Justice - Il a passé dix-sept ans dans les prisons suisses L’épopée de Hussein Ali Hariri se termine à Deir Kanoun

Après un séjour de dix-sept ans dans les prisons suisses, pour avoir détourné vers Genève un avion d’Air Afrique, tuant un des passagers au cours de l’opération, Hussein Ali Hariri est rentré dans son village à Deir Kanoun (Liban-Sud). Ayant achevé sa peine (une condamnation de prison à vie, commuée en dix-sept ans de détention), il a été rapatrié vers Beyrouth dans un avion transportant des requérants d’asile qui a atterri à l’AIB jeudi dernier. Auparavant, les autorités suisses avaient vérifié que l’homme n’était pas recherché par des services étrangers et elles avaient demandé aux autorités libanaises si elles acceptaient de reprendre l’ex-détenu. La Sûreté générale ayant donné son accord par le biais de l’ambassade du Liban à Genève, Hussein Ali Hariri a pu rentrer au Liban, où il a été aussitôt remis aux autorités judiciaires qui, après un interrogatoire de routine, l’ont relâché, considérant que nul ne peut être jugé deux fois pour un même crime. D’autant que le crime imputé à Hariri remonte à 1987. Son dossier est donc clos et l’homme a pu regagner son village. Rappelons que Hussein Hariri avait détourné vers Genève un DC-10 d’Air Afrique qui assurait la liaison Brazzaville-Paris, réclamant en contrepartie la libération de détenus palestiniens. Il avait abattu un des 148 passagers pris en otages, lors d’une escale à Rome. Il avait été ensuite jugé à Lausanne et condamné à la détention à perpétuité. En septembre 2002, il réussit à s’enfuir vers le Maroc, mais les autorités marocaines l’ont renvoyé en Suisse en août 2003. Heureusement pour lui, les autorités suisses ont décidé de le libérer mardi dernier, estimant que la peine purgée était suffisante. Visiblement, Hussein Hariri n’est pas impliqué dans des réseaux importants et n’est réclamé par aucun service européen ou américain.