Danforth : Un gouvernement mis en place par un autre pays est un gouvernement soumis

L’ambassadeur des États-Unis à l’Onu, John Danforth, a implicitement mis en doute hier la crédibilité des autorités libanaises, en laissant entendre que ces autorités ont été mises en place par la Syrie et qu’elles n’expriment donc pas le point de vue réel du peuple libanais. « Quand un gouvernement est mis en place par un autre pays, il est évident que ce gouvernement sera soumis à ce pays », a déclaré M. Danforth dans une interview à la LBCI et au quotidien al-Hayat. « Si le peuple libanais était laissé à lui-même, je doute fort qu’il accepterait volontairement de se placer sous la tutelle de ses voisins », a-t-il ajouté. « Le Liban est un pays indépendant. Sa souveraineté devrait être respectée. Il n’est pas normal pour un pays voisin qu’il s’emploie à le dominer (le Liban), à y modifier le système politique et la Constitution et à y contrôler les élections », a poursuivi le diplomate. « Il n’est pas normal pour un pays voisin d’y maintenir des troupes d’occupation de 20 000 hommes et il n’est pas normal non plus pour un pays voisin d’y soutenir une milice armée », a-t-il dit. « Le Liban devrait être autorisé à se comporter et à agir comme tout autre État indépendant et qui se respecte », a-t-il insisté. En réponse à une question, M. Danforth a souligné que la résolution 1559 « ne comporte pas de menaces ». « Le Conseil de sécurité a exprimé un point de vue (au sujet du Liban) et il a estimé qu’il s’agissait d’une question importante », a-t-il estimé. « Le rôle du Conseil n’est pas tout le temps de lancer des menaces, mais d’exprimer une opinion, de faire en sorte qu’un sujet demeure d’actualité et de demander des rapports sur une base régulière. En ce sens, le Conseil de sécurité est la conscience des Nations unies. Tel est le rôle qu’il remplit », a conclu l’ambassadeur.