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Baabda - Le chef de l’État s’engage à lancer le train de la réforme Lahoud proscrit la dérive du copartage dans les nominations (photo)

On le sait, les nominations administratives se font le plus souvent sur base de quotas d’influence réservés à des pôles, à des communautés ou à des partis. Plutôt qu’en fonction de critères de compétence et d’efficacité. Cette dérive coutumière érigée en règle, le chef de l’État veut y mettre fin une fois pour toutes. Et cela à travers une réforme administrative dont il fait l’une des priorités majeures de son mandat prorogé. Le thème a été abordé et souligné d’une manière parfaitement appropriée. À l’occasion d’un défilé de félicitations des cadres de ce que l’on appelle les organismes de contrôle. Qui, par leur réhabilitation potentielle, sont appelés à dynamiser la réforme promise. Le chef de l’État a ainsi souligné que ces départements de surveillance, administratifs ou judiciaires, sont par vocation un pilier incontournable d’un véritable État de droit et des institutions. Ils doivent œuvrer, notamment, pour prémunir la justice contre les pressions et les immixtions. Et pour que les services publics puissent, comme leur nom l’indique, servir vraiment le public. Et non l’inverse. Recevant donc l’Inspection judiciaire, le Conseil d’État, le Conseil de la fonction publique et l’Inspection centrale, le président Lahoud a mis l’accent sur les aspirations manifestes des Libanais au changement. Pour relever que cette évolution ne peut s’accomplir à coups de prises de position et de slogans. Mais par des prestations assainies des institutions comme des administrations de l’État. Il a insisté sur la nécessité primordiale d’une justice intègre, impartiale, qui inspire pleine confiance à la population. Afin qu’elle puisse s’appuyer solidement sur l’appareil des lois censé protéger ses droits. Qui doivent être réalisables sans que l’on ne soit obligé de souscrire à des pratiques marginales. Le président Lahoud a dès lors prié les organismes de contrôle de bien serrer la vis. De veiller à faire respecter les lois. En poursuivant les contrevenants, en luttant inlassablement contre les pourris et les corrupteurs. Sans se laisser influencer par des interventions, d’où qu’elles puissent venir. Aux cadres présents, il a lancé en substance : « N’écoutez que votre conscience. Ne vous soumettez à aucune relance. Rejetez toute intervention, tout piston. Ne jugez qu’en vrai droit, suivant les prescriptions du code. Purgez l’Administration de ses pourris. Protégez la justice des immixtions. Sachez que le chef de l’État se tient à vos côtés pour défendre vos justes arrêts. Et qu’il demandera des comptes à tout élément qui aura failli à son devoir. Il n’est de toit protecteur ni d’appui pour absolument personne. » Devant ses visiteurs, le président Lahoud s’est engagé à lancer le train de la réforme. Resté en gare pendant de longues années, à cause, a-t-il relevé, d’entraves connues. Ajoutant que le mouvement allait prendre son essor avec vigueur. Et que les nominations, ainsi que le pouvoir de postes vacants, ne se feraient plus désormais en base du découpage, du partage du gâteau. Mais en fonction des critères de compétence, de l’expérience, de la probité, du savoir-faire technique prévus dans la loi. Et de marteler que dorénavant, il n’y aurait plus « de désignations politiques. Plus de transferts taillés sur mesure pour certains. Je ne permettrai pas la récidive de transgressions dans lesquelles la politique a joué un grand rôle par le passé ». Dans le même esprit, le président Lahoud a proclamé qu’une ferme décision exigeant que les mains (des politiciens) soient levées de sur les administrations a été prise. Accompagnant cette indication d’un net avertissement : « Tout le monde est invité à prendre acte de cette réalité et à agir en conséquence. Il n’y a plus de place au soleil pour qui veut prendre sans rien donner en échange à la patrie. La fonction publique, ou judiciaire, est pour celui qui la mérite vraiment. Et non plus pour celui qui se prévaut d’une carte de recommandation délivrée par telle partie ou tel leader. » Selon le chef de l’État, « nous avons gagné le pari de la stabilité et de la sécurité. Nous avons récupéré la majeure partie du territoire occupé. Nous avons restitué au pays son rôle, sa présence dans les instances régionales ou internationales. Il est donc grand temps que notre Administration, nos institutions et notre justice retrouvent leurs capacités. Pour contribuer à l’édification d’un État fort. Les textes de lois existent pour être appliqués. Les organismes de contrôle, administratifs ou judiciaires, doivent y veiller de près. Ils se verront dispenser les moyens nécessaires à cette fin. Et nous pourrons de la sorte gagner également le pari du changement et de la réforme », a conclu le président Lahoud. L’ordre des audiences Le chef de l’État a d’abord reçu hier, pour les félicitations, le corps de l’Inspection judiciaire, conduit par le président Anthony Issa el-Khoury, accompagné de l’inspecteur général Mohammed Samir Hatoum et de l’inspecteur Élie Bekhazi. Puis c’était au tour d’une délégation du Conseil d’État, menée par le magistrat Ghaleb Ghanem, acompagné des juges Khaled Kabbani, Assem Safieddine et Albert Serhane. Enfin, le Conseil de la fonction publique et l’Inspection centrale, avec en tête Mounzer el-Khatib, accompagné de Georges Gholmieh, Ali Fakih et Antoine Sleimane. Par ailleurs, le président Lahoud a conféré avec le ministre de l’Industrie, Élie Skaff. Avant d’avoir successivement des entretiens avec les députés Kabalan Issal el-Khoury et Nasser Kandil. Qui ont tous deux souligné à la fois les défis lancés au Liban comme à la Syrie, et la nécessité de dépasser la phase de l’échéance présidentielle. Enfin, avant de s’entretenir avec le mohafez de Beyrouth (et du Mont-Liban p.i.) Yacoub Sarraf, le chef de l’État a accordé audience à l’ancien député Georges Kassab, membre du bureau politique kataëb.

On le sait, les nominations administratives se font le plus souvent sur base de quotas d’influence réservés à des pôles, à des communautés ou à des partis. Plutôt qu’en fonction de critères de compétence et d’efficacité. Cette dérive coutumière érigée en règle, le chef de l’État veut y mettre fin une fois pour toutes. Et cela à travers une réforme...