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Actualités - CHRONOLOGIE

Communautés - Publication, cet après-midi, du communiqué final du synode patriarcal L’Église maronite constate le « ciblage programmé » de son rôle politique (photo)

Le synode patriarcal maronite a passé en revue, hier, le document sur l’Église maronite et la politique, qui constate franchement « le ciblage programmé » du rôle politique des maronites au Liban. Le document affirme en effet que « la régression » du rôle politique joué par les chrétiens au Liban est le fruit de leur recul démographique dû à l’émigration, ainsi qu’à un « ciblage programmé ». Ce ciblage a pris divers aspects « politique, sécuritaire et démographique », précise le document, qui en veut pour preuve, notamment, le décret de naturalisations de 1994. Mais ce déclin de la puissance politique de l’Église maronite est symptomatique d’un processus plus profond qui a abouti à la paralysie de la démocratie et engagé le Liban dans des rapports déséquilibrés avec la Syrie, souligne le document. « Il n’est pas exagéré de dire, note en effet le texte, que l’une des constantes de l’après-guerre a été l’affaiblissement du rôle politique des chrétiens en général, et des maronites en particulier. Essentiellement, ce rôle consiste à défendre la liberté de décision dans l’intérêt de la nation et non pas à remettre en cause les réformes consacrées par la Constitution amendée en 1990. Le développement le plus important dans la pratique politique du Liban de l’après-guerre a été la paralysie de tout contrôle et l’impossibilité d’influer sur la vie politique par les voies démocratiques, rôle qui a été l’apanage des maronites, église, peuple et dirigeants, depuis la création de l’État libanais ». Le document déplore par ailleurs la dégradation de la signification de l’action politique, qui est devenue synonyme « de manœuvres, de rivalités, de pratiques douteuses et de népotisme, de profanation des principes les plus saints et de mainmise sur le pouvoir et les positions ». Cette forme de politique, souligne le document, « est la voie la plus facile pour faire fortune aux dépens de l’intérêt public ». Au sujet de la coexistence islamo-chrétienne, le document en fait à la fois « le destin des Libanais, mais aussi leur libre choix ». Le document passe ensuite en revue les étapes par lesquelles sont passées les relations libano-syriennes, constatant que ces rapports, dans la pratique, « ne sont plus équilibrés, car comment pourraient être équilibrés les rapports entre deux pays dont l’un ne jouit pas de sa liberté de décision ? » Le document assure ensuite que « l’Église maronite interagit avec l’histoire politique de l’environnement auquel elle appartient » et invite musulmans et chrétiens « à renforcer leur unité et à créer les cadres susceptibles de contribuer au relèvement de la société ». En échange, le document fait état de l’ouverture de l’Église maronite à l’Occident, et en particulier à la France et à Rome. Notons que les textes lus ne seront véritablement documents officiels de l’Église maronite qu’en juin prochain, lors de la troisième et dernière phase du synode. Mgr Youssef Béchara, évêque maronite d’Antélias et secrétaire général du synode, a même évoqué la possibilité d’une troisième réunion du synode patriarcal, pour examiner des textes qui n’ont pas été approuvés avec la confortable majorité de 80 % prévue par le règlement. Aujourd’hui, le synode patriarcal maronite procédera, le matin, à une première lecture de son communiqué. La séance sera suivie d’une conférence de presse de Mgr Youssef Béchara, qui définira les prochaines étapes du synode, qui se conclurait en juin prochain, à l’occasion de la retraite annuelle des évêques maronites. Le synode achèvera cette deuxième phase de ses travaux l’après-midi, par la lecture de son communiqué final. F. N.
Le synode patriarcal maronite a passé en revue, hier, le document sur l’Église maronite et la politique, qui constate franchement « le ciblage programmé » du rôle politique des maronites au Liban.
Le document affirme en effet que « la régression » du rôle politique joué par les chrétiens au Liban est le fruit de leur recul démographique dû à l’émigration, ainsi...