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Actualités - CHRONOLOGIE

Présidence - En matière de dialogue interne, Lahoud s’engage à « traduire les paroles en actes » Lahoud et Sfeir ont parlé « franchement » des appréhensions de Bkerké

Le président de la République et le chef de l’Église maronite se sont entretenus hier en tête à tête, 80 minutes durant, de toutes les questions fondamentales qui se posent en ce moment au Liban, sur les plans interne et externe. La rencontre, ont précisé les sources de Baabda, avait été convenue au lendemain du vote de l’Assemblée prorogeant de trois ans le mandat du président Lahoud. Un communiqué de la présidence a précisé que les deux hommes ont parlé de toutes les appréhensions que nourrit le chef de l’Église maronite et dont il s’est ouvert dans l’appel lancé par l’Assemblée des évêques maronites, début septembre. En parallèle, l’entretien a porté également sur « le dialogue interne », sans qu’il soit possible de savoir si, pour commencer, un dialogue réel a eu lieu entre les deux hommes, ou si tous deux se sont contentés de défendre des positions qui, jusqu’à nouvel ordre, ne se rencontrent pas. Voici, pour l’essentiel, la teneur de ce qu’ont rapporté hier des sources politiques proches du palais présidentiel, qui ont commencé par la décrire comme ayant été « franche, objective et réaliste ». Plaidoyer de Lahoud Selon ces sources, la réunion a été marquée par un plaidoyer du chef de l’État en faveur de ses orientations politiques en cette étape critique, aussi bien sur le plan interne qu’externe. Sur le plan interne, le chef de l’État a commencé par réitérer des positions maintenant connues en faveur d’une loi électorale équilibrée et représentative. M. Lahoud a ensuite formulé l’espoir que le prochain gouvernement voie le jour début octobre, et que les ministres qui s’y trouvent soient prêts à « donner plutôt qu’à recevoir ». Et puisqu’il n’est pas possible de ne pas tenir compte des équilibres confessionnels et des forces politiques, qu’au moins les personnalités choisies soient connues pour inspirer confiance, « afin de permettre à l’Administration et aux institutions de redécoller ». Le chef de l’État s’est également promis d’assainir l’Administration en réactivant les organismes de contrôle, en combattant la corruption et la concussion, en demandant des comptes aux fonctionnaires négligents ou fautifs. « Expérience, compétence et probité » seront les critères en fonction desquels de nouvelles nominations seront encouragées, à l’avantage exclusif de l’État et non plus des hommes politiques influents. Parallèlement, M. Lahoud œuvrera en faveur d’une magistrature dégagée des recours politiques ou des ingérences. Sur le plan social, le chef de l’État s’est engagé à assurer une « stabilité sociale » qu’il juge aussi importante que « la stabilité sécuritaire ». Erreurs et manque de transparence Relevant que le processus de retour des déplacés a été entaché « d’erreurs », M. Lahoud a admis aussi que les dossiers n’ont pas été traités avec « la transparence voulue ». Mais il s’est dit décidé à accélérer le processus de retour « sur la base de l’égalité de tous et de toutes les régions, et plus particulièrement de celles qui ont le moins reçu jusqu’à présent » de leurs parts d’indemnités. Sur le plan économique, le président Lahoud et le patriarche Sfeir sont convenus de la nécessité de relancer les « secteurs productifs », ainsi que d’autres projets de développement, comme la construction de barrages de montagne. Dialogue interne Le dialogue interne a pris, lui, plus de temps que les autres sujets, révèlent les sources citées. Le chef de l’État a répété que « le dialogue », et notamment sur la loi électorale, sera le mot-clé de la prochaine étape. M. Lahoud a assuré à son interlocuteur que son ouverture en direction de l’opposition « est sincère et qu’il traduira ses paroles en actes », à condition que les propositions de ses interlocuteurs « contribuent au renforcement de l’entente nationale ». Sur le plan externe, l’entretien entre les deux hommes a porté sur la résolution 1559. Dans ce domaine, le chef de l’État a mis l’accent sur les « dessous politiques et personnels » qui ont motivé l’attitude de certains pays, sans parler des desiderata israéliens dont cette résolution est le reflet. En conclusion, affirment les sources politiques citées, le président Lahoud et le patriarche Sfeir sont convenus de rester en contact. Opération de charme De source proche de l’opposition, on affirmait hier que le chef de l’État s’est employé à prononcer un nouveau sermon constitutionnel, ce qu’il fait quotidiennement, à travers la presse, depuis quelque temps, mais que la crédibilité de son discours est battue en brèche par les faits. Il s’agit d’une opération de charme, ni plus ni moins, ont ajouté ces sources, qui estiment que le temps des promesses et du raccommodage interne est dépassé, dans les faits, par l’internationalisation de la crise libanaise, et qu’il en faudra bien plus pour calmer les appréhensions de l’Église maronite, qui voit de jour en jour « la Syrie corrompre le système démocratique et écraser le Liban », selon les propres termes utilisés par l’appel de septembre. Au demeurant, l’opposition estime que « c’est en demandeur que le président de la République s’est rendu hier à Bkerké, dans l’espoir d’adoucir le verdict qui le touche », et qu’il s’agit là d’un « signe de faiblesse » pour le régime.
Le président de la République et le chef de l’Église maronite se sont entretenus hier en tête à tête, 80 minutes durant, de toutes les questions fondamentales qui se posent en ce moment au Liban, sur les plans interne et externe.
La rencontre, ont précisé les sources de Baabda, avait été convenue au lendemain du vote de l’Assemblée prorogeant de trois ans le mandat du...