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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Premier ministre insiste sur les besoins des citoyens, la lutte contre la corruption et la politique de la main tendue Karamé se démarque des propos de Ferzli et laisse entrevoir les grandes lignes de la déclaration ministérielle

«Mon gouvernement, nouveau-né, voudrait insister sur les constantes, les principes et les choix nationaux auxquels nous sommes fiers de nous attacher. Parce que nous avons foi dans le Liban, dans son identité arabe, son indépendance, sa volonté de renforcer les liens avec ses frères arabes et notamment la Syrie. Notre relation avec la Syrie est basée sur le respect mutuel, et il serait faux de dire que ce sont les beaux yeux de l’indépendance et de la souveraineté du Liban qui ont motivé les décisions internationales. C’est parce que la Syrie s’est opposée aux ambitions israéliennes, qu’elle a soutenu le peuple palestinien, ainsi que le peuple et la résistance libanaise, qu’elle a été sanctionnée. Nous subissons avec la Syrie de grosses pressions extérieures pour que nous reniions nos constantes et que nous défassions le lien étroit qui nous lie à la Syrie, qui a beaucoup sacrifié au profit du Liban. » Ces mots sont ceux du Premier ministre, Omar Karamé, qui s’exprimait hier au cours d’un iftar organisé à l’initiative de l’Orphelinat islamique, et auquel assistaient, entre autres, l’ancien n°2 de l’État Hussein Husseini, les anciens présidents du Conseil Rafic Hariri, Sélim Hoss et Rachid Solh, ainsi que les ministres Élias Saba, Yassine Jaber, Adnane Addoum, Ahmed Sami Minkara, Adnane Kassar et Élie Ferzli, sans oublier le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani. « Notre gouvernement est celui de tous les Libanais, et nous travaillerons pour l’ensemble des Libanais, sans aucune arrière-pensée, sans aucune distinction entre les parties politiques ou entre les régions... Notre gouvernement, comme tous les gouvernements démocratiques du monde, accepte l’opposition constructive et les critiques qui s’inscrivent dans le cadre de l’intérêt général. J’ai fait partie de l’opposition, j’ai fait de la politique à partir de cette opposition pour que soit préservés l’État, sa structure et l’intérêt du peuple. L’objectif commun du gouvernement et de l’opposition doit être d’œuvrer pour l’édification de l’unité nationale, véritable garantie contre les dangers et les plans venus de l’extérieur », a poursuivi le Premier ministre. Omar Karamé a ensuite multiplié ses assauts de bonne volonté : « Nous travaillerons dans le cadre de ces principes, nous tendrons la main, nous ouvrirons nos cœurs et notre raison, pour que nous puissions parler avec franchise, pour que nous nous réconciliions. Nous savons que les horizons de ce gouvernement sont étroits, mais nous redoublerons d’efforts pour assurer les services essentiels dont le citoyen a besoin, traiter les dossiers socio-économiques brûlants qui pourraient réduire le poids des pressions quotidiennes que ce citoyen subit. Les Libanais devraient pouvoir bénéficier de l’électricité, de l’eau, du carburant, de l’éducation et des soins médicaux. Certains dossiers ignorés depuis bien longtemps devraient être réglés au plus vite... Je ne promets pas beaucoup, vous connaissez tous les capacités et la durée de vie de ce cabinet. Mais je vous promets que ce gouvernement fera tout ce qu’il faudra pour en finir avec la corruption galopante au sein de l’Administration, mettre sur pied un plan de sauvetage qui redonnerait du prestige à l’État, de l’efficacité, qu’il devienne un véritable État de droit et des institutions. Nous frapperons d’une main de fer les corrompus et les corrupteurs où qu’ils se trouvent, et ceux-là ne trouveront plus désormais quelque protection politique que ce soit. » Ainsi, dans le discours de Omar Karamé, outre une opposition claire aux récents propos de son ministre de l’Information, Élie Ferzli, sur l’opposition et les médias, beaucoup d’insinuations à propos d’une partie de ce que pourrait contenir la déclaration ministérielle : les besoins essentiels des citoyens, et la lutte contre la corruption. Une déclaration qui recueille désormais tous les regards, et qui pourrait être lue et débattue en milieu de semaine prochaine. Et après la première réunion que la commission chargée de la rédaction de cette déclaration a tenue à l’issue du premier Conseil des ministres, une seconde aura lieu ce soir vers 19h30, pour une relecture, le rajout de dernières touches et d’éventuels amendements. Interrogé par l’agence al-Markaziya, le ministre d’État Albert Mansour, membre de la commission, a indiqué que cette déclaration « devrait être basée sur l’esprit de la position adoptée par Omar Karamé après sa désignation ». Dans tous les cas, il semblerait qu’elle ne varierait pas beaucoup de celles qui l’ont précédée, surtout que les dossiers sont toujours les mêmes. Sachant qu’un des thèmes principaux serait l’application de l’accord de Taëf, selon les souhaits exprimés publiquement par le Premier ministre, sans oublier une loi électorale qui se nourrirait de l’esprit de cet accord. Autre thème qu’aborderait cette déclaration : les pressions extérieures exercées sur le Liban et la Syrie, notamment par le biais de la 1559, ainsi que la nécessaire coordination avec la Syrie. La déclaration ministérielle évoquerait également un sujet cher au Premier ministre : l’électricité. Cette déclaration, qui sera portée au vote des députés (en principe la semaine prochaine), pourrait éventuellement compter sur un oui inédit du Hezbollah. À moins que le parti de Dieu ne préfère l’abstention. « Il y aura certainement coopération, surtout que nous avons nommé le président Karamé. Mais nous pensons qu’on aurait pu former un gouvernement bien meilleur que celui-ci. La direction du Hezbollah prendra la décision concernant le vote de confiance en temps voulu », a dit hier le député Ammar Moussawi, reçu par le Premier ministre. Quant au bloc haririen, même s’il a indiqué qu’il allait attendre la déclaration ministérielle pour se prononcer sur la direction du vote à venir, deux éventualités prennent le dessus sur le reste : le non, mais aussi, surtout, l’abstention.
«Mon gouvernement, nouveau-né, voudrait insister sur les constantes, les principes et les choix nationaux auxquels nous sommes fiers de nous attacher. Parce que nous avons foi dans le Liban, dans son identité arabe, son indépendance, sa volonté de renforcer les liens avec ses frères arabes et notamment la Syrie. Notre relation avec la Syrie est basée sur le respect mutuel, et il...