est l’authentique texte de la «Proclamation d’émancipation», signée dans cette chambre en 1863, et qui rendait aux esclaves leur liberté. À la demande de l’actuelle First Lady, Laura Bush, le conservateur de la Maison-Blanche a formé un comité d’experts chargés de redécorer ce lieu. Le style choisi: «Back to the future», ou repenser l’histoire en tendances nouvelles, côté tonalités. On a ravivé les couleurs des tissus et des tapis dans une réminiscence de palette très victorienne pour rester dans la note de l’époque. On a mis l’accent sur l’imposante couronne surmontant le lit, à partir de laquelle on fera «cascader» des tentures de soie et de dentelle. Mais, ont fait remarquer les responsables, on a voulu de la grandeur pour cette pièce-commémoration, bien que couronnes, dorures et matériaux précieux soient quelque peu anachroniques dans une demeure qui se veut le symbole de la démocratie. Sachant également que cela n’aurait pas été du goût de Georges Washington, qui a signé la Constitution américaine. Mais autre temps, autres mœurs.
WASHINGTON-Irène MOSALLI

C’ est une chambre à coucher mémorable sans être figée dans le temps, car à chaque mandat présidentiel elle a joué un rôle historique. C’est celle du président Abraham Lincoln (1809 -1865) à la Maison-Blanche. Chambre hantée, convoitée et aujourd’hui en train d’être réaménagée sous les directives de Laura Bush. Que son président de...