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Actualités - interview

Interview Issam Farès à « L’Orient-Le Jour » : « Nous n’avons pas eu l’opportunité de discuter avec les Américains »

NEW YORK, de notre correspondante aux Nations unies Sylviane ZEHIL Présidant la délégation libanaise participant, au palais de Verre, à la 59e session de l’Assemblée générale de l’Onu, le vice-Premier ministre, Issam Farès, a accordé à L’Orient-Le Jour une interview au cours de laquelle il a notamment souligné qu’il a rencontré le président George Bush à une réception offerte par ce dernier en l’honneur des chefs des délégations présentes à New York, mais il n’a pas eu le temps de discuter avec lui. « D’une manière générale, a indiqué le vice-Premier ministre, nous n’avons pas eu l’opportunité de discuter avec les Américains. » C’est à la « Olympic Tower », sise à la Cinquième avenue – où il réside lors de son passage à New York –, que M. Issam Farès nous a reçus pour nous livrer ses impressions sur le discours du président américain, sur les rencontres bilatérales qu’il a eues et sur le message qu’il a transmis au secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan. Que pensez-vous du discours du président George W. Bush ? Êtes-vous d’accord sur tous les points soulevés ? « Le discours du président Bush va droit au but et renferme beaucoup de points positifs. Il a été ferme vis-à-vis du Moyen-Orient. Il n’a pas ignoré les Palestiniens en parlant d’un État palestinien indépendant et en essayant de raviver le processus de paix et la « feuille de route », pour parvenir à une paix globale dans la région. Je ne suis pas d’accord sur tous les poins soulevés. Le président Bush a omis de mentionner le Liban et la Syrie. C’est le premier discours qu’il adresse à l’ensemble de la communauté internationale après l’adoption de la résolution 1559 du Conseil de sécurité. Le fait qu’il ne la soulève pas montre que les choses sont en train de se calmer, c’est peut-être un signe positif. » Avez-vous rencontré le président Bush ? Avez-vous eu l’occasion de lui parler ou d’avoir des discussions avec le secrétaire d’État, Colin L. Powell, et d’autres acteurs importants pour soulever la question du Liban ? « J’ai rencontré le président Bush et son épouse Laura à une réception. Nous avons été photographiés ensemble mais nous n’avons pas eu le temps de discuter. Nous n’avons pas eu le temps de discuter avec les Américains, en général. J’ai eu des discussions avec quelques chefs d’État et des ministres des Affaires étrangères, notamment le président du Brésil, Luiz Lula da Silva, le ministre des Affaires étrangères du Koweït, qui a beaucoup de sympathie pour notre cause. J’ai aussi rencontré le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Amr Moussa, et le ministre syrien des Affaires étrangères, M. Farouk el-Chareh. Jeudi après-midi, j’ai eu un entretien avec Terjé Roed-Larsen et vendredi avec Kofi Annan. Nous poursuivrons nos contacts avec les pays membres du Conseil de sécurité pour essayer d’expliquer la position du Liban. Je suis à New York uniquement en tant que chef de la délégation libanaise à cette Assemblée générale des Nations unies et pour prononcer le discours du Liban. » Quel message portez-vous au secrétaire général de l’Onu ? « Notre message est simple et clair. La présence syrienne au Liban est fondée sur des accords bilatéraux qui stipulent des discussions continues pour le redéploiement, basé sur la sécurité et la stabilité dans la région. À ce stade, nous ne pouvons risquer de mettre en péril notre sécurité et notre stabilité, d’autant que le Moyen-Orient est en pleine effervescence. Il y a deux jours, nous avons déjoué un complot mené par el-Qaëda qui planifiait des attaques contre les ambassades occidentales au Liban et dans la région. Nous sommes dans une situation très dangereuse. Le soutien des forces syriennes nous assure cette sécurité. » Que pensez-vous du redéploiement syrien ? « Comme je l’ai dit dans mon discours à l’Onu, nous ne souhaitons voir aucun soldat non libanais sur notre territoire. Mais nous ne pouvons maintenant prendre des risques. Nous continuerons à discuter avec les Syriens du calendrier de leur retrait qui serait éventuellement réalisé après un accord mutuel. À l’heure actuelle, c’est leur cinquième redéploiement. C’est un progrès. Mais nous avons un long chemin à faire. » Les pays du G8 et vingt autres pays participants se sont réunis à New York pour discuter de l’ « initiative du Grand Moyen-Orient », préparant la réunion d’octobre, à un niveau ministériel, à Washington. La Syrie n’a pas été invitée. Pourquoi le Liban ne figure pas sur cette liste ? « Nous avons été invités. Je ne pense pas que le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, y participera. Le Liban et la Syrie sont, par contre, invités à la réunion du G8 au Caire. » Que pensez-vous de la proposition du président Bush en vue de la création d’un « fonds pour la démocratie » ? Le Liban serait-il intéressé à y participer ? « Nous devons l’examiner. Nous sommes intéressés d’en savoir plus. Nous sommes fiers de notre démocratie, la seule au Moyen-Orient. En tant que membre fondateur de l’Onu et l’un des pays ayant adhéré à la Déclaration des droits de l’homme, le Liban a un rôle important à jouer dans ce contexte de mondialisation. »
NEW YORK, de notre correspondante aux Nations unies Sylviane ZEHIL
Présidant la délégation libanaise participant, au palais de Verre, à la 59e session de l’Assemblée générale de l’Onu, le vice-Premier ministre, Issam Farès, a accordé à L’Orient-Le Jour une interview au cours de laquelle il a notamment souligné qu’il a rencontré le président George Bush à une...