Rechercher
Rechercher

Actualités

Rejet ferme de Beyrouth et Damas, Paris et Washington se félicitent

Le Liban et la Syrie ont rejeté hier le nouvel appel de l’Onu au retrait des troupes syriennes du Liban. « L’erreur ne peut produire que l’erreur », a notamment déclaré à ce sujet le chef de la diplomatie libanaise, Jean Obeid. « Nous réaffirmons notre respect pour les résolutions du Conseil de sécurité et des déclarations présidentielles qui en émanent, a affirmé M. Obeid, mais cela ne veut pas dire qu’ils sont sacro-saints et que nous perdons le droit de mettre en doute leur justesse ou de tenter de les corriger. » Et d’ajouter : « L’erreur ne peut produire que l’erreur. Une fois de plus, le Conseil de sécurité se trompe en cherchant le problème là où il n’est pas. La paix et la sécurité internationales, ce n’est pas au Liban qu’elles sont menacées, mais là ou la violence, la mort, le feu, les destructions et même le génocide font rage, en Palestine et en Irak (...) Nous souhaitons que le Conseil de sécurité examine avec le même zèle la cause première de la crise et de l’impasse actuelle. » Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Mohammed Issa, a qualifié le nouvel appel « de dangereux précédent d’ingérence dans les affaires intérieures d’un pays membre ». « Le Liban continue à considérer que la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l’Onu constitue un dangereux précédent d’ingérence de la part du Conseil de sécurité dans les affaires intérieures d’un pays membre des Nations unies », a-t-il déclaré à la presse. Chareh : une intervention illégale De son côté, le ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk el-Chareh, a rejeté le nouvel appel implicite des Nations unies au retrait des troupes syriennes du Liban, en qualifiant d’« intervention illégale » la résolution 1559 du Conseil de sécurité. « Notre position reste la même. La résolution 1559 est une intervention illégale dans les relations bilatérales syro-libanaises », a déclaré M. Chareh à Bruxelles, en marge d’une cérémonie organisée pour parapher l’accord d’association entre l’Union européenne et la Syrie. Toutefois, le commissaire aux Relations extérieures de l’Union européenne, Chris Patten, qui se trouvait aux côtés de M. Chareh, a estimé que sur le plan du respect des principes démocratiques et des droits fondamentaux, les désaccords avec la Syrie persistent. « Il y a encore des désaccords entre nous, le plus évident étant la déclaration aux Nations unies d’aujourd’hui », a constaté Chris Patten. De son côté, l’ambassadeur de Syrie à l’Onu, Fayçal Mekdad, a condamné ce qu’il estime être un détournement du mandat du Conseil de sécurité. « Les affaires intérieures des États ne relèvent pas des compétences du Conseil », a-t-il dit. Dans une déclaration à la chaîne al-Arabiya, M. Mekdad a estimé que les pays qui s’étaient montrés réservés lors du vote de la résolution 1559 ont été soumis à « un énorme chantage » pour changer d’avis et approuver la déclaration à l’unanimité. Paris et Washington Selon une source diplomatique à l’Onu, citée par notre correspondante Sylviane Zéhil, la détermination des deux coparrains français et américain a convaincu les pays hésitants à revenir vers une déclaration présidentielle. Selon cette source, l’essentiel était d’instaurer « un mécanisme de suivi » de la mise en œuvre de la 1559. Le projet de résolution prévoyait un rapport du secrétaire général de l’Onu tous les trois mois. Pour obtenir le ralliement des derniers pays hésitants, notamment l’Algérie et le Pakistan, la périodicité des rapports a été allongée, jusqu’à six mois. « Le Conseil a adopté cette décision à l’unanimité, c’est très important », a déclaré l’ambassadeur de France au Palais de Verre, Jean-Marc de La Sablière. « Il montre l’importance qu’il attache à la résolution 1559 ». « L’application des résolutions du Conseil est importante et à cet égard, il est bon qu’il existe des mécanismes de suivi ». « Les rapports du secrétaire général favoriseront la mise en œuvre » de la résolution, a-t-il ajouté. « Le Conseil de sécurité vient de prendre à l’unanimité une résolution affirmant que les dispositions de la résolution 1559 n’ont pas été remplies », a déclaré pour sa part Anne Patterson, adjointe au chef de mission américaine à l’Onu. « Il est important de rappeler que la résolution 1559 demande à la Syrie de cesser ses ingérences dans les affaires internes du Liban, de désarmer les milices et de retirer ses troupes du Liban. Le Conseil de sécurité a maintenu ces demandes, en réclamant du secrétaire général un rapport semestriel sur cette question. Nous avons été très satisfaits du caractère unanime de cette décision et du signal fort qu’elle représente. » Les journalistes s’étant montrés réservés au sujet de l’impact réel de la nouvelle résolution, affirmant que la 1559 n’avait été suivie que d’un redéploiement mineur des troupes syriennes, Mme Patterson a ajouté : « Nous suivrons très attentivement la situation au cours des prochains mois, comme le feront apparemment d’autres membres du Conseil de sécurité et le secrétaire général. Nous gardons espoir, bien que l’histoire nous a peut-être appris le contraire. Nous espérons quand même que la Syrie acceptera le message contenu dans la résolution et l’unanimité. » « Nous sommes satisfaits parce que c’est unanime, c’est un signal fort de tous les membres du Conseil qui indique que c’est un problème qui intéresse le monde entier et il semble que les pays musulmans du Conseil vont soutenir ce texte », avait déclaré Mme Patterson, juste avant la séance au Conseil. Cette déclaration « maintiendra la pression sur la Syrie, pour qu’elle remplisse les exigences de la résolution », avait-elle ajouté. Pour exprimer cette idée, Mme Patterson a eu recours à une image: «Cela maintiendra les pieds de la Syrie au feu», a-t-elle dit.

Le Liban et la Syrie ont rejeté hier le nouvel appel de l’Onu au retrait des troupes syriennes du Liban. « L’erreur ne peut produire que l’erreur », a notamment déclaré à ce sujet le chef de la diplomatie libanaise, Jean Obeid.
« Nous réaffirmons notre respect pour les résolutions du Conseil de sécurité et des déclarations présidentielles qui en émanent, a...