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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Premier ministre à Baabda pendant 45 minutes : toujours pas de démission à l’horizon Lahoud et Hariri s’occupent... en attendant le mot d’ordre

La visite a surpris le landernau local, elle n’était pas prévue. Et pendant quelques secondes, les Libanais se sont demandé si la démission serait pour ce soir. Le quatrième tête-à-tête Lahoud-Hariri d’hier, qui a duré 45 minutes et qui s’est tenu à l’initiative du chef de l’État (il a lui-même pris contact avec le Premier ministre), a été consacré, selon les termes officiels, « à la situation générale et aux développements de l’heure ». Rien sur l’insensée – et longue – paralysie du pouvoir qui dure depuis près de deux mois ? Bien sûr que si. Les deux hommes veulent certes montrer aux yeux de l’opinion publique, ici comme ailleurs, qu’ils sont conscients de ce qu’il y a d’absurde et de totalement scandaleux dans la non-gestion totale du pays. Et qu’il n’y a pas de bouderies. Ils ont dû hier, pour la énième fois, et à la lumière de quelques rares certitudes (Émile Lahoud veut accélérer les choses et former un nouveau gouvernement pour stimuler positivement la prorogation de son mandat, Rafic Hariri veut éviter au Liban de se retrouver dans la spirale coercitive de la communauté internationale), répéter leurs points de vue, diamétralement opposés, sur la nature du cabinet à venir. Ainsi que sur les noms et sur l’attribution des portefeuilles. Quel gouvernement ? De confrontation, comme celui d’avril 2003 – voire encore plus crispé ? Ou alors une équipe destinée à calmer le jeu, à baisser l’intensité de la flamme ? Les deux hommes savent que pour cela, et quelles que soient leurs affinités respectives, il faut attendre la décision finale du Conseil de sécurité ; l’orientation qui sera adoptée. Et qui fera partie de ce gouvernement, et à quel poste ? On évoque d’un côté la détermination d’Émile Lahoud en faveur du retour de plusieurs ministres actuels, jugés incontournables. Sans compter ceux qui le sont, indépendamment de la volonté présidentielle. Cela porte le nombre des revenants aux alentours de quinze. Rafic Hariri, dit-on, souhaite un cabinet restreint de 18 membres, avec une écrasante majorité de technocrates, et quelque quatre ou cinq politiciens. Il n’en reste pas moins que la réunion d’hier, comme les trois autres qui l’ont précédée, s’est terminée de la même façon, dans l’impasse totale, même si Émile Lahoud a raccompagné Rafic Hariri jusqu’au perron de Baabda. Aucun des deux hommes ne veut l’autre comme partenaire d’Exécutif. Chacun d’entre eux attend quelque chose : le Premier ministre qu’on lui retire son tablier ; le chef de l’État que ce Premier ministre démissionne de lui-même. Sauf que la quadrature du cercle rend les choses encore plus kafkaïennes : le tuteur syrien, dont l’allié premier et ultime s’appelle Émile Lahoud, souhaite conserver Rafic Hariri au Sérail. Damas, qui s’emploie à montrer au monde, lequel l’observe au microscope électronique, qu’il ne se mêle absolument de rien entre Baabda et Koraytem (sans oublier Aïn el-Tiné), mais qui ne se prive pas de rappeler ses stratégiques constantes en coulisses, finira bien par envoyer son mot d’ordre, faxer la composition du nouveau cabinet. Certains observateurs prédisant même une démission dans les 48 heures de Rafic Hariri, dimanche ou lundi soir. Et cela repartira sans doute comme sur des chapeaux de roues. Comme en 2000. Avec, sans doute, les conséquences que tout le monde redoute. Z. M.
La visite a surpris le landernau local, elle n’était pas prévue. Et pendant quelques secondes, les Libanais se sont demandé si la démission serait pour ce soir. Le quatrième tête-à-tête Lahoud-Hariri d’hier, qui a duré 45 minutes et qui s’est tenu à l’initiative du chef de l’État (il a lui-même pris contact avec le Premier ministre), a été consacré, selon les...