Boutros : La situation est « très brumeuse »

L’ancien ministre des Affaires étrangères Fouad Boutros a qualifié hier de « brumeuse » la situation politique au Liban, appelant toutes les parties à la « raison », tout en soulignant la nécessité de ne pas céder sur « les principes fondamentaux ». « La situation est très brumeuse. Il y a un choc entre des ambitions, des visions, des conceptions et des intérêts divers », a déclaré M. Boutros à l’issue d’un entretien avec le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Élias Audeh. « Je souhaite qu’aucune faction n’abandonne la raison et que nous ne laissions pas la crise de confiance s’aggraver chez le peuple libanais au point où il serait impossible de réunifier les rangs », a-t-il ajouté. « Naturellement, nous ne devons pas céder sur les principes fondamentaux, tout en faisant preuve de pondération et de prudence », a-t-il dit. Interrogé sur le redéploiement d’une partie des troupes syriennes, M. Boutros a estimé qu’« en apparence, il pourrait avoir quelques aspects positifs » mais qu’en soi, « il n’aura aucun effet immédiat » sur la politique syrienne au Liban. « En définitive, les relations libano-syriennes sont entièrement fondées en pratique sur l’hégémonie de la politique, de la vision et des idées syriennes sur la scène libanaise », a-t-il souligné. Prié de dire s’il existe actuellement, à ses yeux, des pressions internationales sur le Liban, l’ancien ministre a répondu : « Jusqu’à cet instant, il n’y a pas de pressions dans le sens concret du terme. Certains estiment qu’il y aurait peut-être ultérieurement des pressions sur le Liban et sur la Syrie. »