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Actualités - CHRONOLOGIE

Rapport Annan - La 1559 constitue « un précédent d’ingérence » dans les relations libano-syriennes, affirme Damas La réponse du Liban à l’Onu : pas de calendrier de retrait sans une solution globale dans la région

Le Liban devait remettre hier dans la nuit au Conseil de sécurité de l’Onu sa réponse officielle au rapport du secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, sur l’application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, officiellement rejeté hier par la Syrie. Selon notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, cette réponse s’articule autour de quatre points principaux. Beyrouth considère que « les relations entre le Liban et la Syrie sont régies par l’accord de Taëf et le Traité de fraternité, de coopération et de coordination entre les deux pays ». Le Liban observe en outre que le texte de M. Annan ne « contient aucun rappel des massacres commis par Israël au Liban, notamment ceux de Sabra et Chatila, ainsi que celui de Cana », et réitère son refus de mettre en cause « le droit de résistance (du Hezbollah) tant que des territoires libanais (les hameaux de Chebaa) n’ont pas encore été rétrocédés ». Les autorités libanaises justifient de la sorte leur opposition à un désarmement du Hezbollah, réclamé dans la résolution 1559. Le Liban réaffirme également qu’il se trouve dans l’incapacité de mettre en place un calendrier de retrait des troupes syriennes de son territoire, tant qu’une paix régionale n’a pas été instaurée. Beyrouth fait aussi savoir au Conseil de sécurité que la prolongation du mandat présidentiel s’est déroulée conformément aux règles constitutionnelles. Durant la journée d’hier, le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, a examiné la teneur de la réponse libanaise avec les chefs du Parlement, Nabih Berry, et du gouvernement, Rafic Hariri, à qui il a également remis une copie du document. Auparavant, M. Obeid avait reçu, au palais Bustros, le président de la commission parlementaire des Affaires étrangères, le député Ali Khalil, qui a souligné à l’issue de l’entretien que la commission devrait tenir une réunion après la séance que le Conseil de sécurité consacrera demain, jeudi, à l’examen du rapport Annan. Dans une déclaration à la presse, M. Khalil a indirectement critiqué la résolution 1559 ainsi que le rapport Annan, soulignant que « la Charte des Nations unies est claire au sujet de l’ingérence dans les affaires internes des États membres de l’organisation ». Il a cependant rappelé que « le Liban tient à la légalité internationale ». Selon lui, la réponse libanaise sera « claire et globale » et soulignera « le droit du Liban à faire valoir sa souveraineté dans le traitement de certains dossiers ». La réponse syrienne Entre-temps à Damas, le ministère des Affaires étrangères indiquait à la veille de la réunion du Conseil de sécurité que les relations libano-syriennes ne concernent que les deux pays voisins, réaffirmant que la résolution 1559 du Conseil de sécurité était un « précédent d’ingérence » dans les rapports entre Damas et Beyrouth. « La Syrie réaffirme que les discussions au sein du Conseil de sécurité sur les relations syro-libanaises sont un précédent d’ingérence illégale dans les affaires de pays souverains membres de l’Onu », a déclaré à la presse la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bouchra Kanafani. « Il s’agit d’une transgression de la mission du Conseil de sécurité définie par la Charte de l’Onu, alors que les relations fraternelles et privilégiées entre la Syrie et le Liban ne menacent en rien la sécurité et la paix internationales », a-t-elle ajouté. Se contentant de lire un communiqué devant les journalistes, la porte-parole a affirmé que celui-ci était une « réponse » au rapport présenté par M. Annan le 1er octobre devant le Conseil de sécurité de l’Onu sur l’application de la résolution 1559, adoptée le 2 octobre. Dimanche soir, au cours d’un talk-show sur la chaîne al-Jazira, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, avait qualifié le rapport de M. Annan d’erroné, affirmant que « lorsque le secrétaire général de l’Onu dit que la Syrie et le Liban n’ont pas mis en œuvre la résolution 1559, c’est la plus grande preuve que son rapport est erroné ». Le jour même, le quotidien officiel syrien as-Saoura soulignait que le rapport de M. Annan était « basé sur des réalités ». Le texte a rappelé « les accords syro-libanais qui ont organisé et légalisé la coopération militaire entre les deux pays ». En week-end, Négib Friji, responsable du bureau d’information des Nations unies au Liban, avait indiqué à la presse que « les autorités syriennes ont informé l’envoyé spécial de l’Onu au Proche-Orient, Terjé Roed-Larsen, qu’elles considéraient le rapport de M. Annan comme honnête et équilibré ». Dans son rapport devant le Conseil de sécurité, M. Annan a souligné que la résolution 1559 n’a pas été appliquée. Il a reproché à la Syrie son manque d’empressement à retirer ses quelque 15 000 soldats présents au Liban. « Les exigences présentées aux différentes parties par la résolution 1559 n’ont pas été satisfaites », a-t-il dit en substance. Votée sur l’initiative de la France et des États-Unis, la résolution 1559 « sur la souveraineté du Liban » exige le départ de toutes les troupes étrangères encore stationnées au Liban. Elle appelle aussi « à un strict respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale, de l’unité et de l’indépendance politique du Liban ».
Le Liban devait remettre hier dans la nuit au Conseil de sécurité de l’Onu sa réponse officielle au rapport du secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, sur l’application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, officiellement rejeté hier par la Syrie.
Selon notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, cette réponse s’articule autour de quatre points...