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Actualités - OPINION

Cabinet - Un choix décisif pour les mois à venir Une équipe d’entente nationale, seul moyen d’éviter un désastre

La gestation du nouveau gouvernement s’avère des plus ardues. Elle peut traiter, atténuer le mal ou l’aggraver, selon que l’on aura réussi ou non à mettre en place une équipe d’entente nationale. Qui reste, de toute évidence, le seul moyen d’éviter une catastrophe politique, en dégonflant les tensions provoquées par l’amendement et la prorogation. Mais, se demandent avec inquiétude plusieurs observateurs, comment réaliser l’entente à l’ombre de telles frictions exacerbées ? Le président Hariri, censé en principe former le prochain gouvernement, risque de se trouver dans une situation encore plus serrée, plus inconfortable, que lors de l’épisode de l’échéance présidentielle. Sa position ne devrait se décanter qu’après la rencontre qu’il devrait avoir sous peu avec le président Assad. Les proches du président du Conseil espèrent que cet entretien ait lieu avant le départ du présent cabinet, prévu pour début octobre. Pour que l’on ait le temps de discuter un peu avec les opposants, afin de tenter de les amener à renoncer à leur refus de participer, toujours dans l’idée d’une formation d’entente. Qui, ipso facto, étendrait la couverture politique, la légalisation et la légitimation de la prorogation. L’utilisation du facteur temps est donc importante. Parce que s’il devait se confirmer que les opposants ne veulent pas en démordre, on pourrait toujours reporter le départ effectif du cabinet en place, en le priant d’expédier les affaires courantes. Pour voir comment résoudre la crise ministérielle, en limitant les dégâts. Ce qui serait du reste assez difficile. Car, toujours selon ses proches, Hariri ne veut pas se retrouver à la tête d’un gouvernement de fait accompli. Ni d’une pâtée informe, montée avec les ingrédients disponibles sous la main, qui constituerait immédiatement une cible lourdement attaquée de tous côtés, par les politiciens comme par l’opinion, la population et la rue. Ils indiquent que Hariri s’est certes incliné pour ce qui est de la présidentielle, répondant au souhait d’une Syrie prise dans une nasse de pressions extérieures et qu’il ne pouvait lâcher. Mais, ajoutent-ils, il en va autrement pour la question ministérielle. Le climat intérieur est lourd. Les défis régionaux ou internationaux sont pesants. La récession est accablante. On ne peut faire face à tout cela avec un gouvernement ordinaire. De plus, soulignent ces sources, le pays a déjà eu son content de provocation délibérée, insupportable, avec la prorogation. Il ne saurait admettre un nouvel affront qu’on lui ferait à l’occasion de la formation du gouvernement. Il faut, au contraire, s’efforcer de résorber la grogne ambiante. En présentant au peuple un cabinet qui le rassure par la qualité, la valeur de ses membres. Par son programme de travail, comme par sa composition politique unificatrice. Les haririens demandent en outre pour leur chef le contrôle de la majorité ministérielle. Ils affirment que c’est tout à fait normal, puisque c’est lui qui assume la responsabilité devant la Chambre. Sans compter qu’il doit pouvoir avoir les mains libres pour mener à bien un plan de redressement. Au minimum, les haririens consentiraient à ne disposer que du tiers de blocage, pour qu’on ne fasse pas des projets que leur leader désapprouverait. Cela étant, il n’est pas exclu que Hariri prie le président Assad de l’exempter, s’il devait apparaître qu’il dirigerait un gouvernement à l’impopularité certifiée d’avance. D’autant que la cohabitation sereine avec le chef de l’État n’est pas garantie non plus. Hariri se rabattrait alors personnellement sur une position d’opposition constructive. Par ailleurs, et toujours selon ses proches, Hariri n’est pas content de se trouver dans un camp, celui du pouvoir, et son allié Joumblatt dans un autre, tout à fait opposé au régime. Hariri, indiquent ces sources, estime qu’au cas où Joumblatt s’obstinerait à ne pas rejoindre le gouvernement, il faudrait trouver une compensation. Par le choix des ministres et par la répartition des portefeuilles-clés. Émile KHOURY
La gestation du nouveau gouvernement s’avère des plus ardues. Elle peut traiter, atténuer le mal ou l’aggraver, selon que l’on aura réussi ou non à mettre en place une équipe d’entente nationale. Qui reste, de toute évidence, le seul moyen d’éviter une catastrophe politique, en dégonflant les tensions provoquées par l’amendement et la prorogation. Mais, se...