Trente étudiants bénévoles pour une récolte d’olives à Kfeir Le FDES à la rescousse des zones pauvres du Liban-Sud(photos)

Dans notre pays, les zones démunies sont nombreuses. Et ne reçoivent que peu de subventions. Triste vérité. Existe-t-il cependant un moyen de changer cette réalité ? Oui, répond le FDES (Fonds de développement économique et social qui coopère avec le CDR). Dans le cadre d’un accord de partenariat euro-méditerranéen, une opération sauvetage a été lancée, avec le soutien financier de l’Union européenne (25 millions d’euros) et celui de l’État (6 millions d’euros). La localité de Kfeir-Hasbaya, à l’instar de ses semblables, souffre d’une insuffisance de ressources techniques et matérielles. Ce petit village du Sud a été témoin, durant quatre journées d’affilée, d’un événement exceptionnel. 30 universitaires bénévoles (des étudiants en agronomie à l’Université libanaise, section I) ont contribué à une récolte d’olives. Cette activité, organisée avec la collaboration de la YMCA (Young Men’s Christian Association), s’inscrit dans le cadre du projet du FDES. Son objectif ? D’une part, inciter la jeunesse à avoir un rôle effectif dans le processus de développement. De l’autre, venir en aide aux paysans en difficulté. Outre le travail sur le terrain, les étudiants ont participé à des sessions de débats menées par les animateurs sociaux de la YMCA, Ziad Yazbeck et Roy Abou Habib. Par ailleurs, le chef de la délégation de l’UE, M. Patrick Renauld, venu en visite, a assisté à une séance de discussion avec les jeunes, en présence du président du conseil municipal de Kfeir et de certains membres de la municipalité. « Si vous vous arrêtez sur les problèmes financiers, vous n’entreprendrez jamais rien. Après 25 ans d’expérience sur le terrain, je sais qu’un bon projet peut toujours trouver un moyen de financement. Sinon, par la solidarité, vous pourrez y arriver. » C’est ainsi que M. Renauld a encouragé les étudiants à élaborer des projets ingénieux. « Imaginez, créez, osez, et votre projet sera réalisé », a-t-il ajouté. À l’issue de la rencontre, le chef de la délégation de l’UE a adressé aux jeunes un message particulier. « Vous, jeunes, devez faire entendre votre voix et dire quels sont vos projets », a-t-il insisté. Et de poursuivre : « Vous devez être inscrits dans le programme de vos aînés, et s’ils n’ont pas de programme, obligez-les à en avoir un et à vous donner une perspective d’avenir. » Le bureau libanais du FDES, dirigé par M. Haytham Omar, a été fondé en 2002 pour combattre la pauvreté. Sa tâche s’appuie sur deux pivots : le développement communautaire et la création d’emplois. Dans le premier volet, le travail consiste à exécuter des projets dans des zones identifiées pauvres, après avoir élaboré un plan de développement local. À ce stade, une équipe de spécialistes (regroupant des experts en développement, des techniciens et des assistants sociaux) coopère avec les habitants, pour définir leurs besoins les plus urgents. Le deuxième volet, quant à lui, consiste à seconder ceux qui sollicitent des prêts, pour développer leurs affaires, ou pour réaliser des projets locaux. L’association s’adresse, dans ce cas-là, à des intermédiaires : banques, MFI (Micro financial institution) ou BDS (Business development service provider). Jusqu’à cette date, le FDES a réussi à créer 44 emplois par mois. Les spécialistes estiment que d’ici à début 2005, le chiffre devrait s’élever à 200. En outre, des projets de développement sont actuellement mis en chantier dans 11 villages situés au Akkar et à Bint-Jbeil. L’équipe formée par les membres du FDES, de la YMCA, ainsi que par les 30 étudiants, a quitté Kfeir, après y avoir accompli un travail rapide mais fructueux. Tout ne s’arrête pourtant pas là. Jeudi prochain, répétition de l’expérience. À Zghorta. Joëlle KOZAILY