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Actualités - OPINION

L’extraterritorialité des camps palestiniens plus que jamais sur la sellette

Les révélations d’Élias Murr : démantèlement d’un réseau terroriste à deux branches. L’une dirigée par un « ancien de Denniyé », (comme on dit « un ancien d’Afghanistan » en parlant des activistes fondamentalistes), Ahmed Sélim Mikati. Qui serait lié à ce terrible Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui qui, en Irak, plante des bombes humaines partout et décapite des otages. L’autre, par le présumé dirigeant de la Qaëda version Liban, Ismaïl Mohammed Khatib. Les deux cellules, indique le ministre de l’Intérieur, planifiaient une série d’attentats visant des ambassades occidentales, des intérêts européens et des administrations publiques. Or les terroristes ne peuvent développer d’activités dans ce pays qu’à partir du refuge idéal que leur offrent les camps palestiniens. Dans lesquels l’État libanais s’interdit lui-même toute entrée. C’est surtout à Aïn el-Héloué, principal camp du Liban, jouxtant Saïda, que foisonnent les bases, les antennes des terroristes, des activistes, des hors-la-loi de tous horizons et de tous crins. Ces mouvements, sûrs de l’impunité (comme après le massacre des quatre juges de Saïda), vont jusqu’à faire montre d’arrogance. Ainsi un bureau d’information autoproclamé des Kataëb el-Nour (Phalanges de la Lumière), branche de la Qaëda, a diffusé un communiqué comminatoire. Dans lequel il ordonne aux SR syriens et libanais qui ont arrêté les suspects de terrorisme de « ne pas porter atteinte à ces jeunes militants de la foi ». En affirmant, sans préciser sa pensée, que « ce qui se passe au niveau de la crise sécuritaire et politique s’inscrit dans le prolongement des effets de la résolution 1559. » Les camps posent donc problème. Ce n’est pas nouveau. Mais dans la mesure où la situation générale actuelle se trouve sur le fil du rasoir, le danger devient pressant. Walid Joumblatt le relève. En demandant le désarmement des camps, à l’amiable, et en accordant plus de soins sociaux aux habitants. Mais il lui a été répondu par la même rengaine entonnée au sujet de la présence militaire syrienne. À savoir que l’armement des camps est lié à l’application des résolutions de l’Onu. Plus précisément, pour ce qui est des Palestiniens d’ici, à la 194 qui consacre le droit de retour. Les cadres palestiniens, dont Aboul Aynein, soutiennent qu’ils ne disposent que d’un armement léger, comme tout un chacun parmi les Libanais. Sans rien dire sur les terroristes et les opérations projetées hors des camps. Quoi qu’il en soit, le Liban officiel s’en tient à ses thèses. Il rejette l’implantation, estimant que manifestement les Américains veulent favoriser cette solution. Comme l’a clairement laissé entendre la délégation de congressmen qui a dernièrement visité Beyrouth. Pour le Liban, le refus de l’implantation, inscrit dans le prologue de la Constitution, est motivé par des soucis d’équilibres internes, démographiques et politiques, vitaux. Le Liban officiel ne veut pas investir les camps, pour ne pas provoquer d’explosion intérieure ni de levée de boucliers arabes. De plus, il n’est pas question pour lui de traiter les Palestiniens en ennemis, comme le fait Israël. Il n’est donc pas en mesure d’exécuter la clause de la 1559 qui lui enjoint de neutraliser les milices, libanaises et non libanaises, dont les palestiniennes.. Il se contente donc d’en surveiller les accès, afin d’interdire des exfiltrations en direction de la frontière Sud en vue d’opérations anti-israéliennes. Il y a quelques mois, Michel Samaha, alors ministre des AE pi, a parlé des camps avec Terjé Roed-Larsen, l’émissaire d’Annan. Pour lui répéter le rejet libanais de l’implantation, amis aussi d’une confrontation avec les Palestiniens. En invitant la légalité internationale à rendre aux réfugiés tous leurs droits, notamment par la mise en application de la 194. Mais les Occidentaux maintiennent le cap sur l’implantation. En exerçant des pressions accrues dans ce sens, sans doute en partie à travers la 1559. Il reste à souligner que l’État libanais veille à la sécurité intérieure et protège effectivement la stabilité par ces mesures. En coordination, le cas échéant, avec des services étrangers, comme cela a été le cas avec les Italiens. Philippe ABI-AKL
Les révélations d’Élias Murr : démantèlement d’un réseau terroriste à deux branches. L’une dirigée par un « ancien de Denniyé », (comme on dit « un ancien d’Afghanistan » en parlant des activistes fondamentalistes), Ahmed Sélim Mikati. Qui serait lié à ce terrible Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui qui, en Irak, plante des bombes humaines partout et décapite...