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Actualités - CHRONOLOGIE

ÉCLaIRAGE Mise en garde contre un futur Parlement « servile et obéissant » L’opposition libanaise dénonce le suivisme, l’exclusion et le clientélisme dans la formation du cabinet (photo)

Au lendemain du premier Conseil des ministres d’un cabinet Karamé particulièrement mal né et mal formé (mais dont on peut toujours attendre quelques salutaires et miraculeux sursauts) ; au lendemain de la tonitruante bévue d’Élie Ferzli (qu’il a essayé, vingt-quatre heures plus tard, de rectifier autant que possible, et de laquelle son Premier ministre s’est fortement démarqué), l’opposition libanaise a donné hier une réponse on ne peut plus claire, nette et précise. Et une image qui rassure, sans aucun doute, les Libanais. Kornet Chehwane (KC), le bloc Joumblatt (et le PSP), le mouvement du Renouveau démcoratique (RD) de Nassib Lahoud, la Gauche démocratique (GD) et le Forum démocratique (FD) se sont ainsi retrouvés hier avec un double objectif. Un : réagir aux événements qui se sont bousculés ces derniers jours sur le plan local, et dont le point d’orgue a été l’annonce de la composition du gouvernement Karamé. Deux : commencer à mettre sur pied le comité mixte (et restreint) qui planchera très bientôt sur le document fondateur de cette opposition libanaise et sur un plan de travail à même de proposer un nécessaire et salutaire pouvoir de substitution. Les participants ont d’abord relevé la mainmise d’un pouvoir sécuritaro-policier sur l’appareil exécutif, que ce soit par la prorogation du mandat Lahoud ou la désignation de Omar Karamé, soulignant que cela ne manquera pas de se faire à l’encontre du Législatif, et notamment par le biais de la prochaine Chambre, dont l’élection est prévue pour le printemps 2005. « Nous avons évoqué la situation actuelle, qui est particulièrement dangereuse à tous les niveaux : national, politique, social, économique, judiciaire, sans oublier l’isolement international. Ce danger a été décuplé par l’amendement de la Constitution et la prorogation du mandat présidentiel, mais aussi par la façon dont a été formé le gouvernement : suivisme, exclusion et clientélisme. Un danger décuplé également par la volonté délibérée de reconduire des crises exacerbées, que ce soit à l’intérieur ou avec l’extérieur. Le tout jusqu’à la reproduction exacte d’un Parlement qui naîtra pour obéir et servir », dénonce le communiqué publié hier à l’issue de la réunion. Ce communiqué rappelle que l’opposition s’était juré de travailler unie et de redoubler d’efforts pour « mettre un terme à l’escalade » et au « système sécuritaire rampant », et pour empêcher le pouvoir « de continuer à porter atteinte à la Constitution, de bafouer les libertés fondamentales, les principes démocratiques ainsi que les droits des citoyens, et de prendre à la légère les positions internationales et les décisions onusiennes ». L’opposition libanaise a également insisté sur sa volonté de continuer à œuvrer, d’une façon toujours aussi productive, avec la société civile et avec tous ceux attachés « à la paix, à la souveraineté et à la stabilité du pays ». Les participants, qui travaillent activement pour l’entrée du Bloc national de Carlos Eddé au sein de cette opposition libanaise, ont en outre souligné que leur porte restait ouverte à toutes les forces politiques opposantes. Sera-t-il ainsi possible, enfin, de voir naître une plate-forme commune entre l’ensemble des formations opposantes précitées et leur petit cousin terrible, le Courant patriotique libre ? Il n’empêche : au vu des réactions dubitatives, voire même négatives, suscitées par la formation du gouvernement Karamé au sein même des parties anciennement loyalistes, cela laisse entrevoir un sérieux petit rush à l’entrée de cette opposition. Les haririens, par exemple, y verront-ils une possible manière d’en finir avec l’ambiguïté de leur position durant les quatre dernières années ? Réponse dans quelques jours, lorsque le comité mixte rendra public le document fondateur d’une opposition multiforme et plurielle, et qui a montré hier, indiscutablement, une cohésion qui a dû faire grincer plus d’un dentier. Z. M.

Au lendemain du premier Conseil des ministres d’un cabinet Karamé particulièrement mal né et mal formé (mais dont on peut toujours attendre quelques salutaires et miraculeux sursauts) ; au lendemain de la tonitruante bévue d’Élie Ferzli (qu’il a essayé, vingt-quatre heures plus tard, de rectifier autant que possible, et de laquelle son Premier ministre s’est fortement...