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Actualités - CHRONOLOGIE

L’enveloppe contenant les restes de Bou Karroum a été remise à sa famille par la Sûreté de l’État Hamadé fait assumer aux services de sécurité et aux autorités judiciaires la responsabilité de l’attentat (photo)

De son lit d’hôpital, le ministre Marwan Hamadé, victime d’une tentative d’assassinat à la voiture piégée vendredi dernier, a formulé de virulentes critiques à l’encontre des responsables, faisant assumer « aux services de sécurité et aux autorités judiciaires, jusqu’à ce que la vérité soit connue, et indépendamment de mes soupçons quant à la partie coupable de l’attentat, la responsabilité de l’incident ». Poursuivant sur sa lancée, il a assuré que « les précédentes enquêtes sur des crimes similaires, durant des décennies, ne sont pas encourageantes et constituent un acte d’accusation supplémentaire à l’encontre de ceux qui sont supposés être responsables de la sécurité des Libanais ». M. Hamadé a exprimé sa colère et son étonnement à l’encontre du « dernier acte de ce crime dont a été victime mon cher compagnon, le martyr Ghazi Bou Karroum, et qui a fait fi de notre dignité, violant les lois les plus basiques du code pénal et des droits de l’homme ». Il faisait référence à l’affaire sordide des restes du sergent des Forces de sécurité intérieure (FSI) Ghazi Bou Karroum, tué dans l’explosion, et qui ont été mystérieusement envoyés à la famille de ce dernier dans une enveloppe au nom des FSI. Enfin, M. Hamadé a affirmé que, « en tant que député, membre du bloc de la Rencontre démocratique, du bloc des députés du Parti socialiste progressiste (PSP) et du Haut conseil de la presse libanaise, je passerai le restant de mes jours à tenter d’élucider ce crime perpétré contre le peuple libanais, population et représentants, et qui a coûté la vie à un jeune homme militant et héroïque ». Ce violent communiqué a été rendu public hier, alors que les dernières nouvelles concernant l’enquête, menée par le juge d’instruction militaire Samih el-Hajj, faisaient état du fait que les enquêteurs en étaient encore à la collecte d’informations. L’affaire sordide des restes de la victime Ghazi Bou Karroum, qui ont été trouvés lundi par son frère dans une enveloppe, n’est toujours pas élucidée. Bien que l’enveloppe porte le sigle des FSI, la direction générale a nié hier, dans un communiqué, avoir un quelconque lien avec cet incident. Cette découverte morbide a cependant provoqué une vive émotion dans le village de la victime, Mazraat el-Chouf, qui ne s’est pas encore remis de la terrible nouvelle de la perte d’un de ses fils. En réponse à la nouvelle qui a paru hier dans la presse, la direction générale des FSI a donc publié un communiqué précisant que « ce qui s’est passé était à l’insu des officiers chargés de l’enquête, et est contraire aux règles en vigueur au sein des unités des FSI qui mènent de telles enquêtes ». Le communiqué précise : « Le jour du drame, le corps du martyr a été transporté du lieu de l’attentat jusqu’à l’hôpital dans une ambulance de la Défense civile, ainsi que tous les restes trouvés sur place, selon les règles. Le corps a été remis à sa famille et transféré rapidement en ambulance, sans examen par le médecin légiste, à la demande des siens. » Les FSI assurent que, dès qu’ils ont eu connaissance de la nouvelle dans la presse, « des ordres ont été donnés pour qu’une enquête soit ouverte afin de révéler les dessous de cette affaire et de prendre les mesures adéquates ». Des éléments plus concrets ont été apportés par le général Marwan Zein, directeur général des FSI, lors de sa visite de condoléances aux proches de la victime. Affirmant qu’une enquête avait été ouverte, il a révélé, selon notre correspondant au Chouf Amer Zeineddine, que l’enveloppe avait été portée à la famille le jour des funérailles par des membres de la Sûreté de l’État, et que l’agent qui l’avait remise au frère de Ghazi Bou Karroum avait assuré n’être pas au courant de son contenu. Cet agent aurait déclaré avoir pensé que le colis contenait une montre-bracelet ou quelque chose du genre. Le général Zein a exprimé sa conviction que « ce n’est pas par mauvaise foi que la lettre aurait été envoyée à la famille ». De son côté, le frère de la victime, Karim, et d’autres habitants de Mazraat el-Chouf ont demandé au général Zein de pousser l’enquête jusqu’au bout afin d’en élucider les circonstances. Pour sa part, le député Boutros Harb a vivement réagi à cette nouvelle déroutante, appelant les ministères de la Justice et de l’Intérieur à révéler toute la vérité autour de cette affaire. « Que les FSI soient responsables de ceci, ou qu’il y ait eu négligence sur le lieu de l’explosion, de manière à permettre à une partie criminelle de s’emparer des restes de la victime pour les envoyer dans un colis à sa famille, adressant par là une nouvelle lettre de menace à la société libanaise dans son ensemble, il est, de toute manière, sûr que cette affaire provoque l’étonnement et une réaction de refus », a souligné M. Harb. Et de poursuivre : « Si nous n’avons pas beaucoup d’espoir dans l’enquête menée par les services de renseignements autour de la tentative d’assassinat contre Marwan Hamadé, parce que ces services sont trop occupés par des affaires politiques qui ne sont pas de leur ressort, nous aurions espéré du moins qu’ils fassent preuve de respect envers le corps de la victime. Cela nous permet de réaffirmer que les responsables dans ce pays ne reconnaissent aucune valeur à l’être humain. »
De son lit d’hôpital, le ministre Marwan Hamadé, victime d’une tentative d’assassinat à la voiture piégée vendredi dernier, a formulé de virulentes critiques à l’encontre des responsables, faisant assumer « aux services de sécurité et aux autorités judiciaires, jusqu’à ce que la vérité soit connue, et indépendamment de mes soupçons quant à la partie coupable...