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CONFÉRENCE – L’accord d’association avec le Liban sera définitivement ratifié par l’UE d’ici à la fin de l’année, selon un ministre belge Nasser Saïdi appelle à la création d’une banque d’investissement euro-méditerranéenne

L’ancien ministre de l’Économie et ancien vice-gouverneur de la BDL, Nasser Saïdi, a appelé hier à la création d’une banque d’investissement euro-méditerranéenne dans le but de contribuer au développement du secteur privé dans cette région. M. Saïdi s’exprimait au cours de la deuxième et dernière journée de la conférence internationale sur le thème « Le défi euro-méditerranéen : pour un partenariat entre les deux rives », organisée par l’Université Saint-Joseph et la chaire Louis D – Institut de France d’anthropologie interculturelle. L’économiste a estimé qu’une banque d’investissement euro-méditerranéenne – excluant Israël – constituerait un mécanisme financier d’appui supplémentaire pour les partenaires euro-méditerranéens, en plus des programmes Meda I et II et des prêts de la Banque européenne d’investissement (BEI). Alors que le processus de Barcelone s’apprête à fêter l’année prochaine son 10e anniversaire, « il s’agit de donner un nouveau souffle à la coopération économique entre les deux rives de la Méditerranée », car jusqu’à présent l’intégration prônée par le processus de Barcelone « a été manquée » et les pays partenaires, notamment ceux du « Sud » « n’ont pas vraiment progressé ». « Il est vrai que les prêts de la BEI ont été efficaces dans le sens où ils ont contribué à augmenter la capacité de production dans la région, reconnaît M. Saïdi. Mais il reste beaucoup à faire pour supprimer les obstacles au commerce et à l’investissement et pour mettre un terme à la bureaucratie, la corruption et la mauvaise gouvernance. » Il a proposé une série de mesures qui permettraient de consolider le partenariat euro-méditerranéen notamment dans les domaines des finances, du transport, de l’énergie et de l’eau et des technologies d’information et de télécommunications. « Outre une banque d’investissement régionale, il faut développer des infrastructures et des réseaux intégrés, en créant par exemple une liaison euro-méditerranéenne pour le pétrole et le gaz ou encore un réseau ferroviaire à l’instar de celui qui existait au début du XXe siècle et qui reliait Berlin à Bagdad, a-t-il dit, soulignant par ailleurs la nécessité d’intégrer les systèmes de paiement, d’étendre la coopération euro-méditerrannéene au secteur des services et d’œuvrer pour une harmonisation de la législation dans cette région. M. Saïdi précise toutefois qu’un partenariat solide entre les deux rives doit passer par une coopération interarabe. « Les pays arabes doivent passer d’abord des accords d’association entre eux et uniformiser leurs infrastructures et leur infostructures, sans oublier la zone arabe de libre-échange », a-t-il déclaré, soulignant que les États de la région doivent cesser d’utiliser la sécurité nationale comme prétexte pour ne pas entreprendre les réformes économiques et financières nécessaires. Le ministre d’État belge, François-Xavier de Donnea, a également mis l’accent sur la coopération entre les pays du sud de la Méditerranée : « Le processus de Barcelone lancé en 1995 favorise la coopération horizontale car elle permet aux pays du sud de la Méditerranée d’être des partenaires plus actifs. » Il ajoute que jusqu’à présent, à l’exception de l’accord d’Agadir, le partenariat Sud-Sud n’a pas beaucoup évolué depuis 1995. Le ministre belge a de même appelé au perfectionnement des instruments financiers soutenant le partenariat euro-méditerranéen, afin que ce dernier ne soit pas juste une « juxtaposition d’accords bilatéraux », mais une coopération réelle. Faisant le point sur les accords euromed avec les différents pays arabes, il a déclaré que les deux pays européens qui n’ont pas encore ratifié l’accord d’association avec le Liban, à savoir l’Espagne et les Pays-Bas, vont passer à l’acte avant la fin de cette année. « Le Liban a vocation à être un partenaire privilégié de l’Europe, puisqu’il représente un trait d’union entre le Vieux Continent et les pays arabes », a souligné le ministre. En ce qui concerne les relations commerciales que certains qualifient de « déséquilibrées » entre l’Union européenne et les pays du Sud de la Méditerranée, M. de Donnea a reconnu que les subventions agricoles européennes n’ont plus raison d’être et que plusieurs partenaires commerciaux de l’Europe, en dehors de la Méditerranée, souffrent de la Politique agricole commune. « Il faut commencer à démanteler ces subventions progressivement », a-t-il précisé. Rana MOUSSAOUI
L’ancien ministre de l’Économie et ancien vice-gouverneur de la BDL, Nasser Saïdi, a appelé hier à la création d’une banque d’investissement euro-méditerranéenne dans le but de contribuer au développement du secteur privé dans cette région.
M. Saïdi s’exprimait au cours de la deuxième et dernière journée de la conférence internationale sur le thème « Le...