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Actualités - CHRONOLOGIE

Diplomatie - Le Conseil de sécurité examinera ce soir les suites à donner à la 1559 Beyrouth affirme que le rapport Annan a omis « la responsabilité israélienne »

Le Liban a finalement adressé hier aux Nations unies ses commentaires sur le rapport publié vendredi dernier par le secrétaire général, Kofi Annan, autour de l’application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité. La réponse libanaise est intervenue à la veille de la réunion de consultations que doit tenir le conseil aujourd’hui, jeudi, pour examiner le rapport. Beyrouth affirme notamment que ce texte omet « la responsabilité d’Israël » dans la détérioration de la situation régionale. « Le rapport (Annan) a omis de mentionner la responsabilité historique que porte Israël en pratiquant la politique de l’occupation destructrice en Palestine, en Syrie et au Liban », affirme le message envoyé par le ministère des Affaires étrangères. Le Liban relève par ailleurs « le ton extrémiste qui a été utilisé à son encontre ainsi qu’à l’encontre de la Syrie, alors qu’un langage diplomatique a été utilisé pour Israël ». À cet égard, la réponse libanaise insiste sur le fait que dans l’historique dressé par M. Annan dans son rapport, il omet de souligner la responsabilité d’Israël dans les massacres de Sabra et Chatila, en 1982, et « en accuse uniquement des éléments affiliés à un parti libanais ». Cela est « contraire aux conclusions auxquelles était parvenue la commission (israélienne) Kahana, qui avait dénoncé le rôle de ministres et d’officiers supérieurs israéliens dans cette affaire », souligne le Liban. Concernant le retrait des troupes syriennes, le Liban a répété qu’il s’agissait d’une question qui concernait les deux pays et avait trait au conflit israélo-arabe et à la lutte contre le terrorisme. « Cette question (le retrait) est régie par les accords bilatéraux (...) et soumise aux conséquences de l’occupation israélienne », ajoute le texte du palais Bustros. Sur la prorogation du mandat du président Émile Lahoud, Beyrouth continue d’affirmer qu’elle « a eu lieu conformément à la Constitution ». Le texte rappelle que « 96 députés sur 128 ont voté pour la prorogation », et que ceux qui ont voté pour « appartiennent à des courants politiques différents de ceux qui ont voté contre. La majorité a donc décidé, comme c’est le cas dans toutes les démocraties ». Le Liban conclut sa réponse en réaffirmant sa disposition à rester « sous le parapluie de la légalité internationale ». Dans son rapport, M. Annan reproche à la Syrie son manque d’empressement à retirer ses quelque 15 000 soldats présents au Liban. « Les exigences présentées aux différentes parties par la résolution 1559 n’ont pas été satisfaites », écrit-il en substance. Ce texte sera aujourd’hui l’un des sujets à l’ordre du jour de la réunion du Conseil de sécurité. Selon des sources diplomatiques citées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, diverses possibilités sont actuellement à l’étude. L’une d’elles consisterait à se suffire d’une déclaration du président du Conseil de sécurité et une autre à voter une nouvelle résolution. Mais dans les deux cas, il est question de la formation d’une commission spécialisée qui serait chargée du suivi de l’application de la résolution 1559 avec à la clé des rapports à rythme régulier sur la diligence des parties concernées. Une variante consisterait à former une commission mixte (experts et diplomates) regroupant des représentants d’un certain nombre de pays. Quoi qu’il en soit, des informations en provenance de New York faisaient état hier d’un certain assouplissement dans la position de la France, l’un des deux coparrains initiaux de la résolution 1559. Il semble toutefois que cet assouplissement ne va pas jusqu’à la remise en question par Paris de la nécessité d’une application intégrale de la résolution 1559. À Beyrouth, un député britannique, John Austin, président du groupe Liban au sein de la Chambre des communes, a apporté hier de l’eau au moulin des responsables libanais en affirmant que « telle quelle, la résolution 1559 est inapplicable, parce qu’elle est de nature à provoquer un conflit important à l’intérieur même du Liban ». M. Austin s’exprimait à l’issue d’un entretien à Baabda avec le chef de l’État, Émile Lahoud. Ce dernier devait réaffirmer lors de cet entretien les positions connues du Liban au sujet de la 1559. Le parlementaire britannique a été également reçu tour à tour par le président de la Chambre, Nabih Berry, le Premier ministre, Rafic Hariri, le vice-président du Conseil, Issam Farès, et le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid.
Le Liban a finalement adressé hier aux Nations unies ses commentaires sur le rapport publié vendredi dernier par le secrétaire général, Kofi Annan, autour de l’application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité. La réponse libanaise est intervenue à la veille de la réunion de consultations que doit tenir le conseil aujourd’hui, jeudi, pour examiner le rapport....