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Opposants et loyalistes critiquent le nouveau gouvernement

La formation du nouveau gouvernement a été durement accueillie hier par la scène politique libanaise. Ainsi, un ensemble de réactions, venant aussi bien de l’opposition que des milieux loyalistes, ont pris pour cible le cabinet Karamé, notamment en ce qui concerne la représentation des différentes communautés ainsi que sa capacité à affronter la résolution 1559. Tout le monde a cependant salué la participation de femmes, pour la première fois, à un gouvernement libanais. Le bloc du Hezbollah, dont la position était attendue hier, a d’abord souligné la difficulté de la situation, pour mieux mettre en relief la faiblesse du nouveau cabinet. « La formation du gouvernement aurait dû se faire selon un esprit différent (...), qui aurait abouti à une meilleure formule. Nous ne cachons pas notre désapprobation de la naissance césarienne du gouvernement et des circonstances qui ont accompagné sa formation », a souligné le bloc intégriste, précisant cependant qu’il sera prêt à coopérer en ce qui concerne « les sujets relevant de l’intérêt national ». L’ancien ministre de la Défense, Khalil Hraoui, a exprimé son « regret de ne pas voir les maronites de la Békaa représentés dans le nouveau gouvernement », s’interrogeant sur « l’identité de ceux qui ont pris cette décision, ainsi que de leurs motivations ». « Indépendamment de la question des noms, l’exclusion des maronites de la Békaa constitue une marginalisation de leur rôle national », a-t-il ajouté. Le député de la Békaa-Ouest, Fayçal Daoud, s’est déclaré « surpris par la formation du gouvernement Karamé » et « choqué par la distribution des portefeuilles, qui n’a rien à voir avec la véritable représentation du peuple libanais ». Il a également critiqué « le niveau de représentation druze qui a consacré la politique du chantage et des intérêts, alors que les druzes passent par une période très difficile, notamment après le refus de Walid Joumblatt de participer au gouvernement ». « Ce cabinet est-il capable d’affronter la résolution 1559 (...) et de protéger la stabilité de la livre libanaise ? » s’est-il demandé. Un autre député de la Békaa-Ouest, Sami Khatib, a estimé que « le nouveau gouvernement ne répond pas aux attentes des Libanais ». Il a toutefois souhaité que « le cabinet puisse dépasser ses contradictions et remédier à la situation socio-économique ». Le député de Beyrouth, Bassem Yammout, a énuméré les points forts du cabinet Karamé, parmi lesquels il a placé la volonté d’appliquer Taëf et de lutter contre la corruption, l’insistance de M. Karamé à vouloir « former lui-même le gouvernement » et à « imposer ses points de vue en tant que chef du cabinet », ainsi que « l’exclusion de certains ministres soupçonnés de corruption ». Il a également cité « la couverture que le patriarche Sfeir semble avoir donné au gouvernement et à la représentation maronite ». M. Yammout a cependant reproché au nouveau gouvernement l’absence d’un grand nombre de forces politiques qui l’ont boycotté, les problèmes qui ont accompagné la distribution des portefeuilles et « la faible représentation politique de Beyrouth, qui a créé un sentiment négatif dans la rue beyrouthine ». Les députés de la Rencontre démocratique, Fouad el-Saad et Georges Dib Nehmé, ont également critiqué le nouveau cabinet. M. Saad a ainsi estimé que le gouvernement Karamé a « sorti des personnes du monde de l’oubli ». « Nous regrettons la présence de certains amis que nous respectons (...). Ce qui se passe n’est pas une simple crise liée à un gouvernement faible, mais la conséquence de l’erreur commise le 3 septembre, celle de l’amendement de la Constitution. Une erreur qui doit être inévitablement corrigée », a-t-il ajouté. Le rassemblement des anciens députés a estimé que « malgré la présence de certains nouveaux visages, le gouvernement ne semble pas capable d’assumer ses très lourdes responsabilités ». Le conseil de la présidence du mouvement Amal, qui s’est réuni hier, a présenté « ses félicitations au nouveau gouvernement », en espérant qu’il pourra faire face aux pressions internationales et à la situation socio-économique difficile.

La formation du nouveau gouvernement a été durement accueillie hier par la scène politique libanaise. Ainsi, un ensemble de réactions, venant aussi bien de l’opposition que des milieux loyalistes, ont pris pour cible le cabinet Karamé, notamment en ce qui concerne la représentation des différentes communautés ainsi que sa capacité à affronter la résolution 1559. Tout le...