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Une crise du mazout pointe à l’horizon L’EDL redistribue le courant... la prochain crise prévue dans un mois

Alors que le Mont-Liban était toujours soumis hier à un rationnement draconien, le courant électrique se rétablissait progressivement dans les autres régions du pays, notamment à Beyrouth. C’est que le tanker, attendu mercredi, et qui devait permettre aux centrales de Zouk et de Jiyeh de fonctionner, a pris du retard... pour accoster finalement en face de la centrale du Kesrouan, hier en début d’après-midi. Dès aujourd’hui à l’aube, le Mont-Liban connaîtra une meilleure alimentation en courant électrique. Samedi, l’électricité sera distribuée dans cette région 21 heures sur 24. Mais les problèmes endémiques du secteur sont loin d’être réglés, les quantités de combustible disponibles ne suffisant que pour un mois. Ce n’est pas tout. Pour cette rentrée 2004, il faut compter avec une autre crise de carburant, se traduisant par la flambée du prix du mazout, rattachée bien sûr à l’augmentation du prix du brut sur le marché mondial. En l’espace de trois mois, le prix du bidon de mazout a grimpé de 3 000 livres et depuis une semaine, les fournisseurs du produit ont arrêté de le distribuer aux stations-service. Le prix du mazout est donc monté en flèche, pour atteindre les 400 dollars la tonne, soit 14 500 livres le bidon. Hier, dans une interview à la VDL, le président du syndicat des propriétaires des stations-service, Sami Brax, a mis en garde contre une inévitable crise, relevant que « depuis plus d’une semaine, les fournisseurs ont arrêté de distribuer du mazout aux stations d’essence ». « Ce carburant commence à manquer sur le marché du détail », a-t-il dit. Appelant les responsables à trouver une solution urgente au problème, il s’est demandé pourquoi dans plusieurs pays voisins, le bidon de mazout s’achète à 4 000 livres alors qu’au Liban, il coûte trois fois plus. Pour en revenir au dossier de l’électricité, le courant était distribué 24 heures sur 24 hier à Beyrouth. Dans la Békaa, ainsi qu’au Sud et au Nord du pays, le rationnement était réduit à trois heures. Le Mont-Liban attendait le déchargement d’un tanker de 28 000 tonnes, réparties sur les stations de Zouk et Jiyeh. Un dernier tanker de diesel, qui devrait décharger sa cargaison dans les centrales de Zahrani et de Deir Ammar, est attendu en week-end. Hier, la commission parlementaire de l’Énergie et du Transport a tenu une réunion extraordinaire, présidée par Mohammed Kabbani, en présence notamment du ministre de l’Énergie Ayoub Hmayed et du PDG de l’EDL, Kamal Hayeck. Une nouvelle crise dans un mois Dans une conférence de presse, M. Kabbani a considéré les problèmes du secteur électrique au Liban comme une « catastrophe nationale » appelant l’État, dans ce cadre, à « décréter l’état d’urgence ». Le député de Beyrouth a indiqué qu’au cours de la réunion, seule la crise actuelle – à savoir la hausse du prix du brut – a été discutée et non le problème endémique du secteur. « La hausse du prix du brut ne constitue qu’une partie du problème, car il faut également compter les dossiers du gaspillage, de la réhabilitation des centrales, des divers délais dans l’utilisation du gaz pour le fonctionnement des stations électriques », a-t-il dit. Citant le PDG de l’EDL, le député de Beyrouth a indiqué que « M. Hayeck a appelé le gouvernement à opter soit pour un prix fixe du brut et le Trésor paiera la différence avec les prix réels, soit pour un tarif qui fluctuerait selon le marché international et ce seront les citoyens qui assumeront la différence, ce que nous n’accepterons pas », a dit M. Kabbani. Pour le député de Beyrouth, « une solution radicale devrait prendre des années ». « Le règlement du problème actuel est comparable à des calmants qu’on administre à un malade en attendant la prochaine crise », a-t-il dit, estimant qu’une « nouvelle crise est prévue dans un mois ». Toujours place de l’Étoile, MM. Abdallah Kassir et Hussein Hajj Hassan, députés du Hezbollah, ont tenu une conférence de presse pour dénoncer la légèreté avec laquelle le gouvernement a géré le problème. Ils ont également relevé que le courant électrique n’est pas équitablement distribué. D’autre part, le comité du conseil exécutif de la CGTL a tenu une réunion avec les représentants de plusieurs syndicats du secteur de l’électricité. Dans un communiqué publié à l’issue de la rencontre, la centrale syndicale a dénoncé « les politiques stériles et le manque de vision des responsables dans la gestion des problèmes «. La centrale a aussi rejeté toute éventuelle augmentation des factures.
Alors que le Mont-Liban était toujours soumis hier à un rationnement draconien, le courant électrique se rétablissait progressivement dans les autres régions du pays, notamment à Beyrouth. C’est que le tanker, attendu mercredi, et qui devait permettre aux centrales de Zouk et de Jiyeh de fonctionner, a pris du retard... pour accoster finalement en face de la centrale du...