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Conférence à l’Ordre des avocats de Beyrouth Honein : Le Parlement a un rôle essentiel à jouer pour asseoir les droits de l’homme et la démocratie(photo)

«Appliquer les droits élémentaires des êtres humains est une chose nécessaire si l’on souhaite installer les libertés politiques et civiles. Idem pour le droit des peuples à décider de leur sort, tel que stipulé par les documents internationaux approuvés par l’Assemblée générale des Nations unies en 1966 : c’est une condition fondamentale pour assurer les droits de l’homme, le droit au développement, à la paix. Et nul doute que ces véritables valeurs devraient éclairer, baliser le chemin des gouvernements et de l’opinion publique. » C’est en ces termes que le député de Baabda, Salah Honein, a commencé son intervention articulée autour des « Droits de l’homme : actualité et perspectives », avant de s’employer à démontrer comment la Chambre pourrait stimuler le respect de ces droits élémentaires. Une conférence qu’il a donnée dans le cadre de l’ouverture des activités 2004-2005 de l’Institut des droits de l’homme des avocats de Beyrouth, et qui a été précédée par les allocutions du bâtonnier Sélim Osta, de l’ancien président de l’Ordre des avocats de Beyrouth (et actuel directeur de l’Institut des droits de l’homme) Raymond Chédid, ainsi que celle de Georges Assaf. « Je considère que le Parlement libanais a un rôle essentiel à jouer pour asseoir les droits de l’homme et les principes démocratiques. J’ai adressé il y a quelques temps au bureau de la Chambre une proposition de loi visant à la création d’un tribunal chargé de gérer les plaintes liées aux violations des droits de l’homme. Sauf que le Conseil des ministres l’avait refusée. Mais je travaille sur une autre proposition qui devrait recevoir l’aval du prochain cabinet, et mon attachement à cette idée est né de la Constitution, garante des droits de l’homme et des libertés, de la Charte des droits de l’homme dont le Liban est l’un des signataires fondateurs, et du partenariat avec l’Union européenne, qui évoque ce même point », a ensuite expliqué le député. Une proposition qu’il a justifiée par les événements du 7 août 2001, la fermeture de la MTV, les exactions commises lors des élections municipales, législatives et présidentielle, la réalité des prisons, les arrestations arbitraires, et autres violations diverses et variées. Salah Honein a également évoqué une autre proposition de loi, qu’il a cosignée avec neuf de ses collègues, et qui vise à l’abolition de la peine de mort, transformée en peine de prison à perpétuité, dans le but, entre bien d’autres, de mettre un terme à ce qu’il a appelé les « meurtres d’État ». Troisième proposition de loi visant à conforter le respect des droits de l’homme : en finir avec la législation qui exempte un appelé ayant passé cinq ans à l’étranger du service militaire. « Parce que c’est une loi qui dynamite les règles élémentaires d’égalité entre les citoyens. C’est une loi discriminatoire qui, en outre, incite l’étudiant libanais – une richesse pour son pays – à quitter le territoire libanais pour échapper à douze mois de conscription. Et à y passer parfois plus de cinq ans. C’est une loi qui, par excellence, encourage l’émigration, voire l’exode. C’est pourquoi, avec mon collègue Mohammed Fneiche, nous avons initié une proposition de loi visant à amender le service du drapeau et à instaurer l’égalité entre les jeunes Libanais », a-t-il souligné. Quatrième proposition de loi visant au respect des droits de l’homme, initiée par Salah Honein et rappelée par lui au cours de sa conférence : celle, revêtue du caractère de double urgence, relative à l’amendement de l’article 68 de la loi électorale, et destinée à démontrer l’illégalité de la fermeture de la MTV. Sans oublier, a-t-il souligné, l’interdiction faite par l’armée à la Croix-Rouge de rendre visite aux prisonniers civils incarcérés dans les prisons du ministère de la Défense nationale. « Que se passe-t-il dans la prison de Yarzé ? Que pouvons-nous dire à un pouvoir qui a occulté l’humain et ses droits, qui détruit la nuit ce qu’il arrange le jour ? » s’est demandé le député membre de Kornet Chehwane et du bloc parlementaire de Walid Joumblatt. Et après avoir relevé que le fait de priver l’électeur du résultat de son choix, « au nom de la raison d’État », viole la démocratie encore davantage que si l’on ôtait à cet électeur le droit de vote, Salah Honein a réitéré son attachement inconditionnel « à la défense des droits du citoyen ; des libertés ; de l’égalité ; de la démocratie ; de la libre décision, et à la défense de la Constitution. Parce que aucune pérennité ne sera possible pour le Liban, aucune dignité ne sera autorisée pour les Libanais, sans le respect des constantes sacrées de ce pays », a-t-il conclu.

«Appliquer les droits élémentaires des êtres humains est une chose nécessaire si l’on souhaite installer les libertés politiques et civiles. Idem pour le droit des peuples à décider de leur sort, tel que stipulé par les documents internationaux approuvés par l’Assemblée générale des Nations unies en 1966 : c’est une condition fondamentale pour assurer les droits de...