Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

L’EDL promet la lumière dès aujourd’hui, mais aucune garantie pour le proche avenir L’amélioration de la distribution du courant devrait intervenir à partir de midi

En dépit des promesses d’un rétablissement progressif du courant électrique, le Liban était toujours, hier soir, plongé dans le noir. Et malgré la crise qui a rappelé aux Libanais les pires moments de la guerre, le Conseil des ministres n’a pas estimé bon de se réunir pour régler le problème – endémique – de l’électricité. Malgré le déchargement de près de 60 mille tonnes de diesel oil hier, le ministre de l’Énergie, Ayoub Hmayed, a appelé l’EDL à « adopter un programme de rationnement permettant aux citoyens d’assurer leurs besoins ». C’est que la crise de l’électricité est loin d’être réglée, même si le carburant est arrivé. Tant que le problème du déficit budgétaire de l’EDL dû à la hausse vertigineuse du prix du brut sur le marché international n’est pas réglé, la crise se poursuivra. En l’absence du gouvernement qui tarde à réagir, c’est le Parlement qui a pris l’initiative. Aujourd’hui, la commission parlementaire de l’Énergie tiendra une réunion extraordinaire à la demande du président de la Chambre Nabih Berry, en présence de M. Hmayed, du ministre des Finances, Fouad Siniora, et des responsables de l’EDL, afin de discuter de cette crise. L’amélioration dans la distribution devrait intervenir à partir de midi aujourd’hui, à en croire M. Hmayed. Le courant sera ainsi distribué, selon certaines sources, 24 heures sur 24 à Beyrouth, 16 heures sur 24 dans les localités limitrophes de la capitale et pas moins de 12 heures par jour dans les régions. Aujourd’hui, la station de Zahrani devrait reprendre son plein fonctionnement grâce au déchargement, hier, d’un tanker de 33 mille tonnes de diesel oil. Ce sera le cas aussi de la station de Deir Ammar, qui a reçu une cargaison de 28 mille tonnes de diesel oil. Aujourd’hui à midi, un tanker devrait décharger 28 mille tonnes de fuel oil à la station de Zouk, qui avait cessé de fonctionner dimanche à l’aube. Un quatrième tanker de carburant est attendu dans les prochaines 72 heures, sa cargaison de 28 mille tonnes de diesel oil devant être déchargée à la station de Jieh, dont les turbines se sont arrêtées complètement de fonctionner dimanche dernier, en soirée. Le PDG de l’EDL, Kamal Hayek, a indiqué que « ces quantités de carburant seront uniquement suffisantes pour les deux semaines à venir ». La crise de l’électricité nécessitera donc beaucoup plus que le déchargement de quelques tankers pour être réglée. M. Hayek a tenu une réunion avec le ministre de l’Énergie. Ce dernier a indiqué (hier), dans un entretien avec la presse, que « le courant sera rétabli durant la nuit, quand le déchargement des tankers sera achevé dans les stations de Deir Ammar et de Zahrani ». Rejetant le fait que la crise de l’électricité soit liée aux tiraillements politiques, le ministre de l’Énergie a indiqué qu’elle « dépend uniquement de l’ouverture de crédits et de la hausse du prix du brut sur le marché international ». Et probablement pour éviter que le Liban soit, à nouveau, complètement plongé des jours durant dans le noir, il a conseillé à l’EDL – malgré le déchargement des tankers – « d’adopter un programme de rationnement permettant aux citoyens d’assurer leurs besoins ». Le ministre de l’Énergie a relevé que le « pays dispose de réservoirs de carburant, mais ce sont les crédits nécessaires pour l’achat de fuel et de diesel oil qui font défaut ». Il a ajouté qu’à « cause de la hausse du prix du pétrole, qui a atteint 51 dollars le baril, l’EDL a déjà épuisé tous les crédits qui lui étaient alloués car les fonds pour l’achat de fuel avaient été adoptés quand le prix du baril se chiffrait à 25 dollars ». « L’office autonome ne peut pas compter sur l’amélioration enregistrée dans la collecte des factures pour assurer le carburant nécessaire au fonctionnement des centrales électriques », a dit M. Hmayed, sans préciser si le Conseil des ministres, dans ses réunions à venir, réajusterait les crédits alloués à l’EDL selon le cours actuel du brut. « Cette décision ne peut pas être prise par le PDG de l’office autonome ou le ministre de tutelle, ou encore par le ministre des Finances, elle a besoin d’être entérinée en Conseil des ministres, qui devrait décider si le Trésor est capable d’assumer de telles dépenses », a-t-il indiqué. Selon le ministre de l’Énergie, la facturation de l’EDL ne serait pas revue à la hausse, car la situation n’est pas propice à une telle mesure. Il convient de préciser que le montant de la subvention de l’État à l’EDL s’élève annuellement à 700 millions de dollars. Elle pourrait atteindre en fin d’année un milliard, l’office autonome ayant du mal à adopter un budget équilibré. Des sources proches de l’EDL ont relevé, dans ce cadre, que le budget de l’année en cours a consacré 630 milliards de livres pour l’achat de carburant alors que jusqu’au mois de septembre dernier, 1 200 milliards de livres avaient été déboursées. Cette somme devrait atteindre les 1 500 milliards de livres si l’office autonome n’est pas subventionné. « Dans de telles conditions, aucun conseil d’administration n’est capable de travailler », ont indiqué les mêmes sources. Se penchant sur la perception des factures, les sources proches de l’EDL ont indiqué qu’elle « atteint actuellement 800 milliards de livres et ne couvre pas l’achat de carburant. Elle devrait atteindre prochainement 950 milliards de livres ». Les perceptions de factures de l’EDL n’englobent pas les administrations publiques et les camps palestiniens.
En dépit des promesses d’un rétablissement progressif du courant électrique, le Liban était toujours, hier soir, plongé dans le noir. Et malgré la crise qui a rappelé aux Libanais les pires moments de la guerre, le Conseil des ministres n’a pas estimé bon de se réunir pour régler le problème – endémique – de l’électricité. Malgré le déchargement de près de 60...