Social - Le corps soignant débraye aujourd’hui, seules les urgences seront assurées Les médecins du Liban crient leur colère contre la CNSS

De 9h à 12h, le corps soignant dans toutes ses composantes et de toutes les régions tiendra un sit-in, à l’Ordre des médecins, à Téhouita, en signe de protestation contre les agissements des tiers payants publics, principalement la CNSS. Les Ordres des dentistes de Beyrouth et du Liban-Nord, et des pharmaciens, ainsi que les syndicats des propriétaires d’hôpitaux, des infirmières et des infirmiers, des physiothérapeutes et des propriétaires des laboratoires se joindront ainsi aux médecins dans leur tentative de récupérer leur dignité et leurs droits. Seuls les services d’urgences continueront à fonctionner normalement. Le problème avec la Caisse nationale est chronique. Retards dans le paiement des factures, tarifications injustes envers les médecins, la révision des contrats avec les assurés et les médecins... ne sont que quelques-unes des revendications du corps soignant, qui réclame également une couverture assurance pour tous les soins, y compris dentaires. Rappelons que le décret n° 5104, adopté il y a trois ans, n’a toujours pas été mis en exécution. Il rattache les soins dentaires à la CNSS. Le président de la Confédération générale des travailleurs du Liban, Ghassan Ghosn, a estimé que ce mouvement est dirigé contre la CNSS et qu’il s’agit d’un « règlement de comptes matériels au détriment des assurés, de leur santé et de leur sécurité, dans la mesure où ces derniers seront privés du droit aux soins médicaux et hospitaliers, même pour un jour ». Dans une déclaration à l’agence al-Markaziya, il a considéré que la démarche du corps soignant « est contraire à l’éthique du métier et au serment prêté par les médecins, abstraction faite de leur bien-fondé ». M. Ghosn juge que « la majorité » des revendications du corps soignant n’est pas fondée. « Il n’est pas permis, a-t-il dit, que les patients bénéficiant d’une assurance soient pris en otages dans le processus de pression engagé contre la direction de la CNSS. » Il n’en demeure pas moins que le responsable de la centrale syndicale a appelé à un dialogue global et responsable concernant les soins médicaux et l’hospitalisation, notamment pour déterminer les causes réelles de leur tarification élevée. Par ailleurs, les commissions syndicales au sein des Ordres des médecins et des dentistes ont également appelé les membres du corps soignant à boycotter, aujourd’hui, les communications cellulaires pour « exercer le plus haut degré de pression sur les parties concernées par l’exécution des revendications des comités populaires concernant les tarifications du cellulaire ».