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N. Lahoud et Ahdab ne participeront pas aux consultations parlementaires Le prochain gouvernement servira à couvrir la prorogation, estime le RD

Dans un communiqué d’une fermeté rarement égalée publié hier, le Renouveau démocratique (RD) présidé par Nassib Lahoud s’est employé à mettre les points sur les i, d’une façon quasi indiscutable, six semaines après la prorogation du mandat d’Émile Lahoud, qui « a entraîné le pays dans la plus grave des crises qu’il ait connues depuis la fin de la guerre », et qui n’est, « indiscutablement, que la reconduction de la crise suraiguë ». Pour le RD, il s’est avéré que ce n’est pas en donnant des coups de boutoir à la Constitution, en occultant l’alternance, en interdisant le sang neuf « et propre », en reconduisant les mandats de ceux « à cause de qui ces crises et ces violations, directement ou indirectement, se multiplient », que l’on peut trouver la solution aux problèmes endémiques qui rongent le Liban : « corruption organisée, marasme économique, émigration des jeunes ». Le communiqué évoque ensuite la « peur » et les « appréhensions » qui font désormais partie du quotidien des Libanais et contre lesquelles l’opposition avait mis en garde avant et pendant la prorogation. Des peurs liées aux « méthodes sécuritaires » et à l’« oppression de la démocratie, des libertés et des droits de l’homme ». Ces méthodes, qui s’étaient concrétisées auparavant « lors de la falsification de résultats électoraux et leur annulation, lors de la fermeture arbitraire de médias, lors des agressions et des arrestations d’étudiants et d’opposants », ont culminé « à la veille de la reconduction, mais également après, par des menaces et des campagnes médiatiques contre des symboles de l’opposition ». Dont, souligne le communiqué, Marwan Hamadé. Durant ces six dernières semaines, le communiqué relève que la situation du Liban sur le plan international « a pris un nouveau tournant, dont personne ne sait précisément comment il va évoluer, maintenant que le pouvoir s’est mis – entraînant avec lui la Syrie – dans l’œil de mire international, en conflit avec le Conseil de sécurité et la légalité internationale ». Six semaines qui ont en outre permis de mettre en lumière le désarroi du pouvoir dans sa façon de gérer la crise qu’il a lui-même provoquée. « Après des années de dédain, pendant lesquelles l’opposition a été soit ignorée, soit marginalisée, soit opprimée, voilà que se réveillent et pullulent les appels à la réconciliation et à la formation d’un gouvernement d’union nationale, mais sans aucun programme politique préalable, juste une volonté d’assurer une couverture à la violation de la Constitution, et de blanchir ce pouvoir aux yeux du Conseil de sécurité et de la commuanuté internationale », affirme le communiqué, avant de rendre un hommage appuyé à la position « historique » des 29 députés qui ont dit non à la prorogation, ainsi qu’au comportement « noble et honorable » de l’opposition en général. « Et aujourd’hui, le pouvoir insiste sur sa capacité à dépasser ce qui a eu lieu rien qu’en formant un nouveau cabinet, tantôt de confrontation et tantôt d’union nationale. Si c’est de confrontation qu’il s’agit, qu’ils nous disent contre qui, comment et dans quels buts. Et si c’est d’union nationale qu’il s’agit, telle que stipulée par Taëf, ce n’est pas ainsi qu’ils la feront, sans objectif, sans programme de changement clair et net. Nous sommes profondément persuadés que ceux qui ont pris la décision de violer la Constitution et de reconduire ne peuvent pas être sérieux quand il s’agit de former un gouvernement d’union nationale. Ainsi, pour que cette proposition devienne un peu plus crédible et que l’opposition la traite avec sérieux, il faudrait qu’elle comporte des signaux de changement qui soient on ne peut plus clairs », avance le communiqué. Et ces signaux sont au nombre de quatre. Les relations libano-syriennes. Qui doivent être basées sur le respect de l’indépendance libanaise. « Il faut que cesse immédiatement cette façon de traiter le Liban en le qualifiant de maillon sécuritaire dont sont responsables les services de sécurité. Et il faut un agenda-programme géographique sur la présence militaire syrienne. » L’accord de Taëf. Qui doit bénéficier dans sa globalité d’une réelle prise en compte. « Que cessent les glissements progressifs vers un système présidentiel ostentatoire qui cache en réalité un système sécuritaire, qui profite des services et de la justice pour s’en prendre aux libertés et frapper l’opposition. » Les élections législatives. « Elles doivent se tenir sur la base d’une loi démocratique et juste, sous un parrainage impartial et honnête, qui n’aura rien en commun avec le rôle joué par le ministère de l’Intérieur au cours des dix années précédentes. » La corruption politique. « Il faut l’abolir et démanteler le mécanisme des magouilles et du vol organisé des deniers publics, devenu quotidien dans presque tous les secteurs de l’État. » « Et jusqu’à présent, nous n’avons perçu aucun signal sérieux, pas un seul, qui montrerait qu’un progrès a été réalisé au niveau de ces quatre points fondamentaux, poursuit le communiqué. Idem en ce qui concerne l’oppression de l’opposition ou les recherches visant à faire la lumière sur la tentative d’assassinat de Marwan Hamadé. Seule certitude : la formation du prochain cabinet sera exactement la même que celle qui a prévalu pour les gouvernements précédents, auxquels nous n’avons pas donné notre confiance, et qui voyaient le jour indépendamment de ces consultations parlementaires que l’on dit obligatoires et qui sont devenues uniquement protocolaires et formelles. Nous sommes persuadés que le rôle du prochain cabinet sera de compléter et de couvrir la reconduction ; de masquer un système sécuritaire oppressif ; de permettre le maintien de la corruption et l’aggravation des crises économico-financières. Nous n’acceptons pas d’être partenaires d’un tel projet, ni du dedans ni du dehors, nous n’y voyons aucune utilité, même pas celle, après concertations avec les autres députés et les forces de l’opposition nationale, de participer aux consultations parlementaires, tant à Baabda qu’avec le prochain Premier ministre », conclut le communiqué. Ce qui signifie que ni Nassib Lahoud ni Misbah Ahdab ne participeront à ces consultations.
Dans un communiqué d’une fermeté rarement égalée publié hier, le Renouveau démocratique (RD) présidé par Nassib Lahoud s’est employé à mettre les points sur les i, d’une façon quasi indiscutable, six semaines après la prorogation du mandat d’Émile Lahoud, qui « a entraîné le pays dans la plus grave des crises qu’il ait connues depuis la fin de la guerre », et...