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Actualités

Les émigrés nous écrivent

Pour un lobby libanais J’estime que les émgirés n’ont pas le droit de critiquer ceux qui sont restés au Liban, malgré la situation désastreuse, pour leur inaction. ils devraient plutôt œuvrer à regrouper les personnalités libanaises (très influentes aux États-Unis, au Canada, au Brésil et en France) autour d’un lobby pour rétablir la souveraineté et l’indépendance du Liban. Je trouve également absurde qu’on puisse comparer les possibles 21 ans de Chirac aux neuf ans de Lahoud, Chirac ayant été élu par le peuple français sans aucune pression militaire ou politique. J’estime que la France et les Français ne peuvent pas reprocher aux Libanais leur manque de sagesse et de courage. Lorsque le peuple libanais a eu la sagesse et le courage de se ranger derrière un homme qui prônait en 1990 un État souverain, ce sont les États-Unis et la France qui nous ont vendus aux Syriens. Pierre ASSOUAD Un débat sur les médias Je suis belge et de père libanais, j’ai fait de L’orient-Le Jour ma page d’accueil. Je voudrais lancer un débat au sujet des médias en Europe et de la façon dont ils traitent les sujets concernant le monde arabe et l’islam. Bien que de père chrétien grec-orthodoxe, je ne peux que constater bien souvent mépris et encouragement à la haine raciale. Je suis ainsi fort déçu de « Yahoo France » qui, je trouve, est parfois très dur, dans ses analyses, tout comme Euronews, qui ne voit toujours que le point de vue juif. Non, je ne suis pas antisémite, mais je ne peux que rester pantois face à cela ainsi que face à la nouvelle donne créée par l’Europe, dont l’élargissement semble nourrir cette mise à l’écart des pays arabes tant redoutée. Bientôt, un Tchèque ou un Letton sera plus riche peut-être qu’un pauvre enfant libanais, qu’on n’aide pas ici comme les Africains par exemple, objet de tant d’attentions dans ce petit royaume au cœur de l’Europe... Jean-William HADDAD Le Liban, cet Orient occidental Installé à Montréal ou j’effectue actuellement mes études, je ne connais le Liban qu’à travers les chansons de Feyrouz ou Majida Roumi, les livres de Khalil Gibran qui me bercent d’idéaux et m’attirent irrésistiblement vers notre mère patrie. Nous sommes un grand peuple, dont l’histoire est plusieurs fois millénaire. Nous avons toujours été cet Orient occidental ou Occident oriental, qui fait de notre pays et de notre culture un pont nécessaire entre deux mondes qui se comprennent mal. Dix-sept communautés colorent nos cèdres séculaires et nos neiges éternelles, dix-sept communautés mais nous sommes avant tout libanais. Nous avons élargi nos frontières jusqu’aux confins du monde, et dans nos veines coule encore un sang riche de notre passé commun et indivisible. Comment un si grand peuple peut-il donc se faire l’esclave d’un autre ? Mes concitoyens sont capables de s’autodéterminer et de se soustraire au joug de ce néocolonialisme syrien ! Nous nous relevons doucement mais sûrement d’une guerre atroce, donnons-nous donc la chance de prouver au monde et surtout à nous-mêmes que les fleurs de la paix et de la liberté recouvrent de nouveau notre terre bien aimée. Hani BALBAKI Montréal Refuser le fait accompli À travers son histoire, le Liban a connu des mouvements d’immigration en masse. Pourtant, le Liban n’a jamais été aussi vide... On nous a appris à aimer notre pays et à prêcher sa culture et sa diversité. On se retrouve à l’étranger avec une soif du Liban telle que décrite dans les histoires de Maroun Abboud ou Anis Freiha, avec la nostalgie de nos villes vibrantes de vie ou du calme de nos villages. Le Liban est présent dans toutes nos pensées à travers la cassette de Feyrouz dans le baladeur, le taxi visiblement libanais qui nous accompage dans la ville hôte ou simplement par cette alchimie qui naît quand on se retrouve entre Libanais. Ma génération a passé les années de sa tendre enfance dans les abris, sous les bombes ; nous avons passé notre adolescence dans un État policier puis, nos études terminées, contraints à émigrer. On croyait toujours que le destin nous ramènerait chez nous. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Il arrive un moment dans la vie où il faut tout assumer, surtout la réalité. Pour nous, il s’agit d’accepter le fait que ce n’est pas aux Libanais de décider de leur sort, les décisions se font à Newyork, Washington, Paris et, surtout, Damas. Cela pose un problème car au Liban, les faits accomplis ne sont pas les bienvenus. J’aimerais me marier un jour de juillet dans l’église de mon village d’origine, avec les gens qui jettent le riz au passage de ma future femme libanaise. J’aimerais élever mes enfants au Liban comme on m’a élevé et éduqué dans ses merveilleuses institutions que sont les écoles libanaises. J’aimerais vivre dans la maison ancestrale au village, entouré de mes proches et de mes parents. Mais plus que tout au monde, j’aimerais comme tant d’autres pouvoir retourner et vivre au Liban, mon pays. Louis Khater ABI HABIB Canada ni le temps des lamentations Ces 35 dernières années, j’ai vécu en Libanais au Liban et ailleurs, et j’ai compris que mon peuple a souvent manqué de maturité. Le corps législatif que nous traînons en est le meilleur exemple. J’ai vus des hommes baiser les mains d’autres hommes. Je les ai vus s’entretuer pour des causes dont ils ignoraient tout et se courber devant des parrains mafieux et féodaux. Nous sommes en grande partie responsables de ce qui est arrivé, et nous serons entièrement responsables de ce qui arrivera. Libanais, mes frères, je suis las de vous entendre vous lamenter sur vos misères, sur l’occupation du pays, sur l’aliénation de sa volonté, sur son indépendance perdue et sur la corruption qui le gangrène. Aujourd’hui il est temps de se rendre compte de l’énormité des conséquences et de réagir. Il n’est jamais trop tard. Un vent d’air pur vient de souffler, qui fait frémir de peur les usurpateurs et de joie les patriotes. Un espoir qui ne suffira cependant pas, car les choix nous appartiennent et nous avons devant nous la plus belle des occasions : les élections législatives de 2005. Les guerres appartiennent au passé. Sachez-le, la libération se fera sans engagement militaire, mais non sans un engagement civique et citoyen. Souvent je me dis que ce peuple au bord de l’asphyxie se rebiffera, grondera et se révoltera. À nous le renouveau, le grand ménage est pour bientôt ! Ne laissez pas cette occasion vous échapper et ne votez plus avec les pieds mais avec le cœur. Mobilisez-vous ! Réveillez les fiertés endormies, fouettez vos consciences et celles de vos proches, mais surtout ne vous laissez plus faire. Vous n’avez pas le droit de vous soustraire, votez pour vous ! Que les émigrés qui peuvent se le permettre aillent pendant le scrutin au Liban pour voter. Ziad HADDAD Paris À quoi ça sert, un ministère ? Je vous communique ici le commentaire désabusé d’un ami sur l’état politique du pays. « À quoi sert notre ministère de la Culture ? À cultiver une génération d’ignares. À quoi sert notre ministère des Finances ? À ruiner les finances du citoyen pour financer les comptes d’une poignée de politiciens. À quoi sert le ministère de l’Agriculture ? À envoyer les vaches offertes par l’aide étrangère dans la ferme privée du ministre en charge. À quoi sert le ministère de l’Environnement ? À couvrir ceux qui polluent. À quoi sert le ministère de la Défense ? À la dépense, à la démence, à l’ignorance, à la carence. À quoi sert le ministère de l’Instruction publique ? À compter sur le privé pour instruire le public. À quoi sert le ministère du Tourisme ? À récolter les séquelles du 11 septembre 2001. (ce ministère doit une fière chandelle à Ben Laden). À quoi sert le ministère de l’Information ? À faire taire l’information. » Ce vieil ami a passé en revue les 29 superministères qui forment notre cabinet, mais je n’ai voulu en citer que quelques-uns. En voici encore deux derniers que je voudrais relever au passage : « À quoi sert notre Parlement ? Une chambre... où l’on parle et ment. À quoi sert cette République ? À faire du Liban un pays en voie de disparition. » Michel RAPHAËL France Conflits d’intérêts Si l’on voulait tout renouveler et choisir des ministres reconnus intègres et impartiaux par toutes les parties, il faudrait les choisir en premier lieu en dehors du Parlement, car ils vont discuter de la loi électorale qui va décider comment seront choisis les députés. Des députés ministres auront un conflit d’intérêts entre la loi électorale et le désir d’être élus. Nous savons bien ce que choisira la majorité des humains, surtout s’ils sont des députés libanais. Un second critère du choix des ministres serait qu’ils ne devraient pas avoir d’autres intérêts privés majeurs, comme des grands groupes bancaires, immobiliers, industriels et autres. Ils auraient alors tendance à faire passer le bien de leurs intérêts privés avant celui de l’État qu’ils sont supposés servir. Nous en avons malheureusement beaucoup d’exemples chez nous et dans les meilleurs États démocratiques. Enfin, si vraiment l’opposition cherchait le bien du pays et non ses intérêts, elle devrait s’unir derrière le chef de l’État pour le défendre contre des ingérences étrangères (par exemple la 1559) qui ne visent pas à défendre l’indépendance du Liban ou les minorités chrétiennes, comme beaucoup le pensent. Elles sont destinées à faire pression sur la Syrie à cause de l’Irak, et à satisfaire Israël, qui voudrait bien voir les guerres civiles libanaises recommencer. Roger AKL Paris Le droit à la différence Votre dossier spécial du 15 septembre sur les homosexuels au Liban était vraiement surprenant. Félicitations pour le courage et l’objectivité avec lesquels vous avez soulevé le problème et la situation de cette communauté marginalisée dans son propre pays. Nous sommes, ou plutôt étions, loin d’imaginer l’ampleur de la situation vécue au jour le jour par tant de personnes. C’est en commençant par en parler qu’on peut espérer changer les mentalités ou du moins le regard répressif et agressif porté sur les homosexuels. Vous nous avez, nous lecteurs assidus, ouvert les yeux sur une réalité libanaise insoupçonnée, en tout cas assez répandue et vécue pour que vous en parliez. En espérant que cet article aidera beaucoup de gens à ne plus se voiler la face et à voir la réalité des choses et de la vie en face, et peut-être un jour modifier une loi qui nous fait régresser beaucoup, et que la société tolère au moins le droit à la différence ! Patrick H. Paris as de maison sans fondations Comment peut-on construire une maison sans une bonne base ? C’est le problème du Liban, il veut un avenir sans vouloir d’abord construire des fondations solides. Chaque région interprète ses origines, son passé et surtout la guerre à sa façon, et le comble, c’est que chaqun croit qu’il a raison. Nietzsche disait : « En combattant des monstres, faites attention à ne pas devenir des monstres vous-mêmes. » Les séismes ne se produisent que dans les terres faciles à diviser. Quand le peuple comprendra-t-il que ses chefs nous inculquent la peur de « l’autre » juste pour se maintenir au pouvoir, qu’ils nous divisent pour mieux nous, contrôler ? En Occident, la politique est au service de l’économie. Chez nous, l’économie est aux mains et au service des politiciens. Wael BEKDACH Plaidoyer pour les chats abandonnés J’ai passé mon temps au Liban à ramasser des chatons abandonnés et à les placer dans le campus de l’Université américaine de Beyrouth où ils sont acceptés et où une personne s’occupe d’eux avec dévouement. J’ai décidé de l’aider et il a fallu attendre mon retour à Paris pour pouvoir vous contacter et vous parler d’elle. Je sais que les Libanais ont d’autres soucis, mais quelques minutes de leur temps et des restes dans le frigo peuvent aider à nourrir toutes ces pauvres bêtes. Soyez curieux et allez faire un tour au campus de l’AUB à l’heure du repas de ces bêtes, et vous verrez un spectacle des plus étonnants. Cette jeune fille s’appelle Leila, elle est joignable au 03/713094 et elle saura vous émouvoir. J’ai déjà contacté des organismes français à ce sujet, j’étendrai mon appel aux sociétés protectrices des animaux outre-Atlantique. Paula ARCHONTIS France

Pour un lobby libanais
J’estime que les émgirés n’ont pas le droit de critiquer ceux qui sont restés au Liban, malgré la situation désastreuse, pour leur inaction. ils devraient plutôt œuvrer à regrouper les personnalités libanaises (très influentes aux États-Unis, au Canada, au Brésil et en France) autour d’un lobby pour rétablir la souveraineté et...