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CITOYEN GROGNON Le social, tant qu’il en est encore temps !

«Priorité au social et à l’assainissement des finances publiques », disait le président Lahoud, il y a quelques jours, évoquant les trois prochaines années de son mandat. Cette priorité, il y a déjà bien longtemps que les Libanais l’attendent, mais en vain. Des Libanais qui, toutes confessions confondues, vivent, depuis plus de 6 ans, dans l’espoir que l’on se penchera enfin sur leur détresse. Mais les difficultés rencontrées par le citoyen dans sa vie quotidienne, alors que la crise économique sévit, que la confiance s’ébranle et que le chômage touche jeunes et moins jeunes, personne n’en a cure. Ce chômage qui empoisonne le quotidien d’une population lasse et désabusée, qui a choisi de s’en aller quérir, sous d’autres cieux, des lendemains meilleurs. L’augmentation massive de l’émigration des cerveaux, des chercheurs, des artistes, des intellectuels, des techniciens aussi, bref des citoyens qui ont désespéré de croire en un Liban meilleur, est un bien triste constat. Un constat aggravé par le manque de confiance des Libanais dans leur patrie, dans un Liban uni, indépendant et souverain. Le minimum requis, nombre de Libanais ne l’ont pas. Ils ne bénéficient ni d’éducation ni de soins médicaux, parfois même pas de quoi se nourrir ou s’habiller, et vivent de la charité, quand il existe encore des gens assez généreux pour penser à eux. Le plus, ce à quoi aspirent tous les Libanais, c’est un Liban où il fait bon vivre. Un Liban où les jeunes trouvent du travail, moyennant un salaire décent, où ils peuvent circuler sur de véritables routes, sans risquer à chaque tournant de tomber dans un regard d’égout, de se faire chopper par un motard insouciant, de se faire dévaliser par une bande de voyous ou de se faire rosser par des éléments incontrôlés pour avoir voulu exprimer leur pensée en toute liberté. Un Liban où les vieillards n’ont pas besoin de mendier dans la rue pour se procurer du pain, où les droits de chaque citoyen sont respectés, qu’il soit plombier ou ministre, sans qu’il ait, pour cela, besoin de graisser la patte à quelque fonctionnaire corrompu. La liste est longue. Les privilèges des uns et des autres aussi. Mais les droits du citoyen ne font, eux, que diminuer comme peau de chagrin. Rien qu’à voir les énormes charges dont il doit s’acquitter, sans rien recevoir d’autre en contrepartie, que des pannes d’électricité, des coupures d’eau, des routes éventrées, des lois en mal d’application... Pour que d’autres continuent à bénéficier, sans même avoir besoin de lever le petit doigt, de retraites dorées, de privilèges indécents jusqu’à l’outrage. De grâce ! Les promesses en l’air, le citoyen n’y croit plus. Surtout en cette période si délicate de l’histoire du Liban. Ce qu’il veut surtout, c’est une action efficace et irréversible qui ravive la flamme de l’espoir enfouie en lui et qui ne demande qu’à se rallumer... Tant qu’il en est encore temps ! Anne-Marie EL-HAGE
«Priorité au social et à l’assainissement des finances publiques », disait le président Lahoud, il y a quelques jours, évoquant les trois prochaines années de son mandat.
Cette priorité, il y a déjà bien longtemps que les Libanais l’attendent, mais en vain. Des Libanais qui, toutes confessions confondues, vivent, depuis plus de 6 ans, dans l’espoir que l’on se...