Bassem Sabeh : Un régime doté d’une force incroyable de destruction

Virulent, le député Bassem Sabeh a donné, d’entrée de jeu, le ton : « Il ne s’agit pas seulement d’une rencontre pour la défense des libertés et de la démocratie, mais aussi pour défendre l’émir des libertés, Walid Joumblatt. Ils exigent une seule chose de toi : que tu enlèves ton nom de sur la liste d’honneur pour que tu le mettes sur la liste de l’infamie. L’histoire de Kamal Joumblatt nous incombe de figurer sur les listes noires. Nous resterons avec toi, Walid Joumblatt. » Qualifiant la prorogation de « malédiction », le député s’est ensuite lancé dans une diatribe contre les services, estimant que le Liban était « pris entre le régime policier et l’internationalisation ». Après avoir dénoncé le « règne des services de renseignements », M. Sabeh a déclaré : « Les génies qui dirigent le pouvoir au Liban reçoivent leurs instructions par le biais des téléphones portables. Ils n’ont pas besoin, d’ailleurs, de beaucoup pour courber l’échine devant les plus petits officiers des services de renseignements », a-t-il martelé. « À un moment, le pouvoir a été désigné comme ayant la moitié d’une cervelle. Mais les expériences amères ont prouvé qu’il avait, sans aucun doute, une cervelle entière, mais qui n’est bonne qu’à produire des idées erronées », a poursuivi M. Sabeh. « Ce régime a été génial à plusieurs niveaux : en détruisant le système démocratique, les libertés publiques, le dialogue national, le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif, ses relations avec ses alliés, les relations extérieures du Liban, les relations libano-syriennes, la concomitance des volets, la confiance des Libanais dans l’État. Il a été génial en généralisant la culture policière et en violant la Constitution. Et il s’apprête maintenant à être génial en pérennisant la prorogation et en préparant une chirurgie esthétique pour voiler la face hideuse du pouvoir au niveau du gouvernement. Il s’agit d’un nouveau piège tendu au système démocratique et aux forces démocratiques », a-t-il souligné. « Un régime doté d’un tel pouvoir de destruction ne peut emmener le Liban que vers le chaos total, et il avait déjà menacé de le faire si la prorogation n’avait pas lieu », a noté M. Sabeh, en plaidant en faveur d’un front d’opposition pour la défense de la démocratie et de la Constitution, qui œuvrera pour la mise en place d’un pouvoir indépendant et consensuel.