Satterfield : Nous surveillons la façon dont le Premier ministre a été choisi

« Les États-Unis restent extrêmement inquiets de la situation qui prévaut au Liban en raison de l’ingérence syrienne », et ils sont vigilants, a affirmé au cours du week-end dernier le sous-secrétaire d’État adjoint US pour le Proche-Orient, David Satterfield. « Il faut que le Liban et ses dirigeants politiques prennent leur décision en toute liberté, loin de toute ingérence ou menace extérieure. Notre inquiétude est partagée par la communauté internationale et cela s’est traduit par l’adoption de la résolution 1559 (du Conseil de sécurité) et par la récente déclaration » de cet organe des Nations unies, ajoute-t-il, dans une interview recueillie par notre confrère an-Nahar. David Satterfield dit aussi que la proposition du Congrès américain de geler les avoirs de responsables libanais qui soutiennent la présence syrienne au Liban, en contradiction avec la résolution 1559, « reflète l’inquiétude profonde du Congrès et du gouvernement américains ». Pour lui, le Conseil de sécurité « n’est pas tenu d’attendre » le rapport sur l’application de la 1559 que le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, doit présenter dans six mois. « Le Conseil de sécurité continuera à surveiller la situation au Liban ainsi que les mesures que prendra la Syrie pour mettre en application les clauses de la résolution 1559. Nous surveillons par exemple la façon dont le Premier ministre a été choisi et nous étudierons les mesures à prendre avec les autres membres du Conseil de sécurité », a-t-il encore indiqué. « Il y a beaucoup de sujets qui suscitent de l’inquiétude ayant rapport avec l’attitude de la Syrie au Liban, en Irak et en ce qui concerne le terrorisme. Nous voulons voir la Syrie prendre des mesures concrètes car les discours ne suffisent pas. Le président américain a entre les mains une panoplie de mesures qu’il pourra prendre et qui auront un effet sur les relations économiques, financières et commerciales des États-Unis avec la Syrie », a en outre prévenu David Satterfield, faisant référence aux sanctions contre Damas votées par le Congrès et dont Washington applique déjà une partie depuis le mois de mai.